Les journalistes de Mediapart restent inculpés
(Keystone-ATS) La cour d’appel de Bordeaux a rejeté mardi la demande d’annulation des mises en examen de deux journalistes de Mediapart. Les deux collaborateurs du site d’informations sont poursuivis pour atteinte à l’intimité de la vie privée après la publication d’enregistrements réalisés chez Liliane Bettencourt.
Edwy Plenel et Fabrice Arfi avaient contesté ces mises en examen concernant la publication en juin 2010 par le site d’information d’extraits des écoutes. Celles-ci avaient été réalisées en 2009 et 2010 par le majordome de Liliane Bettencourt au domicile de celle-ci, point de départ de la tentaculaire “affaire Bettencourt”.
Au total, douze personnes, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy, sont mis en examen dans le volet “abus de faiblesse” de cette affaire. Des abus de faiblesse dont aurait été victime depuis septembre 2006 Liliane Bettencourt, aujourd’hui âgée de 90 ans.
Quatre autres personnes, le majordome, un ancien journaliste de Mediapart et deux journalistes du “Point”, hebdomadaire qui avait publié aussi de tels extraits, n’ont pas contesté leurs propres mises en examen dans cette affaire.
S’exprimant avant l’audience, EdwyPlenel, directeur de publication, avait estimé qu’il est “totalement anormal” que les journalistes de Mediapart “qui ont défendu l’intégrité de Mme Bettencourt, soient sur les mêmes bancs de mis en examen que ceux qui ont essayé de profiter de sa faiblesse”.
Protection de la vie privée
“Sans Mediapart, personne ne serait vraiment venu à son secours”, avait-il estimé. Il avait assuré aussi que le site d’informations “a mis scrupuleusement de côté dans ses révélations tout ce qui concernait la vie privée” de la milliardaire. Il s’est limité “aux faits d’intérêt public qui sont au coeur du débat provoqué par cette affaire”.
Dans son arrêt, la cour estime toutefois, en substance, que la protection de la vie privée doit l’emporter sur la liberté d’expression et d’information. Elle considère que Mediapart a fait état dans sa publication d’indications privées et confidentielles concernant les problèmes familiaux ou de santé de Mme Bettencourt.
