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Roland-Garros: Djokovic dans l’histoire

(Keystone-ATS) Novak Djokovic l’a fait ! Après des années de quête, le Serbe est enfin parvenu à épingler Roland-Garros à son palmarès après une démonstration de force en finale contre Andy Murray.

Surmontant le poids de l’histoire, pesant en début de rencontre, Novak Djokovic s’est nettement imposé 3-6 6-1 6-2 6-4 face à l’Ecossais. De quoi vaincre sa malédiction sur la terre battue parisienne, là où il avait échoué trois fois en finale. De quoi aussi parachever son Grand Chelem de carrière après ses titres en Australie (6), à Wimbledon (3) et à l’US Open (2).

Le natif de Belgrade est devenu le huitième joueur à avoir gagné tous les tournois majeurs, le cinquième de l’ère Open (dès 1968) après Rod Laver, Andre Agassi, Roger Federer et Rafael Nadal. Encore plus fort que le trio Agassi-Federer-Nadal, il a réussi à rafler les quatre “Majors” à la suite, soit un Grand Chelem à cheval sur deux ans, renommé à juste titre “Djoko Slam”.

Bien conscient de l’importance de cette finale, Novak Djokovic a mis un set à entrer dans la partie, le temps d’évacuer une évidente crispation. Mais après avoir effacé une balle de break d’entrée de seconde manche, d’une montée au filet conclue par un smash, le no 1 mondial s’est soudainement réveillé. Et dès lors, il n’y a eu plus qu’un homme sur le terrain.

Le Serbe a étouffé physiquement et mentalement son adversaire, agressé à quasiment chaque frappe. Un Andy Murray qui, après avoir beaucoup couru durant toute la quinzaine, n’avait pas assez de jus pour rivaliser. Un Andy Murray qui, contrairement à Stan Wawrinka l’an dernier sur ce même terrain, n’est pas parvenu non plus à se sublimer pour entraver la marche historique de Novak Djokovic.

Les trois dernières manches ont ainsi tourné à l’exécution pour le malheureux Ecossais, encore une fois barré par sa bête noire serbe, qui lui a infligé dimanche sa cinquième défaite en finale d’un Grand Chelem (huit défaites en tout pour Andy Murray à ce stade-là, pour seulement deux succès).

Et alors qu’on attendait une rude bataille pour cette finale, il n’en a rien été. Avec un break d’entrée de quatrième manche, réussi grâce à un énième retour canon, Novak Djokovic a quasiment tué ce qui restait de suspense. Le Serbe s’est certes un peu précipité au moment de conclure, lorsqu’Andy Murray est revenu de 5-2 à 5-4. Toutefois, malgré une grosse nervosité sur le jeu suivant, il a réussi à boucler l’affaire sur sa troisième balle de match, poussant son adversaire à la faute après 3h03 de jeu.

Novak Djokovic pouvait alors se laisser tomber sur la terre battue parisienne, sur laquelle il a ensuite dessiné un coeur avec sa raquête, en remerciement au public qui n’a cessé de l’encourager dimanche.

Après avoir fait un pas supplémentaire dans la légende, Novak Djokovic ne va évidemment pas s’arrêter là, lui qui a bien l’intention de devenir le meilleur joueur de l’histoire. Il a largement les moyens de gagner aussi à Wimbledon et l’US Open cette année, histoire de réussir le premier Grand Chelem sur une saison depuis Rod Laver en 1969. Il cherchera également à agrémenter son palmarès avec un titre olympique aux JO de Rio, le Serbe n’ayant pour l’instant qu’une médaille de bronze à son actif (à Pékin en 2008).

Et puis surtout, à tout juste 29 ans et avec désormais 12 trophées en Grand Chelem, Novak Djokovic est dans les temps pour battre le plus prestigieux de tous les records, les 17 titres majeurs de Roger Federer.

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