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Vevey demande au Conseil d’Etat de trancher

Les deux municipaux élus en 2016 risquent une suspension (archives). KEYSTONE/CYRIL ZINGARO sda-ats

(Keystone-ATS) La municipalité de Vevey demande au Conseil d’Etat de se déterminer sur la suspension des municipaux Michel Agnant et Jérôme Christen, visés par une enquête pour violation du secret de fonction. En cas de suspension, elle demande la désignation d’autres municipaux.

La municipalité a été informée que les deux élus de Vevey Libre ont la qualité de prévenus dans le cadre de cette enquête. Or, selon la loi sur les communes, l’ouverture d’une instruction pénale contre un municipal constitue un motif grave justifiant la suspension de l’élu concerné, explique mercredi la ville dans un communiqué.

La démarche répond également à un postulat, déposé le 11 octobre dernier. A une courte majorité, le Conseil communal avait demandé à la municipalité d’envisager la question d’une suspension et, en cas de réponse favorable, de demander au Conseil d’Etat d’intervenir.

C’est désormais chose faite. Réuni en séance extraordinaire mardi, le collège exécutif a décidé de transmettre le dossier au canton. Ce collège était composé de la syndique Elina Leimgruber, du municipal Etienne Rivier et de l’ancien député Michel Renaud, nommé municipal ad hoc par le canton après la suspension de Lionel Girardin.

Pataquès transmis au canton

Désormais, la balle est à nouveau dans le camp du Conseil d’Etat, qui hérite de ce pataquès. Et sa décision s’annonce délicate: en cas de suspension des deux représentants de Vevey Libre, seuls deux des cinq membres de la municipalité élus en 2016 resteraient en fonction.

En cas de suspension, la ville souhaite obtenir du renfort. “Il est clair, qu’à deux élus, cela ne peut pas fonctionner. Dans ce cas, il faudrait qu’un ou deux municipaux soient désignés par le canton”, a expliqué à Keystone-ATS Elina Leimgruber.

Mêmes attributions

Ces personnes devraient bénéficier “des mêmes attributions et compétences que celles accordées à un municipal. Qu’elles puissent suivre les dossiers, prendre des décisions”, a ajouté la syndique. Le mandat de l’ancien député Michel Renaud est limité. Il prend part aux décisions lorsqu’il n’y a pas le quorum.

Pas question d’envisager des élections générales. “Je n’ai rien à me reprocher. Je ne vois pas pourquoi je devrais démissionner. La municipalité souhaite continuer à travailler”, a-t-elle ajouté. Une mise sous régie n’est “pas une solution, vu les importants projets à venir pour la ville, dont la Fête des vignerons”.

Vives tensions

Pour rappel, cette demande de suspension est le énième épisode d’une crise qui a pour toile de fond de vives tensions au sein de l’exécutif. En juin, le municipal socialiste Lionel Girardin a été suspendu par le Conseil d’Etat. Il était sous le coup d’une enquête pénale pour gestion déloyale et abus de confiance, soupçonné de conflits d’intérêts en tant que président de la fondation Apollo, active dans le logement social.

Rebelotte désormais avec les deux élus centristes de Vevey Libre. Ceux-ci sont accusés d’avoir transmis des documents internes confidentiels en lien avec l’affaire Girardin à la commission de gestion du Conseil communal. A leurs yeux, ces documents n’avaient rien de confidentiel et étaient, de plus, remis à une commission assermentée, tenue au secret de fonction.

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