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Un Federer-Wawrinka qui fait saliver

(Keystone-ATS) Qui raflera la mise lors de la demi-finale entre Roger Federer et Stan Wawrinka jeudi à l’Open d’Australie (9h30 en Suisse)? Une question à laquelle personne ne veut répondre.

Heinz Günthardt et Severin Lüthi, respectivement ancien et actuel capitaine de l’équipe de Suisse de Coupe Davis, ne désignent, ainsi, aucun favori. “Il est strictement impossible de faire de Roger ou de Stan le favori de cette demi-finale”, assure Heinz Günthardt qui sera au micro de SRF lors de cette rencontre.

Severin Lüthi sera, quant à lui, dans le box de Roger Federer qu’il entraîne conjointement avec Ivan Ljubicic. “Je suis incapable de désigner un favori, avoue lui aussi le Bernois. Mais pour une fois avant un tel derby, je serai vraiment le supporter de Roger Federer. Je n’ai rien contre Stan. Mais les six derniers mois que nous avons vécus avec Roger donnent à cette demi-finale un caractère particulier. Roger revient de tellement loin et, en même temps, je m’étonne encore de la manière avec laquelle il a pu nous simplifier le travail, à Ivan, Daniel Troxler (ndlr: son physiothérapeute) à Pierre Paganini et à moi.”

Vingt titres du Grand Chelem sur le court

Comme le souligne avec raison Severin Lüthi, ce retour aux affaires après six mois passés à soigner son genou et son dos fait que ce duel – le vingt-deuxième entre deux compatriotes qui totalisent ensemble vingt titres du Grand Chelem – n’est pas vraiment un match comme les autres.

Même s’il est sûr de sa force, s’il a raison de dire qu’il se “rate rarement quand il avance dans un tournoi du Grand Chelem” et s’il a l’intime conviction “d’avoir ce qu’il faut pour gagner jeudi soir”, Stan Wawrinka ne pourra être que “scotché” par la clameur qui montera de la Rod Laver Arena lors de l’entrée de Roger Federer sur le court. On l’a dit, il y a quelque chose de messianique dans ce comeback de Roger Federer en Australie. La programmation de ses matches – presque exclusivement en soirée – remet parfois en question l’équité sportive sans que l’on s’en émeuve. Chacune de ses apparitions a suscité une ferveur extraordinaire. Comme pour une “rock star” dont on redoute que sa tournée soit celle des adieux.

Roger Federer l’a, toutefois, précisé d’entrée de jeu en début d’année à Perth. Il a pris le temps de se soigner pour jouer encore plusieurs saisons. A 35 ans et demi, il affirme se trouver dans une forme physique remarquable. Son jeu si délié lui épargne, par ailleurs, les efforts inutiles sur le court qui finissent souvent par peser. Et il y a, surtout, cette quête d’un dix-huitième titre majeur qui s’étire déjà depuis près de quatre ans et demi. Sensible aux critiques qui ont pu parfois évoquer le déclin ou l’année de trop, Roger Federer ne sera pas en paix avec lui-même tant qu’il n’aura pas remporté un nouveau titre du Grand Chelem.

“Tuer” enfin le grand frère

Il espère le faire ce dimanche à Melbourne. “On commence à voir la ligne d’arrivée”, disait-il mardi après son quart de finale contre Mischa Zverev. Mais voilà, il y aura en face de lui un adversaire qui aura l’occasion de “tuer” enfin le grand frère, d’effacer de sa mémoire des défaites mortifiantes. On pense bien sûr à la demi-finale du Masters de 2014 marquée par l’épisode du “Mirkagate”, mais aussi à ce quart de finale de Melbourne 2011 agendé cette fois en plein après-midi sur un court extrêmement rapide alors que Stan Wawtinka s’attendait logiquement à jouer en soirée dans des conditions de jeu qui lui convenaient mieux. Bonne nouvelle pour lui: la question de la programmation ne s’est pas posée pour jeudi puisque l’on en est déjà au stade des demi-finales. Oui, Stan Wawrinka peut croire que son heure va enfin sonner.

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