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Manifestation massive à Madrid pour “la dignité” de l’emploi

Plusieurs dizaines de milliers d'Espagnols ont participé à une "marche de la dignité" à Madrid derrière la banderole "pain, travail, toit et égalité". KEYSTONE/EPA EFE/LUCA PIERGIOVANNI sda-ats

(Keystone-ATS) Plusieurs dizaines de milliers d’Espagnols ont participé samedi à une “marche de la dignité” à Madrid pour rejeter la politique du gouvernement conservateur, a constaté l’AFP. Ils ont dénoncé “conditions de travail misérables” et “salaires infimes”.

L’une des cibles des manifestants était la réforme du Code du travail adoptée en 2012 par le gouvernement de Mariano Rajoy, qui a contribué au reflux du chômage au prix d’une grande précarisation. Le dirigeant espagnol, qui gouverne sans majorité parlementaire, a toujours exclu de revenir sur cette réforme.

C’est une manifestation “pour démontrer que l’Espagne idyllique qu’ils nous vendent n’est pas celle que nous connaissons”, “ce gouvernement nous broie”, avait déclaré un organisateur, Victor Jiménez, dans une vidéo diffusée avant la marche à laquelle appelaient des dizaines de syndicats et organisations de gauche.

“Pain, travail, toit et égalité”

Derrière la banderole “pain, travail, toit et égalité”, plusieurs colonnes de manifestants -venus de tout le pays- ont convergé pour remonter la principale avenue, Gran Via.

Après sept années de crise économique, l’Espagne avait retrouvé en 2014 la croissance. Son taux de chômage, ayant frôlé les 27% début 2013, avait ensuite nettement reflué. Il s’est établi à 18,7% au premier trimestre 2017.

Mais “l’emploi actuellement créé, c’est un emploi précaire, avec des conditions de travail misérables et des salaires infimes”, avait dénoncé avant la marche une organisatrice, Silvia Salamanca. “Le droit du travail, ils nous l’ont réduit au droit à travailler aux conditions que nous impose le patronat”, avait-t-elle ajouté.

“Parti le plus corrompu d’Espagne”

La réforme de 2012 a notamment réduit drastiquement les indemnités de licenciement. Elle a autorisé les licenciements collectifs sans motif économique. Le salaire minimum – augmenté de 8% en début d’année – est de 825 euros (897 francs) mensuels en Espagne.

De nombreuses pancartes appelaient au départ du Parti populaire (PP) de M. Rajoy au pouvoir depuis 2011. Celui-ci, fustigé comme “le parti le plus corrompu d’Espagne”, est miné par les affaires.

La première grande “marche pour la dignité” avait eu lieu le 22 mars 2014 à Madrid.

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