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Nouveau traitement potentiellement prometteur contre Alzheimer

Plus de 36 millions de personnes sont atteintes de démence sénile dans le monde, dont une majorité d'Alzheimer (archives). KEYSTONE/PHOTOPRESS/OBS/DEMENZ ZÜRICH sda-ats

(Keystone-ATS) Un nouveau traitement expérimental contre la maladie d’Alzheimer s’est avéré prometteur lors d’expériences sur des animaux. Il devrait être testé sur les humains, vu son potentiel thérapeutique, selon des chercheurs.

Il s’agit d’une molécule synthétique qui, injectée dans le fluide cérébro-spinal de souris et de singes de laboratoire, a permis de nettement réduire la protéine tau, dont l’agrégation anormale dans le cerveau est caractéristique de la maladie d’Alzheimer et d’autres pathologies neurodégénératives aujourd’hui incurables.

Cette protéine devient toxique quand elle s’agrège sous forme de filaments qui étouffent et détruisent progressivement l’ensemble des neurones affectant notamment la mémoire.

Des chercheurs de l’université Washington à St. Louis, dans le Missouri, ont constaté que ce nouveau traitement pouvait non seulement réduire les protéines tau, mais aussi inverser certains des dommages neurologiques provoqués par ses agrégations, selon une étude publiée mercredi dans la revue américaine Science Translational Medicine.

Inversion des dommages

Cette molécule, appelée “oligonucléotide”, cible les instructions génétiques qui permettent de produire la protéine tau, empêchant de fait sa production.

“Cette molécule est la première ayant pu inverser des dommages dans le cerveau résultant de l’accumulation de la protéine tau et ayant un potentiel thérapeutique chez les humains”, explique Timothy Miller, professeur de neurologie à l’université Washington qui a mené ces travaux.

Lors des essais, l’hippocampe, la partie du cerveau importante pour la mémoire, montrait des signes de rétrécissements dès l’âge de neuf mois chez les souris affectées. Mais avec le traitement à base d’oligonucléotide, la dégradation de l’hippocampe et la destruction des neurones ont cessé et les souris ont vécu en moyenne 36 jours de plus que celles qui n’avaient pas reçu ce traitement. L’espérance de vie de ce type de rongeurs varie de 18 mois à deux ans.

Des essais cliniques de phase 1 sont déjà en cours pour tester l’efficacité des oligonucléotides contre les maladies neurologiques Huntington et de Charcot (sclérose latérale amyotrophique).

Selon l’OMS, plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence sénile, dont une majorité de la maladie d’Alzheimer. Ce nombre devrait doubler d’ici 2030.

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