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Gaza: Israël lance une opération d’évacuation à Rafah

Israël a lancé lundi une opération visant à faire évacuer des dizaines de milliers de familles palestiniennes de l’est de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’armée y prépare une offensive d’ampleur dans sa guerre contre le Hamas.

En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis de lancer cette offensive, indispensable selon lui pour détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

“Les habitants évacuent dans la terreur et la panique”, a déclaré à l’AFP Ossama al-Kahlout, un responsable du Croissant-Rouge palestinien dans l’est de Rafah, précisant que les zones désignées abritaient environ 250’000 personnes.

L’armée a confirmé avoir “commencé une opération d’ampleur limitée pour évacuer temporairement les personnes résidant dans l’est de Rafah”, estimant à “environ 100’000” le nombre de personnes concernées.

Des habitants ont raconté à l’AFP avoir appris la nouvelle à leur réveil, après une nuit d’angoisse rythmée par une dizaine de frappes israéliennes. Certains préparaient leurs affaires, dans leurs tentes inondées par une pluie abondante, ou les entassaient dans des remorques.

Pourparlers pour une trêve

Après des bombardements nocturnes qui ont fait 16 morts au sein de deux familles, selon les secouristes, la Défense civile a annoncé lundi que l’armée intensifiait ses frappes sur deux des quartiers concernés par les évacuations.

Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, est transformée en un gigantesque camp de réfugiés abritant, selon l’ONU, 1,2 million de Palestiniens, soit la moitié de la population du territoire, pour la plupart des déplacés.

Benjamin Netanyahu a promis de lancer cette offensive quelle que soit l’issue des négociations indirectes menées par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte, visant à imposer une trêve associée à la libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens.

Un cycle de pourparlers a pris fin dimanche au Caire sans avancée. Le Hamas continue à réclamer un cessez-le-feu définitif tandis qu’Israël promet de détruire le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, auteur le 7 octobre sur son sol d’une attaque sans précédent, qui a déclenché la guerre.

Cet ordre d’évacuation “laisse présager le pire: davantage de guerre et de famine. C’est inacceptable. Israël doit renoncer à une offensive terrestre” à Rafah, a lancé lundi le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.

“Où aller?”

Des tracts largués lundi matin sur les quartiers est de Rafah avertissent que “l’armée israélienne s’apprête à agir avec force contre les organisations terroristes”. “Pour votre sécurité, l’armée israélienne vous demande d’évacuer immédiatement vers la zone humanitaire élargie d’al-Mawasi”, à une dizaine de kilomètres de Rafah, est-il indiqué.

Selon l’armée, “des hôpitaux de campagne, des tentes et un volume croissant de nourriture, d’eau, de médicaments et autres” sont installés dans cette zone.

Mais des habitants et des organisations humanitaires décrivent des secteurs déjà surpeuplés ou détruits après sept mois de guerre. “Ma famille et moi, 13 personnes, ne savons pas où aller”, confie Abdul Rahman Abu Jazar, un homme de 36 ans. Cette zone manque “de place pour planter des tentes ou d’écoles où nous abriter”, “il n’y a aucun hôpital”, assure-t-il.

Un responsable de l’ONG Action contre la faim, Jean-Raphaël Poitou, a décrit un lieu où “tout est abîmé”. “Les infrastructures, dans toutes les zones qui seraient rouvertes, tout a été aplati. Les gens vont devoir aller sur des débris ou dans des petites zones”, dans le désert ou sur la plage, a-t-il affirmé.

“Négociations enlisées”

L’armée a affirmé que cette évacuation “faisait partie des plans de démantèlement du Hamas”, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Cette opération intervient après la mort dimanche de quatre soldats tués par des roquettes tirées depuis l’est de Rafah autour de Kerem Shalom, le principal point d’entrée de l’aide humanitaire depuis Israël vers Gaza.

La branche armée du Hamas a revendiqué ces tirs, qui ont conduit Israël à fermer le passage, alors que l’aide internationale entre au compte-gouttes dans le territoire assiégé, où l’ONU craint une famine généralisée. Ce bombardement a provoqué “un enlisement des négociations” en vue d’une trêve, a affirmé lundi le média égyptien Al-Qahera News, proche des renseignements.

“A chaque fois qu’il y a une rupture, la violence redouble”, a souligné Joost Hiltermann, analyste pour l’International Crisis Group. “Cela signifie que Netanyahu dit: ‘Les négociations ne mènent pas à l’accord que je souhaite, donc je vais commencer à envahir Rafah'”, a expliqué cet analyste à l’AFP.

Le Hamas de son côté “sait qu’Israël ne changera pas de position (…) donc ils tirent des roquettes pour montrer que le prix à payer sera élevé”, a-t-il ajouté. En parallèle aux négociations, “les troupes israéliennes se massent à la frontière pour envahir Rafah et le Hamas tire des roquettes dans leur direction”, relève M. Hiltermann.

L’Union européenne autorise le rachat de US Steel par Nippon Steel

Bruxelles a autorisé lundi l’acquisition du sidérurgiste américain US Steel par son concurrent japonais Nippon Steel pour 14,9 milliards de dollars (13,5 milliards de francs), un projet menacé par le rejet du président américain Joe Biden.

La Commission européenne estime que l’opération “ne soulève pas de problèmes de concurrence” dans l’UE, compte tenu des positions limitées des entreprises” sur ce marché.

Plus important groupe sidérurgique japonais, Nippon Steel a annoncé en décembre vouloir racheter US Steel. L’opération a été approuvée par les deux conseils d’administration mais elle a suscité aux Etats-Unis des inquiétudes concernant la sécurité nationale.

Le président Joe Biden, en campagne pour un second mandat, s’y oppose au nom de la défense des “travailleurs” américains. Son rival, le républicain Donald Trump a déjà promis qu’il bloquerait ce rachat s’il retournait à la Maison Blanche.

Le syndicat Unifor annonce la grève d’une usine Nestlé au Canada

Les employés du site de production Nestlé à Toronto, au Canada, se sont mis en grève, selon le syndicat local Unifor.

Plus de 470 salariés exigent notamment que les travailleurs contractuels deviennent permanents et des améliorations en matière de prévoyance professionnelle.

Selon Unifor, le comité des travailleurs de l’usine de Toronto – qui fabrique notamment des Kitkat, des Smarties, la barre chocolatée Aero ainsi que des produits de la marque canadienne Coffee Crisp – avait travaillé pour que les employés contractuels, environ 80 d’entre eux, deviennent permanents sur une base temporaire.

Mais “le travail précaire, et plus précisément le recours à des travailleuses et travailleurs temporaires dans une capacité permanente à temps plein, est un problème croissant. Nestlé devrait avoir honte de recourir au travail à la demande”, a souligné le président national du syndicat Jerry Dias.

“Il y a quelques travailleuses et travailleurs temporaires chez Nestlé qui, depuis plus de deux ans, ne reçoivent pas 1000 heures par an. L’entreprise a déclaré qu’elle ferait passer automatiquement les travailleuses et travailleurs temporaires au statut de temps plein lorsqu’ils atteindraient 8000 heures, un exploit impossible, surtout s’ils ont des obligations familiales”, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le syndicat exige des améliorations du plan de retraite de Nestlé pour les employés de l’usine. Il s’insurge aussi contre le fait que la compensation du renchérissement ait été suspendue pendant deux ans.

Le syndicat n’a pas encore de date de négociation avec Nestlé, mais affirme être prêt “à retourner à la table à tout moment”, toujours selon le communiqué.

Contacté par l’agence AWP, le géant de l’alimentaire vaudois n’avait pas encore réagi dans l’immédiat. Selon ses propres informations, le groupe emploie environ 3700 personnes sur douze sites au Canada.

La BNS évalue des alternatives à son projet de monnaie numérique

La Banque nationale suisse (BNS) explore des alternatives à son projet d’émission de monnaie numérique de gros sur une plateforme idoine de l’opérateur de la Bourse suisse, visant à limiter les risques de fragmentation ou de gouvernance.

Le programme Helvetia III évalue depuis la fin de l’année dernière l’emploi par des établissements sélectionnés d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) de gros pour régler des transactions en obligations tokénisées sur la plateforme SIX Digital Exchange (SDX) dédiée aux actifs numériques. Cette MNBC équivaut sur les plans économique et juridique aux dépôts à vue figurant au bilan de la BNS, a indiqué Thomas Jordan, président de la direction générale, selon le script d’un discours prononcé dans le cadre du sommet de l’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI).

Si elle permet d’éliminer les barrières dans une infrastructure financière pour l’heure cloisonnée, cette approche implique une délégation de certaines tâches liées à l’émission de monnaie de banque centrale à un acteur privé, en l’occurrence SIX. L’éventuelle multiplication des plateformes sur lesquelles pourrait être émise cette MNBC risque en outre de fragmenter la masse monétaire.

Entre réplique numérique et révolution privée

Le rattachement de la plateforme sur laquelle évolue la MNBC au système suisse de paiement interbancaire en temps réel (SIC) constituerait une alternative permettant à la monnaie de banque centrale de ne jamais quitter les comptes d’avoir à vue. Un tel mécanisme éliminerait ainsi les désavantages d’une fragmentation, comme ceux d’une délégation de responsabilités de banques centrales à un acteur privé. Il ne ferait toutefois que répliquer le processus actuel reposant sur la synchronisation et limiterait conséquemment le potentiel d’amélioration de la MNBC.

L’émission sur la plateforme d’une monnaie tokenisée privée – garantie contre le risque de faillite et intégralement couverte par des dépôts à vue – permettrait aussi de loger monnaie et actifs à la même enseigne. Ce scénario limiterait le besoin de synchronisation, sans cependant régler la question de la fragmentation. Une monnaie numérique privée ne relèverait en outre pas aussi directement de la responsabilité de la banque centrale qu’une MNBC ou les dépôts à vue et nécessiterait de ce fait une analyse préalable approfondie de la réglementation qu’il conviendrait d’y appliquer.

Sans s’aventurer pour l’heure à afficher une préférence pour l’une ou l’autre des options évoquées, le banquier central helvétique en chef sur le départ souligne que les expérimentations menées jusqu’ici suggèrent que toutes trois relèvent techniquement comme légalement du domaine des possibles.

Reconnaissant que la tokénisation d’actifs demeure un phénomène confidentiel, Thomas Jordan revendique une attitude proactive de l’institut d’émission helvétique qui – en collaboration avec des acteurs du secteur privé – examine comment ledit phénomène peut améliorer le fonctionnement du système financier.

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Vous en avez peut-être vous-même subi: les tentatives d’arnaques par courriel, message ou appel sont de plus en plus fréquentes, et complexes. La Suisse est une cible particulièrement convoitée. Vous en découvrirez les raisons en lisant ma sélection de l’actu du jour.

Bonne lecture,

Manifestation
KEYSTONE/© KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

En Suisse comme aux États-Unis, les manifestations propalestiniennes prennent de l’ampleur dans les universités. C’est le cas notamment à Lausanne. Si elles sont soutenues par une partie du personnel académique, d’autres craignent les tensions.

Alors qu’Israël demande ce lundi l’évacuation partielle de la ville de Rafah, où se trouvent plus d’un million de Gazaouis, quelque 200 étudiants manifestent en faveur des Palestiniens à l’université de Lausanne (UNIL). Une occupation autorisée jusqu’à lundi soir par la direction de l’établissement.

La demande des manifestants estudiantins: une liste des collaborations avec des institutions israéliennes, ainsi qu’un boycott académique de celles-ci. Une action que soutient une partie du corps professoral, dont onze salariés qui l’ont écrit dans une lettre à la direction.

Mais d’autres craignent une dégradation du climat de travail. «Ou vous êtes dans un camp, ou vous êtes dans l’autre. C’est exactement ce que j’appelle un positionnement politique», estime une professeur d’histoire pour qui cela n’est pas le rôle d’une université. Des négociations entre les manifestants et la direction auront lieu lundi soir.

police
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Faire escale dans un aéroport suisse avec un visa échu (d’un jour) peut coûter cher. Une Canadienne en transit à Zurich en a récemment fait l’expérience.

350 francs d’amende et «un souvenir amer de la Suisse». C’est le prix de l’«erreur de calcul» de Poorneema Devi Bunjun, une Canadienne de 38 ans établie à Montréal. Celle-ci venait de passer trois mois de vacances en Allemagne et transitait pour l’île Maurice lorsque la police zurichoise l’a sanctionnée pour «entrée illégale en Suisse».

La raison: son visa Schengen valable pour 90 jours expirait la veille. Et ses explications n’ont pas convaincu les forces de l’ordre, intransigeantes. Contactée, la police zurichoise confirme n’avoir «aucune marge de manœuvre».

Mais le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) semble plus tolérant. Selon lui, «chaque cas est examiné individuellement par les autorités compétentes» en fonction des circonstances. Une chose est sûre, la Montréalaise ne «retournera jamais» en Suisse, car trop déçue de sa «culture rigide».

Menace cyber
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Une centaine de jours après sa création, l’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) dresse un bilan inquiétant des tentatives d’escroqueries en ligne. Leur nombre a presque doublé en une année, passant de 16’951 cas signalés au deuxième semestre 2022, contre 30’331 sur la même période en 2023.

Une hausse due principalement aux fausses offres d’emploi par messages et aux prétendus appels de police. Des arnaques grâce auxquelles les cybercriminels obtiennent des versements de la part leurs victimes.

Les petites et moyennes entreprises (PME) – qui forment l’épine dorsale de l’économie suisse – sont des cibles de premier choix. Face à des attaques de plus en plus complexes, qui utilisent parfois l’intelligence artificielle, la Confédération évoque une «grande vulnérabilité de l’économie, des autorités, du système éducatif et de la population».

Le pays est mal équipé pour faire face à la menace, constatent les autorités. En matière de prévention, l’OFCS indique au Temps faire «le maximum en fonction de [ses] moyens», mais ne pas pouvoir tout faire. La structure compte actuellement 54 employés et espère atteindre 67 équivalents plein-temps d’ici la fin de l’année.

Centre de Rochat
KEYSTONE

Une enquête de la RTS révèle que six migrants mineurs ont porté plainte contre des agents de sécurité du centre fédéral d’asile des Rochat, dans le canton de Vaud.

Ils auraient subi des violences (clé de bras, plaquage au sol, spray au poivre et détention) de la part d’une poignée d’agents de sécurité de la société Protectas. Ces six adolescents, des requérants mineurs non accompagnés originaires notamment d’Afghanistan, ont donc décidé de porter plainte contre ces agents, présumés innocents.

Selon le règlement du SEM, ces mesures de contraintes doivent être limitées aux situations présentant «un danger immédiat». «Ce qu’ont vécu ces jeunes est contraire aux règlements internes du SEM, contraire aussi à certaines dispositions de la convention de protection de l’enfant», explique à la RTS l’avocate de deux des plaignants.

De son côté, le SEM ne commente pas ces cas et indique laisser «la justice faire son travail». L’entreprise Protectas ne s’exprime pas non plus. En 2021, des révélations sur des cas d’abus et de violences, notamment dans le plus grand centre d’asile à Boudry, avaient poussé le SEM à une introspection quant à sa gestion de la sécurité.

Allemagne: rebond du marché de l’auto, l’électrique cède du terrain

Le marché automobile allemand a vu ses ventes rebondir en avril, mais sans que cela ne profite à l’électrique, au point mort après la fin des achats subventionnés, selon les chiffres publiés lundi.

Au total, 243.102 voitures ont été immatriculées en Allemagne, soit 19,8% de plus qu’en avril 2023, a indiqué dans un communiqué l’Agence fédérale pour l’automobile (KBA).

En nombre de jours calendaires comparables, la hausse n’est plus que de 3% sur un an, observe le cabinet EY dans un communiqué.

Ce rebond intervient après les forts coups de frein en mars et février, mais les ventes demeurent encore inférieures de 22% au niveau d’avant-crise du Covid-19, en avril 2019.

Les ventes de voitures électriques, à quelque 29.700 exemplaires, ont reculé de 0,2% en avril sur un an, stoppant l’effondrement des derniers mois qui a suivi l’arrêt des aides gouvernementales en début d’année.

Mais en dépit de rabais consentis par les constructeurs et de nouveaux modèles sur le marché, la part des voitures électriques dans le total continue de baisser, à 12% en avril, en recul de trois points de pourcentage sur un an, pendant que celles des moteurs à essence et diesel ainsi que les hybrides rechargeables augmentent.

“Les voitures électriques ne se vendent pas” et pas qu’en Allemagne car “la montée en puissance de l’électromobilité est désormais au point mort presque partout en Europe”, note Constantin Gall, consultant chez EY.

Les clients “doutent des perspectives des voitures électriques si les pouvoirs politiques ne sont plus disposés à promouvoir cette technologie”, observe l’expert.

Dans le même temps, le débat sur l’ouverture technologique et l’élimination progressive des moteurs à combustion à l’échelle européenne d’ici 2035 prend de l’ampleur.

“Cette incertitude est un poison pour les ventes de voitures électriques”, résume l’expert.

Trois jours de travail en plus qu’en avril 2023 ont par ailleurs conduit à voir la production de voitures particulières s’élever à 399.500 au mois dernier, soit un bond de 26% sur un an.

Berlin maintient l’objectif de voir circuler 15 millions de voitures électriques sur les routes allemandes d’ici 2030, un objectif auquel plus personne ne croit guère chez les observateurs du secteur.

Les Suisses sont ouverts à la procréation assistée

Les Suisses sont ouverts à l’idée de se faire aider pour avoir des enfants. C’est ce que montre la première évaluation d’un sondage représentatif publié lundi par l’Université de Zurich (UZH).

Des scientifiques de l’UZH emmenés par Jörg Rössel ont interrogé 5283 Suissesses et Suisses dans le cadre de la “Swiss Assisted Reproduction Longitudinal Study” (CHARLS) sur leurs expériences et leur attitude face aux différents traitements de l’infertilité. Selon l’université, il s’agit de la première enquête représentative sur ce thème.

La doctorante Maila Mertens a réalisé une première évaluation de ce sondage. Résultats: c’est l’hormonothérapie qui est le plus souvent utilisée en Suisse pour remédier à l’infertilité. Neuf pour cent des personnes interrogées ont suivi un tel traitement.

L’insémination artificielle est la deuxième méthode la plus utilisée: 5% y ont eu recours, contre 4% pour la fécondation in vitro (FIV) et 1% pour le don de sperme.

Contrairement à l’insémination artificielle, qui consiste à injecter des spermatozoïdes dans le col de l’utérus ou directement dans l’utérus juste avant l’ovulation, la FIV consiste à prélever des ovules et à les féconder en laboratoire. En outre, 17% de toutes les femmes peuvent s’imaginer congeler des ovules; 22% étaient indécises.

Moralement défendable

Près de trois personnes interrogées sur quatre (72%) ont déclaré que l’insémination artificielle était moralement bonne ou très bonne. Idem pour la FIV et la congélation d’ovules avec respectivement 60% et 57% d’avis favorables.

Les personnes interrogées se sont également montrées ouvertes au don d’ovules, interdit en Suisse: 73% ont indiqué qu’elles approuveraient sa légalisation. Seuls la maternité de substitution et le don d’embryons ont été moins bien accueillis, avec moins d’un tiers des sondés les jugeant moralement acceptables.

Le premier sondage de cette enquête longitudinale sur la procréation assistée a été réalisé début 2023. Il est prévu que les mêmes personnes soient à nouveau interrogées à deux ans d’intervalle. Les questionnaires seront également affinés, note encore l’UZH.

Festival de Cannes: appel à la grève à une semaine de l’ouverture

Un collectif de travailleurs du cinéma a appelé lundi à une grève “de tout.e.s les salarié.e.s du Festival de Cannes et des sections parallèles” visant à les “perturber”. Le plus grand événement du 7e art doit s’ouvrir dans une semaine.

Ce collectif, “Sous les écrans la dèche”, a réuni une cinquantaine de membres en assemblée générale pour voter cette grève, a expliqué une de ses porte-parole. Cet appel, rarissime, ne remet pas en cause l’ouverture ou la tenue du festival lui-même, a-t-elle précisé, et l’objectif n’est pas de nuire aux films qui seront présentés. Mais une grève pourrait “perturber l’événement”, a-t-elle ajouté.

Des métiers clés comme des projectionnistes, programmateurs, attachés de presse, chargés des billetteries ou de l’accueil des invités ont voté la grève, a-t-elle détaillé.

Statut d’intermittent

Déplorant une précarité grandissante de leurs métiers, employés par différents festivals au cours de l’année sur des missions temporaires, ils demandent à pouvoir bénéficier du statut des intermittents du spectacle, dont ils sont privés.

Ils dénoncent également les dernières réformes de l’assurance chômage prises par arrêté par le gouvernement, qui ont durci les règles d’indemnisation, au point que “la majorité (d’entre eux) devront renoncer” à leur métier.

“Nos alertes et nos revendications ont été jusqu’ici accueillies avec une bienveillance polie, mais aucune proposition concrète n’a été avancée par le CNC (Centre national du cinéma, NDLR) ou le ministère de la Culture”, insistent-ils dans un communiqué. Interrogé, le festival n’avait pas réagi dans l’immédiat.

L’exemple de Godard

Le 77e Festival de Cannes doit se tenir sur la Croisette du 14 au 25 mai, avec une centaine de films, des dizaines de vedettes comme Francis Ford Coppola, George Lucas, Meryl Streep ou Adam Driver, et des dizaines de milliers de festivaliers.

Une seule édition a été compromise par un mouvement social: le 21e Festival de Cannes a dû être écourté, rattrapé par les événements de mai 1968. Avec des militants illustres: Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Claude Lelouch.

Un an après le couronnement de Charles, un anniversaire assombri

Le Royaume-Uni marque lundi sans fanfare le premier anniversaire du couronnement du roi Charles III. Le souverain voit son début de règne assombri par son cancer, diagnostiqué en début d’année, après avoir attendu longtemps pour succéder à sa mère Elizabeth II.

Aucun évènement fastueux n’est prévu pour célébrer cette première année écoulée depuis le couronnement de Charles III et de la reine Camilla le 6 mai 2023 à l’Abbaye de Westminster. A midi, la Royal Horse Artillery effectuera 41 tirs de canon depuis Green Park, près du palais de Buckingham, puis l’Honourable Artillery Company en tirera 62 autres depuis la Tour de Londres à partir de 13h00 locales.

Le palais de Buckingham n’a pas indiqué où le roi âgé de 75 ans célèbrerait cet anniversaire. Charles III suit actuellement un traitement contre un cancer qui lui a été diagnostiqué en début d’année, neuf mois après son couronnement, à l’occasion d’une opération de la prostate.

Engagements limités

Après trois mois sans engagement public, mais tout en continuant d’exercer certaines fonctions officielles, le souverain a repris la semaine dernière ses activités publiques.

Symboliquement, il a d’abord visité mardi dernier un centre spécialisé contre le cancer avec la reine Camilla, 76 ans. Il est apparu détendu et souriant, serrant de nombreuses mains, et s’est entretenu avec des soignants et des malades.

Dans les jours qui ont suivi, il a reçu au palais de Buckingham le Coronation Roll, le document officiel retraçant le couronnement. Il a également assisté à un concours hippique à Windsor, que la reine Elizabeth II adorait.

Le palais de Buckingham avait annoncé le 26 avril que Charles III allait reprendre un “certain nombre” d’engagements, “soigneusement calibrés”, en “concertation étroite avec ses médecins”. Ils sont “très encouragés par les progrès accomplis jusqu’à présent et restent optimistes sur la poursuite du rétablissement du roi”, avait précisé le palais.

Retrouvailles avec Harry?

Cette semaine, le roi doit notamment assister mercredi à une Garden Party à Buckingham, et peut-être, selon des médias britanniques, revoir son fils le prince Harry, qui vit en Californie mais qui sera à Londres pour le dixième anniversaire des Jeux Invictus, une compétition pour soldats et vétérans blessés.

Pour les prochaines semaines, le palais a seulement annoncé que le roi recevrait en juin l’empereur Naruhito du Japon et son épouse l’impératrice Masako, pour une visite d’Etat à l’invitation du gouvernement britannique.

D’autres engagements possibles – Royal Ascot, 80 ans du D-Day, Trooping the Color en juin, traditionnelles garden parties – seront conditionnés à l’avis des médecins, plus près de leur date.

Roi mieux aimé

Dans le contexte de ce début de règne compliqué, la famille royale a vu sa popularité croître dans le pays. Selon un sondage publié dimanche dans le tabloïd The Mail on Sunday, 54% des Britanniques ont une opinion favorable de Charles III, en hausse de 4 points sur un an. Et 56% pensent qu’il remplit bien sa mission de souverain.

La princesse Kate, elle aussi atteinte d’un cancer qu’elle a révélé fin mars dans un message vidéo, est elle la “royal” la plus populaire, avec son époux le prince William, héritier du trône. A 42 ans, Kate n’a pas été vue en public depuis Noël, à part cette brève vidéo.

Signe de cette approbation, dimanche, une manifestation du mouvement antimonarchiste Republic n’a rassemblé que quelques dizaines de personnes sur Trafalgar Square à Londres, et ce malgré le regain de vigueur du mouvement prorépublicain depuis la disparition d’Elizabeth II.

“La question pour la monarchie est de savoir si c’est une amélioration momentanée (de sa popularité), du fait de la sympathie du public, où si elle peut se maintenir, notamment parmi les jeunes générations”, analyse Gideon Skinner, de la société de sondage Ipsos.

Les recettes publicitaires ont stagné en 2023

Le marché suisse de la publicité a marqué le pas l’an dernier, mettant fin à deux années de hausses consécutives. Avec une petite hausse d’un million de francs sur un an, les recettes du secteur ont pour ainsi dire stagné, totalisant 4,2 milliards de francs.

Ce ralentissement reflète la faiblesse de la conjoncture, avec une croissance du produit intérieur brut de 0,7% en 2023, observe la Fondation statistique suisse en publicité lundi dans un communiqué. Le chiffre d’affaires du secteur s’inscrit par ailleurs en repli de 6,3% comparé à son niveau d’avant la pandémie, en 2019.

Certains segments ont toutefois vu leurs revenus progresser, notamment les articles promotionnels (+8,6%), l’affichage extérieur (+8%), la pub au cinéma (+6%) et à la radio (+0,4%), ainsi que les annonces en ligne (+1,6%, hors plateformes étrangères). A l’inverse, les canaux tels que la télévision (-7,3%), la publicité directe (-5,8%) et la presse (-3,2%) ont une nouvelle fois reculé. Ces deux derniers segments conservent cependant une part importante du marché, totalisant respectivement 614 millions de francs et 747 millions, derrière les articles promotionnels (875 millions).

Ces montants demeurent toutefois nettement inférieurs aux recettes générées par les plateformes publicitaires étrangères telles que YouTube, les moteurs de recherche et les réseaux sociaux qui, elles, ont continué de croître, note la Fondation. Sans les avoirs comptabilisés, elle estime leurs revenus entre 1,84 milliard et 2,24 milliards de francs, soit une hausse de 8%, s’arrogeant la plus grande part du marché publicitaire en Suisse.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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