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Un salaire minimum pour la Suisse

(Keystone-ATS) Sauf incroyable concours de circonstances, la Suisse jouera les huitièmes de finale de l’Euro 2016. Le point du nul face à la Roumanie (1-1) lui assure pratiquement sa qualification.

Quatre jours après leur succès 1-0 contre l’Albanie, les Suisses ont livré une performance que l’on peut qualifier de bonne. Seulement, le résultat ne reflète pas la physionomie de la rencontre. La Suisse méritait mille fois de gagner ce match. Elle ne l’a pas fait pour deux raisons: elle a concédé d’une part l’ouverture du score sur penalty à la 18e minute alors qu’elle avait signé une très belle entame, et elle a souffert une fois de plus de son manque d’efficacité devant le but adverse.

Dimanche à Lille, la Suisse pourra presque jouer l’esprit libre contre la France pour la revanche du “naufrage” de Salvador de Bahia. On espère que ce match donnera enfin l’occasion à Xherdan Shaqiri de rappeler qu’il est un joueur d’exception. Au Parc des Princes, comme quatre jours plus tôt à Lens, il ne fut qu’un fantôme…

Malgré quatre occasions en or et un ascendant marqué dans le jeu, la Suisse a vécu le pire des scénarios en première période. Alors qu’elle aurait déjà pu mener 2-0 si Seferovic n’avait pas, une fois de plus, péché dans le dernier geste, elle a concédé l’ouverture du score sur un penalty accordé pour une faute sans doute bien inutile de Lichtsteiner. Le capitaine a tiré le maillot de Chipciu.

Un passif qui s’alourdit

Emporté par sa fougue, Lichtsteiner a oublié que sa cage était gardée par l’un des meilleurs gardiens au monde et que le Roumain n’était pas vraiment en position de frappe. Déjà décevant samedi à Lens, le latéral droit commence à accuser un lourd passif en sélection. Personne ne peut oublier qu’il avait été, avec sa perte de balle, à l’origine du but de Di Maria il y a deux ans lors du huitième de finale de la Coupe du monde contre l’Argentine. A la 25e, le joueur de la Juventus était encore abusé par Chipciu. Heureusement, le no 7 roumain ne pouvait cadrer sa frappe. Trois minutes plus tard, c’était au tour de Sapunaru de rater une balle de 2-0 avec une frappe qui effleurait le poteau gauche de Sommer.

Malgré ces deux dernières actions, les Roumains n’ont pas été malheureux. Après le penalty de Stancu, Schär (20e) et, surtout, Dzemaili échouaient d’un rien devant Tatarusanu. Sur le seul éclair de Lichtsteiner, Dzemaili, seul, voyait sa reprise de la tête filer à côté du poteau droit. Cette action conclue par un homme qui fêtait mercredi sa 50e sélection résumait parfaitement la copie rendue par les Suisses lors de cette première période: un jeu parfois séduisant mais toujours aussi stérile. Le manque de tranchant de Xherdan Shaqiri fut, ainsi, cruellement ressenti lors de cette première mi-temps.

Mehmedi juste avant de sortir ?

A la reprise, Vladimir Petkovic maintenait sa confiance à son onze de la première mi-temps. Une entame un brin compliquée – avec notamment une action de Torje sur laquelle Djourou s’interposait à l’ultime moment – incitait le coach national à réagir. Mais au moment d’introduire Embolo, Mehmedi, d’une superbe volée du gauche, égalisait sur le septième corner tiré par les Suisses. Vladimir Petkovic demandait alors à Embolo de reprendre son échauffement pour finalement remplacer Seferovic à la 63e. Mehmedi avait “sauvé” sa place de la plus belle des manières et permettait indirectement à Embolo de jouer dans l’axe, dans le rôle d’attaquant de pointe qu’il affectionne le plus.

Sans doute moins fin technicien que Seferovic mais bien plus mordant, Breel Embolo symbolisait en cette fin de match la furia d’une équipe de Suisse qui donnait tout pour chercher la victoire. Le discours de Vladimir Petkovic dans lequel il martelait la veille que les trois points étaient son unique objectif avait bien des accents de vérité.

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