Torture: l’expert suisse à l’ONU marque les 30 ans de la Convention
(Keystone-ATS) Les Etats doivent investir dans la prévention de la torture alors que des chefs d’Etat, dont Donald Trump, remettent en cause son interdiction absolue. Pour les 30 ans de la Convention de l’ONU, le rapporteur spécial, le Zurichois Nils Melzer, a lancé lundi un appel.
“Chaque victime de torture est une victime de trop”, affirment l’expert suisse et ses trois prédécesseurs chargés de cette question à l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale pour les victimes de la torture. Selon eux, les Etats doivent conformer leurs interrogatoires aux droits de l’homme. Ils seront alors plus efficaces dans la résolution des crimes et apporteront davantage de sécurité à leur pays.
Les risques de torture sont considérablement plus élevés pendant les premières heures d’interrogatoire, soulignent les rapporteurs spéciaux. Un accès à une défense doit être garanti et une détention doit être annoncée aux proches du suspect.
Selon une étude de l’Association pour la prévention de la torture (APT) qui porte sur 16 pays sur 30 ans, ces mesures sont les plus efficaces. La moitié des Etats membres de l’ONU sont parties au Protocole facultatif et acceptent un système international de visites de centres de détention.
Vendredi, dans un autre appel lancé avec plusieurs spécialistes de l’ONU de la lutte contre la torture, M. Melzer avait estimé que l’interdiction absolue de la torture “pourrait bien constituer l’avancée la plus fondamentale dans l’histoire de l’humanité”. La torture est “l’une des violations des droits de l’homme les plus brutales”, a affirmé de son côté le président du Comité des Nations Unies contre la torture Jens Modvig.