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Venezuela: le rapporteur suisse de l’ONU veut des investigations

Le rapporteur spécial suisse de l'ONU contre la torture Nils Melzer demande la libération des manifestants détenus au Venezuela après les protestations contre le gouvernement (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, le Zurichois Nils Melzer, demande des investigations “immédiates” sur chaque décès durant les protestations au Venezuela. Il s’est dit jeudi à Genève inquiet des indications d’abus “systématiques”.

Mercredi, la Haute commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet avait à nouveau dénoncé devant le Conseil des droits de l’homme de “nombreuses violations” ces derniers mois comme de la torture, des détentions arbitraires ou des exécutions. Elle avait mis en cause les forces de sécurité responsables d’avoir tué des dizaines de personnes. Mais elle avait aussi à nouveau dénoncé les effets des sanctions américaines.

Au lendemain de cette intervention, M. Melzer a appelé avec neuf autres experts indépendants de l’ONU à la libération des manifestants. Tous demandent au gouvernement de Nicolas Maduro d’honorer ses obligations en terme de droits de l’homme.

Comme Mme Bachelet, ils demandent aux autorités d’en faire davantage pour répondre à la crise politique et économique. Ils disent avoir reçu des indications crédibles de violations “systématiques” et “répandues” des droits de l’homme.

Vote au Conseil des droits de l’homme

Il y a deux mois, plus de 1000 personnes ont été détenues arbitrairement en raison des protestations. La plupart ont été maintenus sans contact avec leurs proches ou leurs avocats pendant plusieurs jours.

Le gouvernement de Nicolas Maduro dément toute crise humanitaire. Une mission technique envoyée par Mme Bachelet est actuellement dans le pays. Des heurts ont eu lieu dans un hôpital avant leur arrivée sur le site. Plusieurs médecins auraient cherché à les alerter sur le manque de matériel et de médicaments, expliquent plusieurs ONG.

Jeudi également à Genève, le Conseil des droits de l’homme a voté une résolution vénézuélienne contre les effets négatifs des sanctions. Celle-ci ne mentionne pas la crise dans ce pays. Le Conseil dénonce notamment les sanctions extraterritoriales comme celles des Etats-Unis contre l’Iran. Il “condamne fermement” aussi les mesures coercitives prises par certains Etats pour des raisons politiques et économiques.

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