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Versement ukrainien secret présumé à un ex-conseiller de Trump

Paul Manafort avait commencé à travailler pour le candidat républicain en mars et démissionné au mois d'août 2016 (archives). KEYSTONE/AP/MATT ROURKE sda-ats

(Keystone-ATS) Un député ukrainien a accusé mardi l’ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, d’avoir perçu un versement de 750’000 dollars. Celui-ci aurait été effectué via une société offshore de la part de l’ancien président prorusse Viktor Ianoukovitch.

“Il s’agit d’un paiement datant du 14 octobre 2009 d’un montant de 750’000 dollars (747’000 francs)”, a indiqué aux journalistes le député Serguiï Lechtchenko. Il présentait à Kiev les avancées dans l’enquête sur les liens entre M. Manafort et l’ex-dirigeant prorusse.

Selon le député, cette somme a été transférée sur le compte de Paul Manafort dans l’Etat de Virginie via le compte au Kirghizstan d’une société offshore située au Bélize, Neocom Systems Limited. Elle correspond officiellement au paiement par cette compagnie de la livraison de 501 ordinateurs par M. Manafort.

“Ce contrat n’a été conclu que pour créer une base légale pour que M. Manafort puisse toucher cet argent” de la part du parti de Viktor Ianoukovitch, a accusé M. Lechtchenko. Il a ajouté que la signature de l’ex-directeur de campagne de Donald Trump figure sur le document.

M. Manafort a nié ces accusations dans des commentaires cités mardi par le New York Times. Il a affirmé que les documents présentés par Serguiï Lechtchenko étaient des faux destinés à exercer un chantage sur lui, ce que ce dernier dément.

Paiements présumés de 12,7 millions

Les autorités ukrainiennes avaient déjà rendu public en août des documents détaillant des paiements présumés d’un montant total de 12,7 millions de dollars à Paul Manafort entre 2007 et 2012, sans que l’on sache avec certitude s’il a touché cet argent.

M. Manafort était alors conseiller en relations publiques de l’ex-président Viktor Ianoukovitch et de son Parti des régions, chassés du pouvoir par le soulèvement pro-européen du Maïdan en février 2014.

Ces accusations interviennent alors que l’administration Trump tente de prendre ses distances avec Paul Manafort, qui avait commencé à travailler pour le candidat républicain en mars et démissionné au mois d’août. M. Manafort fait partie des personnages de la galaxie du président américain dont la nature exacte des liens avec le pouvoir russe fait l’objet de nombreuses spéculations.

Le directeur du FBI James Comey a confirmé lundi qu’une enquête sur une éventuelle “coordination” entre des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump et le gouvernement russe était en cours depuis juillet 2016.

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