

Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne.
Une fois n’est pas coutume, l’actualité suisse du jour intéresse beaucoup les médias internationaux. Et pour cause, le procès de deux anciens pontes du football mondial et européen s’est ouvert ce mercredi au Tessin.
Bonne lecture,

Nous vous le disions hier, des compagnies aériennes, dont Swiss, suppriment des vols, faute de personnel suffisant dans le secteur. Mais ce manque de personnel touche de vastes pans de l’économie suisse, au point de faire planer une menace sur la prospérité du pays.
Les statistiques montrent qu’il y avait plus de 100’000 places vacantes en Suisse au premier semestre 2022, ce qui constitue un record. De nombreux secteurs sont touchés, mais certains s’illustrent tout particulièrement. L’hôtellerie-restauration, où les conditions de travail et salariales sont assez peu favorables, est sous tension. Dans les domaines techniques, comme l’informatique, on peine à trouver suffisamment de personnes formées.
Le phénomène n’est pas propre à la Suisse, mais touche plusieurs pays occidentaux. Dans les pays anglo-saxons, le phénomène a même trouvé un nom: la «grande démission». Cela désigne une vague de démissions de la part de personnes à la recherche de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires ou d’emplois plus en adéquation avec leurs aspirations. Ce phénomène a été accentué par la pandémie.
La pénurie pourrait durer et même s’accentuer, en raison du départ à la retraite de la génération du baby-boom. Pour y remédier, il y a plusieurs pistes possibles: le recours à une immigration massive, mais le sujet est politiquement sensible, ou encore une meilleure intégration des femmes et des personnes âgées ou handicapées sur le marché du travail. Les spécialistes s’accordent cependant sur un point: la formation continue sera un chantier crucial pour les prochaines années.
- Le point de la situation sur le manque de personnel en Suisse dans cet article de swissinfo.ch
- Exemple concretLien externe de manque de personnel sur le site de Blick.ch avec un village valaisan qui faire venir sa nouvelle doctoresse du Salvador
- ReportageLien externe de BFMTV sur le phénomène de la «grande démission» et ses répercussions jusqu’en France
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Monde du travail toujours, le canton de Genève a lancé un gros pavé dans la mare de la plate-forme Uber. Un arrêt du Tribunal fédéral (TF) donne raison au canton, qui considère que les chauffeurs Uber doivent être traités comme des salariés et non comme des indépendants. Cette décision met un terme à une saga judiciaire opposant Genève à l’entreprise californienne depuis 2019.
Concrètement, les chauffeurs Uber ont interdiction d’exercer sur le territoire du canton de Genève depuis samedi dernier à minuit, à moins de devenir salariés, ce que la plate-forme a jusqu’à présent toujours refusé. La décision du TF est aussi rétroactive. Uber devra donc verser le salaire contractuel avec salaire minimum et cotisations sociales depuis 2019 jusqu’à présent.
Les chauffeurs Uber genevois font part de leur incompréhension face à cette décision qui les laisse sans travail du jour au lendemain. Une trentaine d’entre eux ont protesté mardi devant les locaux du Département genevois de l’économie et de l’emploi. Les autorités cantonales et Uber doivent se rencontrer d’ici la fin de la semaine pour tenter de trouver une solution qui satisfasse tout le monde.
Pour l’heure, l’interdiction est limitée au seul canton de Genève. Mais l’arrêt du Tribunal fédéral pourrait «faire boule de neige», estime Rémy Wyler, expert du droit du travail, qui qualifie cette décision d’historique.
- La décision du TF présentéeLien externe sur le site de RTS Info
- ArticleLien externe de 20 Minutes sur le désespoir des chauffeurs Uber
- ReportageLien externe du Téléjournal de la RTS consacré à l’impact de la décision pour les chauffeurs
- L’interviewLien externe de l’expert du droit du travail Rémy Wyler à lire dans 24 heures (gratuit après inscription)

Des dizaines de journalistes provenant de différents pays étaient présents ce mercredi devant les locaux du Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. La raison de ce remue-ménage inhabituel dans le chef-lieu tessinois: l’ouverture du procès de deux anciens hauts dirigeants du football mondial et européen: Sepp Blatter et Michel Platini.
L’ancien président de la FIFA Sepp Blatter et l’ancien président de l’UEFA comparaissent pour «abus de confiance», «gestion déloyale» et «faux dans les titres». Au cœur de l’affaire: un versement d’une somme de deux millions de francs de la FIFA à Michel Platini en 2011.
Pour l’accusation, ce paiement est présumé «déloyal» et «sans fondement». Pour la défense, ce versement correspond au reliquat d’une rémunération d’une activité de conseiller que Michel Platini avait exercée auprès de Sepp Blatter. Michel Platini s’estime victime d’un complot destiné à lui barrer la route à la présidence de la FIFA.
Les deux anciens présidents encourent une peine allant d’une simple amende à un emprisonnement d’une durée maximale de cinq ans. Partie civile, la FIFA entend se voir restituer le salaire et les charges sociales payés en 2011. La décision du Tribunal pénal fédéral est attendue pour le 8 juillet.
- DépêcheLien externe de l’AFP résumant l’affaire à lire sur de site eurosport
- Le même sujet avec des éléments de la télévision et de la radio sur le site de RTS InfoLien externe

La Chambre haute du Parlement suisse a accepté de dépoussiérer la définition pénale du viol. La notion de viol sera beaucoup plus large qu’aujourd’hui.
Actuellement, aux yeux de la loi, un viol est uniquement la pénétration vaginale non consentie d’une femme par un homme. À l’avenir, toute pénétration non consentie, qu’elle soit orale, vaginale ou anale, effectuée sur un homme ou une femme, devra être considérée comme un viol. De plus, une personne qui oblige un tiers à violer quelqu’un sera également considérée comme violeuse.
La Chambre haute n’est cependant pas allée aussi loin que ce que réclamaient les milieux féministes en matière de consentement. Ces derniers auraient souhaité la version «oui, c’est oui», c’est-à-dire qu’une relation sexuelle n’est pas contrainte que lorsqu’il existe un consentement explicite. La majorité de la Chambre haute a privilégié la version «non, c’est non», c’est-à-dire qu’il y a contrainte dès qu’un refus a été exprimé de manière explicite.
La différence peut sembler un peu subtile, mais revêt une grande importance aux yeux des milieux féministes, en raison du déséquilibre entre les partenaires. Une femme peut ne pas oser exprimer son refus par exemple en raison d’un état de sidération ou de la peur d’aggraver sa situation. Ainsi, avec la solution du «non, c’est non», le Conseil des États «s’en tient à une définition anachronique du viol», dénonce Amnesty International.
- Dépêche de Keystone-ATS sur la définition pénale du viol à lire sur swissinfo.ch
- Le même sujet expliquéLien externe par Watson.ch
- L’info à la source avec le communiquéLien externe d’Amnesty International

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