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Violents combats à Alep après la fin de la trêve (ONG)

Des tirs d'artillerie et de violents affrontements ont été signalés dans plusieurs quartiers le long de la ligne de front à Alep, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie (image symbolique). KEYSTONE/AP www.kp.ru/ALEXANDER KOTS sda-ats

(Keystone-ATS) De violents combats entre les forces du régime syrien et les rebelles ont éclaté samedi dans la ville d’Alep, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ces affrontements surviennent peu après la fin d’une trêve décrétée par la Russie.

Des tirs d’artillerie et de violents affrontements ont été signalés dans plusieurs quartiers le long de la ligne de front dans cette ville du nord de la Syrie, a précisé l’OSDH qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays. Un correspondant de l’AFP dans les quartiers rebelles d’Alep a confirmé avoir entendu des tirs d’artillerie. L’Observatoire n’a pas pu fournir aucun bilan dans l’immédiat.

Après avoir intensifié ses bombardements sur la partie rebelle d’Alep depuis le 22 septembre, la Russie, alliée du régime syrien, avait décrété une trêve dite “humanitaire” de trois jours. Cette pause s’est terminée à 19h00 locales (18h00 en Suisse) samedi.

Pas d’évacuations

Mais cette trêve n’a pas permis à l’ONU d’évacuer 200 blessés bloqués dans les quartiers est assiégés depuis juillet par Damas et ses alliés et qui avaient besoin de sortir d’urgence. Les Nations Unies, qui avaient réclamé une prolongation du cessez-le-feu jusqu’à lundi, ont évoqué des conditions de sécurité insuffisantes.

Par ailleurs, les huit corridors établis par la Russie pour permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitent de quitter les quartiers est sont restés déserts.

Accusations réciproques

Les insurgés disaient ne pas pouvoir accepter le cessez-le-feu, qui selon eux n’atténue en rien la situation de ceux qui ont choisi de rester dans la partie orientale de la ville. La pause décrétée par Moscou vise, à les en croire, à vider la ville des opposants au régime.

“Personne n’est parti via les couloirs. Le petit nombre de personnes qui ont tenté de le faire ont été la cible de pilonnages le long de la zone de couloirs et n’ont pas pu partir”, a déclaré Zakaria Malahifji, un responsable du groupe rebelle Fastakim, présent dans la ville.

Les autorités russes et les médias étatiques syriens accusent pour leur part les rebelles d’empêcher toute sortie. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a même assuré que les combattants avaient recours “aux menaces, au chantage et à la force brute” pour bloquer les couloirs.

Catastrophe humanitaire

La reprise des combats à Alep, déjà ravagée par des mois de bombardements, fait craindre une catastrophe humanitaire, notamment dans les quartiers rebelles.

Les quatre dernières semaines de bombardements intenses du régime et de la Russie sur Alep-Est ont fait environ 500 morts et 2000 blessés, selon l’ONU. Le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Zeid Raad al-Hussein avait estimé vendredi qu’Alep était devenue un “abattoir”.

A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a reçu vendredi soir un rapport confidentiel concluant que l’armée syrienne avait mené une attaque à l’arme chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d’Idleb (nord-ouest), le 16 mars 2015.

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