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Trois femmes passent devant les juges antiterroristes à Paris

Les trois femmes arrêtées jeudi soir dans la région parisienne ont passé lundi devant un juge antiterroriste en vue de leur mise en examen, a informé le parquet de Paris (photo symbolique). KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI sda-ats

(Keystone-ATS) Trois femmes et un homme, arrêtés jeudi en région parisienne, ont été présentés lundi à Paris à un juges d’instruction antiterroriste. Ils doivent être mis en examen en vue de leur inculpation pour un projet d’attentat déjoué.

Inès Madani, 19 ans, Sarah H., 23 ans, et Amel S., 39 ans, ont été arrêtées jeudi soir à Boussy-Sains-Antoine dans l’Essonne, au sud-est de Paris. Le compagnon de Sarah H., Mohamed Lamine A., 22 ans, arrêté jeudi soir aux Muraux dans les Yvelines, a lui aussi été présenté à la justice, a informé le parquet.

La garde à vue de la fille aînée d’Amel S., une mineure de moins de 16 ans, a en revanche été levée. Elle avait été interpellée vendredi matin dans le cadre de la même enquête.

Les femmes, dont les deux plus jeunes étaient connues des services pour leur radicalisation, envisageaient de frapper des gares de Paris et de sa région. Elles comptaient aussi viser des policiers et envisageaient de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, selon des sources proches de l’enquête.

Une des principales suspectes de ce commando de femmes, Ornella G., a déjà été mise en examen samedi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste en vue de commettre des crimes d’atteinte aux personnes et tentative d’assassinats en bande organisée. Convertie à l’islam et âgée de 29 ans, elle est mère de trois enfants en bas âge.

Moyens rudimentaires

Leurs moyens d’action semblent a priori rudimentaires. Sept bouteilles en verre vides et “ce qui pourrait s’apparenter à des mèches artisanales en papier”, selon le procureur de Paris, François Molins, ont été retrouvées dans l’appartement d’Amel S. à Boussy-Saint-Antoine au sud-est de Paris.

Les motivations de ces femmes ne font guère de doute pour les enquêteurs. Inès Madani avait, dans son sac à main, une lettre d’allégeance au groupe Etat islamique (EI) et, dans son ordinateur, de la propagande djihadiste. Lors de son arrestation, elle et Sarah H. ont attaqué deux policiers avec des couteaux.

Inès Madani est aussi suspectée d’avoir participé à un attentat avorté à la voiture piégée dans la nuit du 3 au 4 septembre en plein coeur de Paris. La jeune femme est la fille du propriétaire du véhicule abandonné à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame avec cinq bonbonnes pleines de gaz, une cigarette à peine consumée et des résidus d’hydrocarbure dans le coffre.

Actions téléguidées

Selon les enquêteurs, Inès Madani et Ornella G. étaient en contact avec le djihadiste propagandiste français de l’EI Rachid Kassim. Agé de 29 ans, il serait l’instigateur de plusieurs attentats ou tentatives d’attentats djihadistes en France.

Son nom apparaît ainsi dans l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville (Yvelines) et d’un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). “Il est très présent sur les réseaux sociaux. Il cible un public jeune et particulièrement influençable”, a confié à Reuters une source familière du dossier. “Il est devenu une cible prioritaire des services de renseignement français.”

Selon la même source, il a eu également des échanges par le biais de la messagerie cryptée Telegram avec l’adolescent de 15 ans arrêté samedi à Paris et soupçonné de préparer une “action violente imminente”.

Il a été présenté lundi après-midi à un juge antiterroriste en vue de sa mise en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, a précisé le parquet de Paris, qui a requis son placement en détention provisoire.

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