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Plusieurs sites d’hébergement ont fermé dans les cantons

Plusieurs abris pour requérants d'asile sont sous-occupés ou vides dans certains cantons et ont été fermés ces derniers mois (archives). KEYSTONE/ENNIO LEANZA sda-ats

(Keystone-ATS) Avec le recul de nouvelles demandes d’asile en Suisse, de nombreuses structures d’hébergement sont devenues inutiles dans les cantons. Depuis la fermeture de la route migratoire des Balkans en mars 2016, l’afflux de réfugiés a fortement diminué.

Pour 2017, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) s’attend à 24’500 nouvelles demandes d’asile. Mais ces pronostics ne valent que si l’accord entre l’Union européenne et la Turquie tient, écrit le patron du SEM, Mario Gattiker, dans une lettre envoyée fin janvier aux cantons.

En cas de résiliation, les chiffres pourraient immédiatement repartir à la hausse, ce qui se traduirait pour la Suisse par plus de 32’000 requêtes. C’est pourquoi le SEM ne veut pas modifier fondamentalement les grandes lignes de son plan d’urgence. Celui-ci comprend l’enregistrement, les vérifications de sécurité, le logement et la prise en charge des requérants.

Le SEM tient en effet à assurer ses arrières dans l’hypothèse d’une évolution inattendue et d’une arrivée massive de réfugiés. Les cantons sont donc invités à prendre des mesures de précaution pour garantir une prise en charge à plus de 6000 demandeurs d’asile par mois.

Structures sous-occupées ou vides

Pourtant, au vu de la baisse des demandes et du répit observé sur le front de l’asile, certains cantons voient leurs capacités d’accueil sous-occupées, voire vides. Plusieurs structures d’hébergement dont de nombreux abris PC ont ainsi été fermées. C’est notamment le cas dans les cantons de Vaud, Berne, Lucerne, Bâle-Ville et Zurich.

L’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) a par exemple annoncé l’automne dernier la fermeture de quatre abris PC d’ici la fin de 2016. L’EVAM s’est cependant dit prêt à les rouvrir en cas de besoin.

Le canton de Berne a également décidé de fermer deux hébergements temporaires à Oberhofen et Eyfeld. Zurich n’a plus non plus besoin de deux centres à Zurich-Witikon et Zurich-Altstetten, ouverts au plus fort de la crise migratoire en novembre et décembre 2015.

Près de 40’000 en 2015

Cette année-là, près de 40’000 réfugiés ont déposé une demande d’asile en Suisse. Confédération, cantons et communes étaient à la recherche de logements supplémentaires. Les abris PC ont parfois servi d’hébergement d’urgence. En 2016, les demandes d’asile ont reculé de 31% par rapport à l’année précédente, démentant les prévisions.

Mardi, le SEM a livré les dernières statistiques. En janvier, 1588 personnes ont demandé l’asile en Suisse, soit 10% de moins qu’en décembre et moitié moins qu’en janvier 2016.

Ce recul est principalement dû à l’accord signé entre la Turquie et l’Union européenne en mars 2016 afin de barrer la route aux personnes fuyant la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan. Malgré la forte baisse, les pays d’origine des requérants d’asile en Suisse restent l’Erythrée, la Syrie, la Guinée et l’Afghanistan en janvier.

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