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Suède et France reparlent à la Suisse de leurs avions de combat

(Keystone-ATS) Suède et France reparlent à la Suisse de leurs avions de combat. Lors de sa première sortie à l’étranger, Guy Parmelin leur a expliqué à Munich l’analyse à venir. Et il évoque la menace terroriste contre des intérêts étrangers, la principale en Suisse, selon lui.

Le chef du Département fédéral de la défense (DDPS) a rencontré vendredi notamment ses homologues suédois Peter Hultqvist et français Jean-Yves Le Drian, dont le pays fabrique les Rafale. Ils lui ont demandé où en était la réflexion après le refus de 22 Gripen en votation en mai 2014.

“On les a informés de la procédure qui va prochainement se mettre en route”, a indiqué samedi à l’ats et à la télévision alémanique SRF M. Parmelin, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité. La Suisse doit décider si elle veut des avions uniquement pour la police aérienne ou pour des tâches comme la politique de défense contre avion (DCA).

Coopération face aux baisses budgétaires

Le conseiller fédéral s’est entretenu notamment avec ses homologues allemande Ursula von der Leyen, italienne Roberta Pinotti, finlandais Jussi Niinistö, singapourien Ng Eng Hen et autrichien Hans Peter Doskozil.

“Partout, le thème de la sécurité est important. Partout, il y a des difficultés budgétaires”, constate dans un entretien à l’ats M. Parmelin. Il va “se battre” dans les prochains mois pour obtenir les ressources dont l’armée suisse a besoin selon lui.

D’où un appel à la coopération que beaucoup ont lancé à Munich et qui figure dans la politique de sécurité que doit valider le Parlement en 2016. Elle est nécessaire face au terrorisme et au cyberterrorisme qui constituent, selon le conseiller fédéral, la principale menace pour la sécurité de la Suisse.

A ce stade, la Suisse n’est toujours pas “la cible primaire d’attentats”. “Mais on doit être prêt à toute éventualité” contre les organisations internationales ou les intérêts étrangers sur sol helvétique, fait remarquer le chef du DDPS.

Migrants évoqués

Il souhaite que la “coopération s’améliore” de manière générale sur l’échange de renseignements entre pays. La France a récemment transmis des indications qui ont contribué au retrait des badges de sécurité d’employés de l’aéroport de Genève.

En Suisse, la Loi sur le renseignement qui sera soumise au peuple prévoit des mesures de surveillance des conversations téléphoniques et du réseau postal. “Le minimum syndical” par rapport aux autres pays, dit M. Parmelin. “Si on n’a même pas cela, on sera bientôt sourd et aveugle”, selon lui.

Catastrophes naturelles

Il veut aussi une armée plus petite, mieux équipée et active rapidement.

Elle est “prête” et peut mettre des infrastructures à disposition des cantons face aux catastrophes naturelles, la seconde préoccupation sécuritaire pour la Suisse, selon lui. Une stratégie de protection de la population doit être lancée en 2016.

Sur le front des migrants, thème largement abordé à Munich, le conseiller fédéral rappelle que l’armée pourra renforcer les gardes-frontière en cas d’arrivées massives. Le gouvernement examine plusieurs scénarios sur la coordination avec les cantons, dit M. Parmelin. Notamment parce que l’Autriche veut limiter le nombre de réfugiés qui arrivent sur son sol à 37’500 cette année, contre 90’000 en 2015.

Au terme d’une semaine qui lui aura fait rencontrer aussi le ministre israélien Moshe Ya’alon, il s’est dit marqué par les approches opposées entre l’Etat hébreu et des pays comme l’Afghanistan, l’Irak ou l’Arabie saoudite pour la sécurité dans la région.

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