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Volte-face des élus républicains après un nouveau tweet de Trump

Le président élu Donald Trump fait plier les élus républicains du Congrès (archives) KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI sda-ats

(Keystone-ATS) Suite à un tweet de Donald Trump, les républicains ont renoncé mardi à réduire les pouvoirs de l’organisme indépendant chargé d’enquêter sur les violations éthiques des élus, une réforme critiquée par le président élu. Ce dernier a réitéré sa position sur Guantanamo.

La polémique n’aura duré que quelques heures mais illustre la façon dont le successeur de Barack Obama, qui a fait campagne comme un candidat populiste déterminé à dynamiter les usages du monde politique, entend garder son indépendance et jouer du bâton et de la carotte face à ses partenaires républicains du Congrès.

Le groupe majoritaire de la Chambre des représentants avait adopté lundi soir un changement contesté du règlement intérieur, que toute la Chambre était appelée à adopter mardi lors de sa rentrée.

Le Bureau d’éthique parlementaire, créé en 2008 après des scandales de corruption, devait être renommé et passer dans le giron des parlementaires, qui auraient obtenu le pouvoir de mettre fin à des enquêtes. Il n’aurait plus eu le droit de communiquer. Des élus se plaignaient que le bureau, en enquêtant sur eux, n’aient pas respecté la présomption d’innocence.

Associations pour la transparence en politique et démocrates ont immédiatement dénoncé le geste, mais c’est semble-t-il Donald Trump qui a donné le coup de grâce mardi en milieu de matinée.

Après un tweet

“Avec tout ce que le Congrès a à faire, doivent-ils vraiment faire de l’affaiblissement de l’organisme d’éthique indépendant, aussi injuste soit-il, leur premier acte et première priorité”, a écrit le futur président sur Twitter. “Concentrez-vous sur la réforme fiscale, la santé et toutes les autres choses bien plus importantes!”

Face au développement de la controverse, les chefs républicains, qui s’étaient opposés en vain à leur groupe la veille sur l’intérêt de la réforme, ont proposé quelques heures plus tard d’abandonner les changements, ce que leurs élus ont cette fois accepté à l’unanimité, selon un conseiller.

L’affaire menaçait d’éclipser la rentrée en fanfare du Congrès, entièrement dominé par des républicains qui ont promis de faire de 2017 une année utile et une vitrine des idées conservatrices.

Plus de libération à Guantanamo

Donald Trump est aussi revenu mardi sur le devenir de Guantanamo. Il a martelé son opposition à tout nouveau transfert de détenus de la prison militaire américaine controversée vers d’autres pays. Le futur président a mis en garde contre des individus qu’il a qualifiés de “dangereux”.

“Il ne devrait plus y avoir de libérations à Gitmo”, a tout simplement tweeté le futur locataire de la Maison Blanche. “Ce sont des gens extrêmement dangereux, ils ne devraient pouvoir retourner sur le champ de bataille”, a ajouté la magnat de l’immobilier qui, durant la campagne, avait affiché sa volonté de garder ouverte cette prison située sur l’île de Cuba et “de la remplir de mauvais gars”.

La Maison Blanche a immédiatement répliqué en déclarant envisager de nouveaux transferts de détenus de la prison de Guantanamo vers d’autres pays, a annoncé mardi son porte-parole. Celui-ci était interrogé sur le tweet de Donald Trump. Josh Earnest a souligné que les commentaires du président élu n’auraient aucun impact sur la décision de Barack Obama, au pouvoir jusqu’au 20 janvier.

Le président sortant, qui n’a jamais réussi à trouver un compromis avec le Congrès, n’aura pas tenu sa promesse de fermer cette prison qui incarne les excès dans la lutte anti-terroriste des Etats-Unis après les attentats du 11-Septembre 2001. Il aura cependant réduit le nombre de détenus s’y trouvant. Quand il a pris ses fonctions en janvier 2009, ils étaient 242. Ils sont aujourd’hui 59.

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