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Le suspense continue sur la réforme de la fiscalité des entreprises

La campagne sur la RIE III bat son plein et les fronts restent indécis, selon un sondage (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) A trois semaines de la votation, le sort de la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III) reste indécis. Alors que la campagne fait rage, le “oui” a progressé, et les deux camps se retrouvent au coude-à-coude à 45%, selon un nouveau sondage.

Si les Helvètes avaient voté à la mi-janvier, opposants et partisans de la réforme se seraient retrouvés à parfaite égalité: 45% des personnes sondées auraient glissé un “oui” ou “plutôt oui” dans les urnes, 45% auraient dit “non” ou “plutôt non”, indique le deuxième sondage du groupe de presse Tamedia, publié vendredi.

La campagne bat son plein, avec une guerre des chiffres agités par les deux camps. Mais il reste encore 10% d’indécis avant la votation du 12 février, précise le sondage. Le premier sondage Tamedia, dévoilé il y a deux semaines, donnait un léger avantage aux opposants, avec 43% de refus et 40% d’approbation.

Du côté des partisans de la réforme, un argument est plébiscité: un refus risquerait de provoquer le départ d’entreprises importantes, estiment 64% des sondés. Chez les opposants, c’est surtout la crainte de voir les simples citoyens passer à la caisse qui domine (42%). Pour 26% d’entre eux, l’opacité qui entoure les coûts réels de cette réforme est en outre dangereuse.

La réforme, qui devrait entrer en vigueur en 2019, a été lancée sous la pression de l’OCDE et de l’Union européenne. Elle vise à remplacer par des allégements fiscaux pour toutes les entreprises les statuts spéciaux décriés au niveau international. La gauche dénonce un projet totalement déséquilibré qui entraînerait des pertes fiscales. Elle a lancé un référendum.

Oui à la naturalisation facilitée

Deuxième objet agendé, la naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération est également disputée. Le sondage indique une acceptation par 51% des votants, contre 47% de refus. Par rapport au premier sondage Tamedia, les fronts n’ont quasiment pas bougé, le “oui” gagnant 1%.

Dans le détail, 43% disent voter “oui” et 8% “plutôt oui”; 40% glisseraient un “non” dans l’urne et 7% plutôt “non”. Les opinions semblent faites, il ne resterait que 2% d’indécis.

Dans le camp du “oui”, un argument se détache: les personnes dont les parents et grands-parents vivent dans le pays doivent être considérés comme étant suisses. Chez les opposants, on fait valoir à 57% que les concernés peuvent déjà se faire naturaliser; un certain effort de leur part est donc attendu.

Ce projet vise à conférer à la Confédération la compétence de faciliter la naturalisation des étrangers de la 3e génération. Un petit-fils d’immigré pourra bénéficier d’une procédure facilitée s’il est né sur territoire helvétique, titulaire d’un permis C et a accompli au moins cinq ans de scolarité obligatoire en Suisse.

Oui au FORTA

Enfin, troisième objet, le Fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA), serait soutenu par 52% des votants, contre 32%. Le camp du “oui”, à 44% il y a deux semaines, s’élargit, alors que celui du “non” stagne. Restent 16% des personnes sondées qui ne savent pas encore quoi voter.

Pour 58% de ses partisans, le FORTA est nécessaire, car il faut améliorer le réseau routier et éliminer les goulets d’étranglement autour des agglomérations. A l’inverse, 31% des opposants considèrent qu’il est faux de développer encore les routes et 23% pointent du doigt une possible augmentation de l’essence.

Comme son équivalent pour le rail, ce fonds financera l’entretien, l’exploitation et l’extension du réseau routier, y compris les contributions aux transports publics dans les agglomérations. Une augmentation de 4 centimes de la surtaxe sur l’essence est notamment prévue.

Pour ce sondage, réalisé par les politologues Lucas Leemann et Fabio Wasserfallen, 9730 personnes ont été interrogées en ligne entre le 16 et le 17 janvier. Les données ont ensuite été pondérées selon des variables démographiques, géographiques et politiques. La marge d’erreur se situe à +/- 1,4%.

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