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Ultime baiser de Rosetta à la comète Tchouri vendredi

Cette animation de l'ESA montre Rosetta et ses panneaux solaires ainsi que l'atterrisseur Philae peu après sa séparation du vaisseau-mère, avec Tchouri en arrière-plan (archives). KEYSTONE/EPA/ESA / ATG MEDIALAB / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) La sonde Rosetta de l’Agence spatiale européenne (ESA) bouclera vendredi sa mission par une descente contrôlée vers la surface de la comète Tchouri. L’impact marquera la fin d’une épopée historique où la technologie suisse a joué un rôle de premier plan.

Lancée le 2 mars 2004, Rosetta a parcouru le système solaire pendant dix ans avant d’arriver à destination, le 6 août 2014. Elle a ensuite largué le robot Philae sur la surface de Tchouri (67P/Tchourioumov-Guérassimenko) le 12 novembre 2014, une première.

Puis Rosetta a passé deux années aux côtés de la comète et transmis une multitude d’informations scientifiques sans précédent au moment de leur passage au plus près du Soleil. Depuis, Rosetta et la comète ont poursuivi leur route, qui les entraîne de nouveau au-delà de l’orbite de Jupiter.

Le périple de Rosetta touche aujourd’hui à son terme: la sonde, qui n’a jamais été aussi loin du Soleil et ne disposera bientôt plus de l’énergie solaire nécessaire à son fonctionnement, ira prochainement rejoindre Philae à la surface de la comète.

Images du noyau

Vendredi à 13h20 +/- 20 minutes, la salle de contrôle principale de l’ESA confirmera la fin de la mission de Rosetta, qui aura amorcé la veille au soir sa trajectoire de collision avec la comète. La sonde profitera de ses dernières heures de vol pour procéder à de nombreuses mesures inédites, et notamment pour analyser les gaz et les poussières plus près que jamais de la surface cométaire.

Elle enverra également des images à très haute résolution du noyau, y compris des puits à ciel ouvert de la région Ma’at, vers laquelle Rosetta doit plonger en vue d’un impact contrôlé. Ces données devraient parvenir à l’ESA pendant toute la phase de descente jusqu’au moment de l’impact final, après lequel la communication avec la sonde sera définitivement coupée.

Acteurs suisses

Les opérations ultimes de la mission seront suivies au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) de l’ESA à Darmstadt (D), par toute l’équipe internationale de scientifiques, d’ingénieurs et de contrôleurs de vol de Rosetta ainsi que des représentants de l’ESA, des agences partenaires et de l’industrie.

L’Université de Berne, ayant joué un rôle important, notamment avec le spectromètre de masse Rosina au niveau des instruments à bord, organise également un événement vendredi pour suivre les derniers moments de la mission et célébrer le succès de cette aventure, menée avec nombre d’acteurs suisses, a indiqué mardi le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI).

Rosina s’est démarqué comme l’un des instruments les plus efficaces de la sonde Rosetta. Un succès qui s’est préparé depuis des années: dans les années 1980 le professeur bernois Johannes Geiss en a posé les premiers jalons.

Outre Rosina, la caméra Osiris (Optical, Spectroscopic and Infrared Remote Imaging System) a également été développée avec l’Université de Berne. Plusieurs entreprises suisses, parmi lesquelles RUAG et le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA), ont participé à leur construction.

www.rosetta-finale.ch

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