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Une application pour mieux évaluer la valeur nutritionnelle

Déchiffrer les étiquettes qui figurent sur les aliments est parfois un véritable casse-tête. Une nouvelle application vient en aide aux consommateurs (photo symbolique). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Déchiffrer les étiquettes qui figurent sur des aliments s’apparente parfois à un casse-tête chinois. Pour aider les consommateurs à évaluer rapidement les valeurs nutritionnelles, le magazine Bon à Savoir lance une application gratuite.

La nouvelle loi sur les denrées alimentaires, qui entrera en vigueur le 1er mai, apporte certes des améliorations dans l’information sur les produits. Mais elles sont insuffisantes selon les organisations de défense des consommateurs, notamment parce qu’elles sont incomplètes et que les exceptions autorisées sont trop nombreuses, a rappelé mercredi Bon à Savoir.

Le magazine a donc décidé d’utiliser les téléphones multifonctions pour “donner les informations que l’industrie refuse aux consommateurs”. L’application “NutriScan” permet ainsi de scanner, en une fraction de seconde, le code-barres des emballages pour connaître rapidement et de manière lisible les données nutritionnelles des aliments.

Cette application, qui est déjà disponible, intègre le Nutri-Score, un “score nutritionnel” développé en France et revendiqué au niveau européen. Il permet de noter grâce à un algorithme la qualité nutritionnelle d’un aliment transformé avec cinq couleurs, du vert foncé (très bonne qualité) au rouge (qualité médiocre).

Consommateurs appelés à participer

L’application contient aujourd’hui plus de 8500 produits vendus en Suisse. Elle en aura plus de 14’000 au mois de mars et bien davantage au cours des mois à venir, espère Bon à Savoir, grâce aux contributions des consommateurs romands.

Ils pourront, en effet, compléter les produits enregistrés, mais qui n’ont pas toutes les informations nécessaires (telle ou telle valeur, le nom du magasin de vente, une photo, etc.), ou compléter la banque de données en instruisant, via deux photos et le nom du commerce, les produits qui n’y figurent pas encore.

Pour l’instant, ce sont surtout les produits de Coop et de Migros qui sont déjà intégrés, ceux de Manor, Aldi, Lidl ou autre Globus étant encore en reste.

La nouvelle application permet de comparer des produits par catégorie et par magasin. Par exemple, dans un même commerce, une glace affichera un score vert clair, car elle n’a carrément pas de graisse et une teneur en sucre raisonnable, alors qu’une autre glace sera dans le rouge avec le double de sucre et 12 grammes d’acides gras saturés aux 100 grammes.

Cette application peut aussi être utilisée comme un simple outil de consultation au moment de faire ses achats ou chez soi en préparant sa liste de courses. Elle n’est pour l’instant disponible qu’en français, mais une version en allemand est à l’étude, a indiqué Zeynep Ersan Berdoz, directrice et rédactrice en chef de Bon à Savoir, contactée par l’ats.

Faire pression sur l’industrie

L’objectif du magazine est d’orienter les consommateurs vers les meilleurs aliments pour la santé et de pousser les industriels à revoir la composition des produits les moins équilibrés.

Pour constituer la base de données des produits, Bon à Savoir s’est basé sur celle récemment mise à disposition en code source ouvert par l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (openfood.ch). Il a fallu passablement de travail pour la compléter et, parfois, la corriger.

www.bonasavoir.ch

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