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Les commissions de gestion vont auditionner Guy Parmelin

Le Parlement veut des explications sur l'affaire de défense sol-air (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN sda-ats

(Keystone-ATS) L’affaire du projet de défense sol-air préoccupe les parlementaires. Les commissions de gestion veulent savoir pourquoi le ministre de la défense Guy Parmelin a suspendu cette acquisition. Un groupe de travail a été constitué.

Les commissions de gestion ont indiqué jeudi vouloir connaître les raisons sur lesquelles repose la suspension et son opportunité ainsi que la pertinence des processus décisionnels au Département fédéral de la défense. La décision de mener une inspection, lancée par la conseillère nationale Doris Fiala (PLR/ZH), a été prise le 9 mai.

Les commissions ont désormais institué un groupe de travail composé de Claude Janiak (PS/BL), président, Alex Kuprecht (UDC/SZ), Damian Müller (PLR/LU), Ida Glanzmann (PDC/LU), Doris Fiala et Thomas de Courten (UDC/BL). Ce groupe devra en outre déterminer si la gestion des risques était adéquate dans le cadre du projet.

Il s’entretiendra dans les semaines à venir avec Guy Parmelin. Le groupe décidera, sur la base des informations recueillies lors de cette audition, de la procédure à suivre. Il espère clore le dossier d’ici à la fin de l’année. Selon le président de la commission du National, Alfred Heer (UDC/ZH), il ne s’agit pas d’une attaque personnelle contre le Vaudois. Son prédécesseur à la défense Ueli Maurer sera également entendu.

Projet suspendu

Le projet de défense sol-air vise à remplacer les équipements vieillissants de l’armée suisse (engins guidés Stinger et Rapier, système de canons de DCA de 35 mm). L’automne dernier, la société Thales Suisse a reçu mandat de la part du Département fédéral de la défense de préparer côté helvétique l’acquisition du nouveau système.

L’achat était prévu dans le programme d’armement 2017. Guy Parmelin a toutefois gelé les travaux fin mars. Motif officiel: il veut disposer d’une vue d’ensemble de la défense aérienne, notamment l’évaluation d’un nouvel avion de combat, avant de poursuivre ce projet. Puis le conseiller fédéral a annoncé ouvrir une enquête administrative et a résilié le contrat avec Thales.

Incohérences

Plusieurs médias ont fait état d’incohérences. Selon des documents confidentiels, dont l’ats a obtenu copie, les deux systèmes testés ne remplissent pas les exigences. Le modèle allemand IRIS-T ne pourrait pas être utilisé par tout temps, le britannique CAMM-ER n’aurait pas une portée assez longue.

Malgré ces manquements, le groupe responsable du dossier, dirigé par le commandant de l’armée de l’air Aldo Schellenberg, a poursuivi ses travaux. Au lieu de procéder à une nouvelle évaluation, il faudrait acquérir les deux systèmes dont les défauts et qualités devraient se compenser.

Les raisons de cette démarche restent peu claires. Depuis l’éclatement de l’affaire, les spéculations vont en outre bon train sur la communication au sein de l’armée et les conflits de pouvoir en vue de la succession du chef de l’armée André Blattmann.

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