Des perspectives suisses en 10 langues

A Berlin, le G20 lie investissements et frein aux migrations

Angela Merkel accueille le président de la Guinée et président actuel de l'Union africaine Alpha Condé. KEYSTONE/EPA/CARSTEN KOALL sda-ats

(Keystone-ATS) La chancelière Angela Merkel, profitant de sa présidence du G20, a lancé lundi aux côtés de dirigeants africains un appel à investir en Afrique. Elle juge que le développement économique permettra de limiter l’émigration vers l’Europe.

“S’il y a trop de désespoir en Afrique, alors évidemment des jeunes vont se dire qu’ils vont aller chercher une nouvelle vie ailleurs”, a déclaré Angela Merkel. Elle a appelé à la fois à “un partenariat économique avec l’Afrique” et à oeuvrer à la paix et la sécurité sur le continent.

La dirigeante allemande a donné ainsi le coup d’envoi à deux jours de conférence, où responsables africains et investisseurs sont censés entrer en contact pour stimuler l’investissement privé dans le cadre d’une initiative du G20 baptisée “Compact with Africa”.

Pas un plan d’aide

En mars, lors d’un sommet du G20 Finances, les grands argentiers des principales économies du monde avaient déjà convié leurs homologues de Côte d’Ivoire, du Maroc, du Rwanda et de Tunisie.

Cette fois-ci, dans une démarche qui se veut ouverte “à tous les pays africains”, le Ghana et l’Ethiopie se sont joints à cette initiative et les dirigeants du Niger, d’Egypte ou encore du Mali sont aussi venus s’exprimer à Berlin devant une centaine d’investisseurs.

Si le ministère allemand du Développement a annoncé lundi 300 millions d’euros d’aides supplémentaires aux pays notamment soucieux de lutter contre la corruption, la priorité à l’Afrique voulue par Mme Merkel ne se veut pas un plan d’aide.

Il s’agit plutôt de rendre les pays africains plus attirants à l’investissement par le biais du soutien politique des pays du G20 et technique des institutions financières internationales.

Pour un “plan Merkel”

Cela n’a pas empêché plusieurs dirigeants africains d’appeler de leurs voeux un “plan Merkel”, en référence au “plan Marshall” de prêts américains qui avait aidé à la reconstruction de l’Europe d’après-guerre.

“L’Afrique a besoin de l’Europe qui a à son tour a besoin de l’Afrique. Il est donc normal que les deux continents investissent dans un avenir commun, cela nécessitera des efforts de part et d’autre dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant”, a réclamé Mahamadou Issoufou, le président du Niger.

Mais selon le président rwandais, Paul Kagame, “si l’aide traditionnelle est utile, elle ne va jamais être suffisante pour un développement durable”. Pour cela, “le secteur privé est absolument essentiel”.

Réduire les migrations –

Derrière ce souhait d’un développement économique d’un continent dont la croissance démographique explose, se trouve l’idée de s’attaquer aux causes de la migration en offrant des perspectives aux populations dans leurs pays.

Le sujet est d’autant plus important pour l’UE qu’elle ne semble pas en mesure de stopper l’afflux des migrants, pour beaucoup subsahariens, rejoignant les côtes italiennes depuis l’instable Libye.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision