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Une partie du gouvernement yéménite rentre “définitivement” à Aden

Le retour d'une partie du gouvernement en exil à Aden fait suite à "notre décision de transférer la banque centrale de Sanaa (photo) à Aden pour préserver le Yémen et empêcher un effondrement total de l'économie du pays", a dit le Premier ministre. KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) Une partie du gouvernement yéménite en exil est rentrée jeudi à Aden, ville du sud déclarée capitale provisoire. Sanaa reste quant à elle toujours sous le contrôle des rebelles chiites houthis.

“C’est un retour définitif”, a affirmé à la presse le Premier ministre Ahmed ben Dagher. Les précédentes tentatives du gouvernement de s’implanter à Aden, après un exil en Arabie saoudite, avaient échoué en raison de menaces et d’attentats djihadistes.

M. ben Dagher et sept de ses ministres ont débarqué à l’aéroport international d’Aden où ils ont été accueillis par des responsables locaux. Le gouvernement yéménite compte au total 32 membres.

Protéger la banque

Ce retour fait suite à “notre décision de transférer la banque centrale de Sanaa à Aden pour préserver le Yémen et empêcher un effondrement total de l’économie du pays”, a dit le Premier ministre.

Il a affirmé que les rebelles avaient mis la main sur les réserves de la Banque centrale d’un montant de 5 milliards de dollars et que son gouvernement les exhortait à “ne pas les dilapider pour le bien de tous”.

Le transfert de la Banque centrale avait été annoncé dimanche par le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui reste quant à lui en exil à Ryad.

Marib peu sûr

Une autre partie du gouvernement s’installera plus tard dans la province de Marib (centre), à l’est de la capitale, selon des sources gouvernementales.

Depuis la reprise d’Aden aux rebelles houthis en juillet 2015, plusieurs ministres du gouvernement reconnu par la communauté internationale ont tenté de s’installer dans cette ville, la deuxième du pays.

Mais le climat d’insécurité a toujours forcé ces hauts responsables à repartir précipitamment en Arabie saoudite.

Haut dirigeant d’Al Qaïda tué

Un haut dirigeant d’Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a été tué dans ce contexte par une frappe de drone américain dans le centre du Yémen, a annoncé un responsable du gouvernement en exil.

Ce responsable, qui a requis l’anonymat, a déclaré qu’Abdallah al Sanaani, un commandant régional d’Aqpa, avait été tué avec son garde du corps alors qu’il se déplaçait à bord d’un véhicule dans le district d’al Saouma’a de la province d’Abyan.

Aqpa, branche d’Al Qaïda au Yémen, avait revendiqué l’attentat du 7 janvier 2015 contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.

Vingt tués mercredi soir

Mercredi soir, au moins 20 civils ont été tués dans des raids de la coalition arabe contre un quartier de la ville portuaire d’Hodeida (ouest), contrôlé par les rebelles houthis, selon un responsble gouvernemental.

L’agence Saba, contrôlée par les rebelles, a fait état d’une série de raids sur Hodeida, affirmant que des civils ont été tués et blessés, mais sans donner de bilan précis. Le directeur d’un des hôpitaux de la ville a fait état de douze morts et de 30 blessés admis dans son établissement.

Depuis le début de son intervention au Yémen en mars 2015, la coalition sous commandement saoudien a été régulièrement accusée de “bavures” par des organisations de défense des droits humains.

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