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Un premier forum pour une presse romande “contrainte à innover”

Le président de Tamedia Pietro Supino, interrogé en fin de forum par deux étudiants en journalisme, Pauline Burnier (Académie du journalisme et des médias) et Guillaume Carel (Centre de formation au journalisme et aux médias). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) La quasi-totalité de la presse romande s’est réunie pour la première fois mercredi pour un Forum des médias romands (FMR) qui a mis en avant l’innovation. Le président de Tamedia Pietro Supino a plaidé pour un renforcement des coopérations au sein de la branche.

“Grand témoin” de ce premier FMR qui s’est tenu devant un parterre de 150 personnes au Centre patronal à Paudex, près de Lausanne, Pietro Supino a jugé que le marché romand n’était pas “trop petit” mais qu’il restait encore beaucoup à faire pour qu’il reste “pérenne”.

Celui qui est également président des éditeurs alémaniques était mis sur le gril au terme de la manifestation par deux étudiants en journalisme. Face à la chute constante des recettes, la branche des médias doit davantage collaborer, au niveau industriel (l’impression par exemple) mais aussi dans le domaine digital. Pietro Supino a cité le projet des grands éditeurs suisses d’avoir une plateforme de login commune.

“Syndrome” No-Billag

“Nous voulons stimuler l’intelligence collective”, a lancé pour sa part Christine Gabella, secrétaire générale de Médias Suisses, l’association des éditeurs romands, en ouverture du FRM. Elle a souhaité que malgré la situation difficile vécue par la branche, cette première édition soit le “Forum des optimistes”,

Outre Médias Suisses, l’initiative est portée par la RTS, les radios régionales romandes, le groupement des télévisions régionales, Ringier Axel Springer Suisse et Communication Suisse.

Au-delà d’une rencontre annuelle, le FMR a l’ambition de devenir un think tank pour élaborer une vision à long terme des médias romands autours des contenus, de l’innovation, de la formation et de la recherche. Les promoteurs veulent fédérer les rédacteurs en chef au sein de groupes de travail oeuvrant sur les questions du financement, de la confiance envers les médias, sur la déontologie ou encore sur les enjeux de la presse locale.

Le projet est né après le “syndrome” de la votation No-Billag ainsi que les discussions autour de la nouvelle loi sur les médias électroniques qui a mis au jour la nécessité d’un dialogue “sans tabous” entre les acteurs médiatiques, a relevé Vincent Bornet, directeur de la télévision valaisanne Canal 9 et représentant des TV régionales.

Bonnes pratiques

La branche est “contrainte à innover”, a souligné Daniel Pillard, directeur de Ringier Axel Springer pour la Suisse romande. Et cela tant du point de vue des modes de narration que des modèles commerciaux, la branche faisant face à une chute dramatique des rentrées publicitaires. Celle-ci n’y arrivera “qu’en se serrant les coudes et en échangeant les bonnes pratiques”, a-t-il affirmé.

Au chapitre de ces bonnes pratiques, les participants ont été orientés sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’information locale (La Liberté) ou dans la gestion des archives (RTS). Radio Chablais a illustré l’utilité de l’application mobile WhatsApp pour l’information à la radio.

Tamedia a expliqué le recours au robot Tobi pour générer automatiquement des textes sur les votations ou sur les ligues mineures de football. Léman Bleu a présenté sa stratégie pour utiliser des contenus vidéo générés par le public.

Une large place a également été réservée aux nouveaux projets comme Heidi.news, dernier-né des médias romands ou encore Kapaw, site exclusivement présent sur les réseaux sociaux.

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