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Pas d’alternative aux sanctions contre la Russie

Le président ukrainien Petro Porochenko (g) peu avant une discussion avec son homologue français François Hollande. KEYSTONE/AP Ap/THIBAULT CAMUS sda-ats

(Keystone-ATS) Le président ukrainien Petro Porochenko a estimé mardi que les sanctions européennes étaient “l’unique instrument” disponible pour faire pression sur la Russie. Il veut la contraindre à respecter les accords de paix de Minsk conclus en février 2015.

“Il n’y a pas d’alternative”, a-t-il déclaré selon la traduction en français d’une interview sur la chaîne française I-télé, peu avant une rencontre à Paris avec son homologue français François Hollande.

La Russie fournit “de nouvelles troupes, des chars, des chargements et de l’essence pour ces chars dans le but d’entraîner une escalade” du conflit, a accusé Petro Porochenko.

Puisqu’il n’est “pas question de recourir à la force” contre la Russie, il ne reste selon lui “que les sanctions pour qu’elle accepte de retirer ses troupes”.

Moscou dément toute présence de ses troupes sur le sol ukrainien.

Réfléchir à des ouvertures

Lundi, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, avait estimé que les conditions n’étaient “pas remplies” à l’heure actuelle pour envisager une levée des sanctions européennes contre la Russie. Mais il avait évoqué la nécessité de réfléchir à des “ouvertures” sur cette question.

Fin mai, son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier avait lui aussi jugé possible une levée “graduelle” des sanctions en cas de progrès dans l’application des accords de paix.

Plus ou moins ouvertement, certains pays comme l’Italie ou la Hongrie ont exprimé leur scepticisme sur la prolongation des sanctions.

Sanctions reconduites

Les ambassadeurs des 28 pays membres de l’Union européenne ont approuvé mardi la prolongation, pour six mois, des lourdes sanctions économiques décrétées contre la Russie à l’été 2014 pour son implication présumée dans le conflit ukrainien, ont indiqué plusieurs sources européennes.

La décision formelle doit encore être prise pour reconduire jusqu’au 31 janvier 2017 ces sanctions qui arrivent à échéance fin juillet. Elles touchent notamment des banques et des entreprises pétrolières et de défense russes, et ont lourdement pénalisé l’économie de la Russie. Celle-ci a en retour décrété un embargo sur les importations agro-alimentaires de l’UE.

Initialement, les Européens prévoyaient d’adopter définitivement ces sanctions vendredi prochain, afin de régler la question avant l’important sommet des chefs d’Etat et de gouvernement les 28 et 29 juin à Bruxelles, prioritairement consacré aux suites du référendum britannique sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE.

Mais deux Etats membres, la France et le Royaume-Uni, doivent au préalable informer leurs parlements, ce qui pourrait retarder la procédure, selon deux sources européennes.

A l’occasion de ce sommet, un “état des lieux” pourrait être présenté par les chefs d’Etat français et allemand, François Hollande et Angela Merkel, qui ont négocié les accords de Minsk.

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