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Les transformateurs de produits alimentaires pas assez écologiques

Les entreprises suisses de transformation de produits alimentaires ne prennent pas assez de mesures en faveur de l'environnement, selon une analyse du WWF (photo symbolique). KEYSTONE/PETRA OROSZ sda-ats

(Keystone-ATS) Les entreprises suisses de transformation de produits alimentaires sont plutôt de mauvais élèves en matière environnementale. Au lieu de prendre les mesures nécessaires, elles misent sur celles qui leur promettent des succès rapides, selon une évaluation du WWF.

Certaines entreprises ne connaissent pas leur impact réel sur l’environnement ou tardent à l’évaluer concrètement, a indiqué jeudi le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’organisation a fait analyser par l’agence Inrate l’engagement écologique de 15 transformateurs de produits alimentaires suisses et lichtensteinois, générant ensemble un chiffre d’affaires de 120 milliards de francs.

Pour établir le classement, les six domaines suivants ont été examinés: stratégie de développement durable, gestion environnementale de l’entreprise et investissements, développement de produits et chaînes d’approvisionnement, matières premières, mobilisation des employés et des partenaires commerciaux, politique et conditions-cadre.

Les entreprises passées à la loupe sont classées en six catégories. Aucune d’entre elles n’accède aux deux premières catégories, soit “visionnaires” et “pionniers”. Sept se situent dans la 3e catégorie, intitulée “ambitieux”: Barry Callebaut, Bell, Bischofszell produits alimentaires, Elsa, Jowa, Micarna et Nestlé.

Deux sont rangées dans la catégorie “moyenne supérieure” (Emmi et Lindt & Sprüngli) et quatre dans la catégorie “moyenne inférieure” (Aryzta, Cremo, Ernst Sutter et Hero). Les cancres, qui occupent la catégorie “retardataires et opaques”, sont le zurichois Orior et le lichtensteinois Ospelt.

Toutes ont des lacunes à combler

Les entreprises n’ont pas participé activement au classement, raison pour laquelle l’évaluation repose sur les informations accessibles publiquement, peu nombreuses, précise le WWF. Celles qui occupent les dernières places du classement ne connaissent pas leurs principaux impacts sur l’environnement ni les leviers essentiels en la matière.

“Des champs d’action importants comme la production de matières premières et la transformation à l’étranger ou le comportement en matière d’investissement ne vont pas encore de soi dans la conscience écologique du secteur. Toutes les entreprises présentent des lacunes à combler”, résume Thomas Baumgartner, responsable de ce domaine au WWF, cité dans le communiqué.

Selon l’organisation environnementaliste, les transformateurs de produits alimentaires sont placés face à des défis importants une époque où la population mondiale croît fortement, où le climat se réchauffe et où les ressources sont disponibles en quantités toujours plus limitées. En Suisse en effet, près de 30% de la charge environnementale est imputable à l’alimentation, souligne le WWF.

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