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Neil Young met en transe Montreux avec trois heures de concert

Neil Young en concert au Danemark début juillet. Les agences de presse photos n'ont pas pu travailler mardi soir à Montreux KEYSTONE/EPA SCANPIX DENMARK/NILS MEILVANG sda-ats

(Keystone-ATS) A 70 ans, Neil Young tient une forme éclatante. Le rocker canadien a donné mardi au festival de jazz de Montreux un concert splendide, revisitant toute la palette ou presque de sa carrière.

Ballades lentes et célèbres avec une guitare sèche ou morceaux de rock plus qu’endiablés, Neil Young a montré à l’auditorium Stravinski qu’il n’avait rien perdu de sa fougue à son âge. Après Patti Smith, “les vieux” ont du punch, voire de la dynamite, à servir.

Seul sur scène pour commencer à 20h15 le concert sans doute le plus attendu de la 50e édition du festival, le rocker canadien a rappelé au public, qui remplissait l’auditorium, certains de ses plus grands succès comme “Heart of Gold”. Pourtant l’allusion à ses préoccupations actuelles est donnée d’emblée: des pseudo-paysannes passent sur scène pour semer le bon grain.

Montée en puissance

Piano, guitare, harmonica, Neil Young chante “The needle and the damage is done”, prenant petit à petit possession de la salle et du public, chapeau noir sur la tête. Au fil des morceaux, la guitare va passer à l’électrique et le chanteur est rejoint par son orchestre, des “jeunes”, serait-on tenté de dire.

Le contraste des âges fera vite place cependant à une complicité exceptionnelle, au-delà de l’entrain et du plaisir visible de jouer ensemble. Le public est conquis alors que Neil Young avance aussi dans son répertoire.

Monsanto dans le collimateur

Les morceaux connus, “From Hank to Hendrix”, “Alabama”, “Love to burn”, “Words”, chauffent encore l’atmosphère, avec des solos sans fin pour certains titres. L’ultime partie du concert fait place aux dernières chansons de Neil Young, consacrées à la problématique de la terre et contre l’entreprise multinationale Monsanto, spécialisée dans les OGM.

La charge est claire. Neil Young se ravitaillera d’ailleurs durant le concert de “cherries of Switzerland”, les lançant dans la foule ou en en donnant à ses musiciens. Le Canadien ne goûte guère les attaques et l’exploitation frénétique de “Mother Nature”.

Un monde libre

Si le public reprend son souffle durant ces morceaux un peu thématiques, c’est pour mieux se relancer dans un final explosif. Le tout couronné par un “Rockin’in the free world” qui déchaîne les plus réticents. Il est 23h00 et la salle en veut encore.

Généreux, le groupe revient pour deux classiques: “Cortez the Killer” et “Cinnamon Girl”. Le concert s’achève cette fois, mais l’ensemble du groupe va former un petit cercle, bras dessus, bras dessous, tourner en rond en sautant sur scène.

Plaisir commun évident

L’ancêtre de 70 ans avec ses musiciens, visiblement aux anges, après avoir chanté l’amour, mais aussi le monde en folie, que certains risquent bien de détruire. “Change your mind”, a lancé avec force Neil Young dans une de ses chansons lors d’un concert qui marque cette 50e édition du festival.

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