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UE: les 28 rejettent la liste noire anti-blanchiment incluant Ryad

La liste noire oblige les banques européennes à appliquer des contrôles renforcés sur les opérations financières avec des clients ou des établissements financiers dans ces pays (image d'illustration). Keystone/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Les représentants des 28 Etats membres de l’UE ont rejeté mercredi la liste noire contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, proposée par la Commission européenne, selon des sources européennes. Cette liste incluait notamment l’Arabie Saoudite.

“Les 28 ont rejeté à l’unanimité lors d’une réunion à Bruxelles la liste” présentée par l’exécutif européen il y a près de trois semaines, ont indiqué deux sources à l’AFP. Les ministres de l’Intérieur de l’UE devraient valider formellement ce rejet jeudi, lors d’une réunion dans la capitale belge.

Ce rejet était attendu après les critiques sur la méthodologie employée pour dresser la liste et des pressions de Ryad et Washington. Il constitue un revers pour la Commission, qui avait proposé le 14 février d’ajouter sept nouveaux Etats à la liste, portant cette dernière à un total de 23 pays à “haut risque”.

Quatre territoires américains

Parmi les sept nouveaux pays inscrits se trouvaient outre l’Arabie Saoudite, notamment le Panama et quatre territoires américains: les Samoa américaines, Guam, Porto Rico et les Îles Vierges américaines.

Tout comme le Panama et l’Arabie saoudite, ces quatre territoires ne sont pas sur la liste du Groupe d’action financière international (Gafi), l’organisme chargé de coordonner les efforts mondiaux pour assainir le système financier international, actuellement présidé par les Etats-Unis.

Parmi les seize pays figurant déjà sur la liste initiale se trouvent l’Iran, l’Irak, le Pakistan, l’Ethiopie ou encore la Corée du Nord. Le fait de se retrouver sur cette liste ne déclenche pas de sanctions, mais il oblige les banques européennes à appliquer des contrôles renforcés sur les opérations financières avec des clients ou des établissements financiers dans ces pays.

Sur une cinquantaine de pays passés à la loupe, la Commission avait conclu que 23 présentaient des “carences stratégiques” dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

La Suisse fait partie des pays qui ont été examinés. Elle le sera encore à l’avenir. L’UE n’a pas constaté de manquement, mais un potentiel d’amélioration.

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