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Vers une alliance de droite pour le 2e tour au Conseil d’Etat

La probable alliance de droite pour le 2e tour de l'élection au Conseil d'Etat fribourgeois vise non seulement à conserver la majorité bourgeoise au gouvernement, mais aussi à y maintenir le siège centriste de Jean-Pierre Siggen. KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Les grandes manoeuvres ont commencé parmi les cinq principaux partis politiques fribourgeois après le 1er tour de l’élection du Conseil d’Etat. Au 2e tour, la droite devrait s’allier à trois pour conserver sa majorité et aider le Centre à sauver Jean-Pierre Siggen.

Les tractations ont débuté dès les premières tendances connues dimanche après-midi sur le site Miséricorde de l’Université de Fribourg. Elles dureront jusqu’à mardi soir. Au fur et à mesure de la déroute de son ministre Jean-Pierre Siggen, encore premier en 2016, le Centre (ex-PDC) a occupé la plupart des discussions.

Partie en ordre dispersé au 1er tour, la droite doit se ressaisir pour assurer sa majorité actuelle à cinq (trois centristes et deux PLR) contre deux pour la gauche (PS), dont le sortant Jean-François Steiert. Le président du Conseil d’Etat est arrivé en tête, devant la Verte Sylvie Bonvin-Sansonnens et le sortant PLR Didier Castella.

La droite constituera sans doute une alliance. Un tel modèle a souri à la gauche qui a placé quatre des siens dans les sept premiers (les socialistes Jean-François Steiert, Valérie Piller Carrard, 4e, et Alizée Rey, ainsi que Sylvie Bonvin-Sansonnens), sans compter le 8e rang de Sophie Tritten (Centre Gauche-PCS), qui a devancé Jean-Pierre Siggen.

Alliance à cinq

Le Centre se trouve donc au centre de toutes les attentions, même s’il est redevenu le premier parti au Grand Conseil, malgré la perte d’un siège. En l’état, se dessine raisonnablement une alliance à cinq avec deux PLR, deux centristes et un UDC, même si le Centre caresse l’espoir de pouvoir sauver aussi son troisième siège.

Le problème est que Luana Mermoud-Baldi, sa troisième candidate, n’est sortie que 10e. Le PLR, qui a gagné deux sièges au législatif, est légitime pour maintenir ses candidats (Didier Castella et Romain Collaud, 7e). Absente de l’exécutif depuis 1996, l’UDC pourrait aller au 2e tour avec Philippe Demierre, 11e et mieux classé de ses quatre candidats.

La mécanique pourrait alors tirer de l’abîme Jean-Pierre Siggen, qui avait succédé à sa collègue de parti Isabelle Chassot en 2013. Le directeur de l’instruction publique garderait son maroquin, avec le deuxième centriste sortant, le germanophone Olivier Curty, 5e, et qui a bénéficié du vote des districts de la Singine et du Lac.

Uni, comme en 2016, le camp bourgeois devrait non seulement sauver Jean-Pierre Siggen, mais aussi sa majorité au gouvernement. En votant “comme un seul homme” à la manière de la gauche, selon les mots du président de Centre cantonal Damiano Lepori, la droite n’aura alors guère de problème à conserver au moins quatre sièges.

A quatre ou à trois

L’alliance de gauche ne l’entend évidemment pas de cette oreille. Forte de son succès, la question se pose pour elle de savoir s’il faut partir à quatre (Steiert, Bonvin-Sansonnens, Piller Carrard et Rey) ou à trois (sans Rey), histoire de ne pas avoir “les yeux plus gros que le ventre”, comme l’a dit Sylvie Bonvin-Sansonnens.

Dans ce cas, la gauche se contenterait de renouer avec la situation prévalant entre 2012 et 2018 lorsque deux PS et la Verte Marie Garnier siégeaient à l’exécutif. Les débats seront toutefois moins tendus qu’à droite au vu de la dynamique du 1er tour, même si les sept fauteuils gagnés par les Verts au Grand Conseil l’ont été au détriment du PS.

Au terme de 48 heures de tractations, les cinq grands partis du canton se réuniront chacun mardi soir pour arrêter leurs choix en vue du 28 novembre. Le délai pour annoncer les retraits est fixé à mercredi, sachant déjà que cinq des 19 candidats sur la ligne de départ ne peuvent prétendre à un 2e tour qui s’annonce passionnant.

Au-delà, la capacité à mobiliser davantage qu’au 1er tour jouera également son rôle, avec une gauche qui pèse environ 40%. Pas facile toutefois d’y parvenir. En effet, le taux de participation n’a pas excédé 37,63% dimanche. Et la tendance est à la baisse, si l’on se réfère aux 39,1% d’il y a cinq ans et aux 43,3% de 2011.

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