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Somalie: l’ex-Premier ministre Mohamed Abdullahi Farmajo élu président

"C'est le début de l'unité pour la nation somalienne, le début de la lutte contre les shebab et la corruption", a déclaré Mohamed Abdullahi Farmajo. KEYSTONE/AP/FARAH ABDI WARSAMEH sda-ats

(Keystone-ATS) Les députés ont élu mercredi au second tour l’ancien Premier ministre Mohamed Abdullahi Farmajo nouveau président de la Somalie. Le vote des parlementaires était placé sous haute sécurité, les autorités craignant une nouvelle attaque des islamistes radicaux shebab.

Après deux tours de vote ayant duré plus de six heures, Mohamed Abdullahi Farmajo, du clan des Darod, a obtenu, avec 184 voix, plus de la moitié des votes des 329 parlementaires.

Ce résultat ne lui permettait pas d’atteindre la majorité des deux tiers nécessaire pour être proclamé vainqueur dès le deuxième tour du scrutin. Le candidat arrivé deuxième, l’actuel président Hassan Sheik Mohamud (clan Hawiye), a toutefois reconnu sa défaite avant l’organisation d’un troisième et dernier tour.

“Début de l’unité”

“C’est le début de l’unité pour la nation somalienne, le début de la lutte contre les shebab et la corruption”, a déclaré Mohamed Abdullahi Farmajo depuis le hangar de l’aéroport de Mogadiscio, un des endroits les mieux protégés de la ville, et où l’élection était organisée.

Des célébrations ont été entendues par des journalistes de l’AFP dans les rues de la capitale somalienne ainsi que dans le camp de réfugiés de Dadaab, le plus grand au monde, situé au Kenya et peuplé de Somaliens.

Long processus

Le nouveau président dispose des nationalités somalienne et américaine. Il avait été nommé Premier ministre en 2010, mais des querelles et trahisons politiques avaient entraîné sa chute huit mois plus tard avant qu’il ait eu l’opportunité de montrer sa valeur.

Son élection marque la fin d’un processus électoral de plusieurs mois, maintes fois retardé et entaché de nombreuses accusations de corruption et manipulation. Malgré l’absence du suffrage universel, dont l’introduction a finalement été reportée à 2020, cette élection est vue comme une avancée dans ce pays privé de véritable état central depuis la chute de l’autocrate Siad Barre en 1991.

Le pays est plongé depuis près de trois décennies dans le chaos et la violence entretenus par des milices claniques, des gangs criminels et des groupes islamistes.

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