Des perspectives suisses en 10 langues

Attentat à Barcelone: 13 morts, 2 arrestations, chauffeur en fuite

Une fourgonnette a foncé sur la foule qui déambulait jeudi après-midi près de la place de Catalogne dans le centre de Barcelone, faisant au moins treize morts et une centaine de blessés. Quinze d'entre eux sont grièvement blessés. KEYSTONE/EPA EFE/QUIQUE GARCIA sda-ats

(Keystone-ATS) Une fourgonnette a foncé sur la foule qui déambulait jeudi après-midi près de la place de Catalogne dans le centre de Barcelone, faisant au moins treize morts et une centaine de blessés, selon les autorités. Deux personnes ont été arrêtées. L’EI revendique l’attaque.

“Nous pouvons confirmer qu’il y a 13 morts et une centaine de blessés”, a déclaré à la presse Joaquin Forn, le responsable de l’Intérieur du gouvernement régional catalan. Les services d’urgence faisaient état de 80 blessés dont 15 graves, mais “nous savons que d’autres blessés se sont rendus directement dans les hôpitaux”, a-t-il ajouté. Et le bilan pourrait encore s’alourdir.

M. Forn avait auparavant évoqué un bilan de 13 morts et d’une cinquantaine de blessés. Selon le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, une Belge figure parmi les personnes tuées.

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attentat, dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq. “Les assaillants de l’attaque de Barcelone étaient des soldats de l’Etat islamique”, indique le communiqué, ajoutant que “l’opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition” internationale antidjihadistes opérant en Syrie et en Irak.

Deux arrestations

Par son mode opératoire l’attaque de Barcelone rappelle des attentats imputés ou revendiqués par l’EI à Nice, Berlin ou Londres. Elle a visé les Ramblas, l’artère de Barcelone la plus prisée des touristes. Une camionnette a foncé dans la foule en fin d’après-midi.

“J’ai vu quatre ou cinq personnes à terre et des gens essayaient de les réanimer. Il y avait beaucoup de sang”, a raconté Lily Sution, une touriste néerlandaise.

Les deux suspects arrêtés sont un Marocain et un Espagnol originaire de l’enclave de Melilla au nord-est du Maroc, a indiqué jeudi soir un responsable de la police catalane. Ils ont été appréhendés dans deux villes de Catalogne, à Ripoll (nord) et Alcanar (sud).

Le responsable a précisé qu’aucun des deux n’était le conducteur de la fourgonnette qui a foncé sur la foule. Ce dernier a quitté les lieux de l’attentat à pied et ne semblait pas armé. En l’état actuel, a-t-il ajouté, il n’existe pas d’éléments laissant supposer qu’une autre attaque terroriste puisse être commise.

Explosion liée

La zone de l’attentat a immédiatement été fermée par un cordon de sécurité. Des blessés ont été emmenés sur des civières vers un grand magasin de la chaîne Corte Ingles, apparemment pour recevoir les premiers soins. Les stations de métro et de chemin de fer ont été fermées, ont annoncé sur Twitter les services des urgences de la ville.

La police catalane a également révélé qu’une explosion, liée à l’attentat, s’était produite tôt jeudi dans une maison d’Alcanar. Au moins une personne est morte et une autre blessée. Elle n’a en revanche pas voulu lier à l’attentat et à l’explosion l’incident d’une voiture qui a forcé un barrage de police dans une commune voisine de Barcelone, fauchant deux Mossos d’Esquadra, les policiers catalans.

Le conducteur de la voiture, de nationalité espagnole, est mort. Il n’avait pas d’antécédents judiciaires, a-t-il précisé.”Toute l’Espagne est à Barcelone”

“Toute l’Espagne est à Barcelone”

Les réactions d’indignation ont très vite afflué. Le Palais royal espagnol a assuré qu'”ils ne nous terroriseront pas. Toute l’Espagne est à Barcelone. Les Ramblas appartiendront de nouveau à tout le monde”, tandis que le chef du gouvernement Mariano Rajoy assurait que “les terroristes ne vaincront jamais un peuple uni qui aime la liberté face à la barbarie”.

Le président américain Donald Trump a assuré sur Twitter que son pays ferait “tout ce qui est nécessaire pour aider”. Son homologue français Emmanuel Macron et la Première ministre britannique Theresa May ont exprimé la “solidarité” de leurs pays respectifs, tandis que le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié l’attaque de “révoltante”.

L’Europe aussi

La présidente de la Confédération Doris Leuthard a condamné l’attaque et le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter a présenté ses condoléances à la population et au gouvernement espagnol. Pour le président du Conseil européen, Donald Tusk, “toute l’Europe est avec Barcelone.”

Le président russe Vladimir Poutine a appelé à un combat global contre “les forces du terrorisme”. Le pape François a quant à lui fait part de sa “grande préoccupation”.

C’est à Madrid qu’avaient eu lieu les attentats islamistes les plus meurtriers jamais commis en Europe: le 11 mars 2004, des bombes avaient explosé dans des trains, faisant 191 morts.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision