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Que faire de Lichtsteiner et de Shaqiri ?

(Keystone-ATS) “Le verre est à moitié plein…” Au-delà de la frustration engendrée par le résultat, Vladimir Petkovic était bien un sélectionneur partagé entre deux sentiments mercredi soir au Parc des Princes.

La fierté d’avoir dirigé une très belle équipe de Suisse – sans doute son plus beau match sous son ère avec le 2-2 de Wroclaw contre la Pologne en novembre 2014 – et la quasi-assurance d’avoir cueilli un point synonyme de qualification pour les huitièmes de finale ne pouvaient occulter dans son esprit le véritable dilemme auquel il est aujourd’hui confronté. Un dilemme qui se résume à une question simple: l’équipe de Suisse ne serait-elle pas plus forte sans son capitaine et sans sa star ?

Orphelin des trois “monstres”

Stephan Lichtsteiner et Xherdan Shaqiri furent, en effet, les maillons faibles d’un onze suisse maître du jeu comme l’atteste les 61 % de possession en sa faveur. Le capitaine a provoqué le penalty de la 18e minute et n’a pas vraiment pesé sur le plan offensif, à l’exception de son beau centre pour la tête de Dzemaili en première période. Vladimir Petkovic peut commencer à se demander si le Lucernois est aujourd’hui capable de jouer dans une défense à quatre. Dans le 3-5-2 de la Juventus, il est “protégé” par le trio formé d’Andrea Barzagli, de Leonardo Bonucci et de Giorgio Chiellini, trois “monstres” qui ont dégoûté les “Diables Rouges” lundi soir à Lyon.

Déjà à Lens face à l’Albanie, Stephan Lichtsteiner n’avait pas été à son avantage. Sa performance du Parc des Princes pourrait amener Vladimir Petkovic à lancer Michael Lang sur le flanc droit de sa défense dimanche à Lille face à la France. Après avoir écarté Gökhan Inler ce printemps, le sélectionneur serait-il prêt à couper la tête de son nouveau capitaine ? Rien ne dit qu’un tel choix provoquerait un véritable séisme dans le vestiaire. Il aurait tout d’abord le mérite de la clarification: celle de donner définitivement les clés du camion à Valon Behrami et à Granit Xhaka, les deux hommes forts du terrain.

Plus complice avec Lang

Xherdan Shaqiri serait sans doute le premier à valider une telle mesure. On le sait, son entente sur le terrain avec Stephan Lichsteiner est, depuis des mois, très imparfaite. En novembre dernier en Slovaquie, le Balois avait attendu la sortie de Lichtsteiner à l’heure de jeu avant de commencer à jouer au football. On le sent beaucoup plus complice sur le terrain avec Lang. Les deux hommes n’avaient-ils pas formé un duo redoutable le 28 mai à Genève contre la Belgique ?

On sent, malheureusement aussi, que Xherdan Shaqiri n’est pas vraiment affûté, à la limite du surpoids. Après un match très difficile à gérer sur le plan émotionnel face à l’Albanie, le joueur de Stoke City n’a pas vraiment rassuré devant la Roumanie. Capable dans ses grands jours de surgir entre les lignes et de désarçonner n’importe quelle défense, Xherdan Shaqiri a joué une partition sans relief devant la Roumanie. Dimanche contre la France, Vladimir Petkovic lui maintiendra sans doute sa confiance dans l’espoir que sa confrontation avec Patrice Evra, sans doute le Bleu le plus décrié, tourne en sa faveur. Sinon, il sera temps de songer à un plan B: une attaque sans Shaqiri. Impensable il y a encore quelques semaines…

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