Aujourd’hui en Suisse

Ami.e.s Suisses du monde, bonjour,

Si vous aviez été les seul.e.s à voter ce dimanche, l’initiative «pour des multinationales responsables» aurait été plus largement approuvée et le «oui» à celle «contre le commerce de guerre» l’aurait emporté.

Le principe de la majorité des cantons y a aussi mis son grain de sel. Et dans le cas de l’initiative sur les multinationales, c’est lui qui a fait basculer les résultats vers le «non». On vous explique comment tout cela fonctionne dans notre sélection.

Et «last but not least», nous vous donnons un petit avant-goût de Noël et de notre calendrier de l’Avent, à découvrir dès demain ici-même et sur notre site, tous les jours jusqu’au 24 décembre.

Bonne lecture!

Keystone / Salvatore Di Nolfi

Souvent, un regard attentif porté aux votes des Suisses de l’étranger montre un décalage entre ces derniers et leurs concitoyens restés au pays. Les deux objets en votation ce dimanche n’échappent pas à la règle. Voyons où les différences se situaient cette fois.

Les chiffres de l’Office fédéral de la statistique montrent une fois encore une distinction notable entre le vote des expatriés et celui de l’ensemble des Suisses. Premier objet soumis au vote dimanche, l’initiative «pour les multinationales responsables» a obtenu le soutien de 50,7% des votants. Chez les Suisses de l’étranger, le «oui» a été majoritaire à près de 59%.

Dans plusieurs cantons, le décalage est encore plus prononcé. On notera par exemple le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, où 65% des votants ont rejeté l’initiative, alors que 60% des expatriés qui en viennent l’ont plébiscitée.

Et alors que le peuple suisse a rejeté l’initiative «pour une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre» à 57,4%, 51,1% des Suisses de l’étranger y ont dit «oui».

Cette votation s’est aussi distinguée par une participation assez modeste de la diaspora suisse. Elle n’a enregistré qu’un taux de 24,5%, l’un des plus faibles sur les quatre dernières années.

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Keystone / Jean-christophe Bott

Le peuple a dit «oui» à l’initiative «pour des multinationales responsables», mais les cantons ont dit non. D’aucuns crient déjà au scandale et demandent une modification, voire une suppression, du principe de la majorité des cantons. Mais selon le politologue Nenad Stojanović, cela a peu de chances d’aboutir un jour.

Dans une interview accordée à Bluewin.ch, le Tessinois rappelle qu’en Suisse, la démocratie repose sur plusieurs principes, dont le fédéralisme. S’il admet que d’un point de vue purement démocratique le principe de la majorité des cantons est obsolète, il relativise en expliquant que les deux piliers que sont le fédéralisme et l’égalité des voix des citoyens font de la Suisse ce qu’elle est.

L’histoire ne joue pas non plus en faveur des critiques, car «en règle générale, la majorité des cantons et celle du peuple concordent». Il faut remonter à 1955 pour trouver la seule exception avant le vote d’hier. «Cela explique que cette violation assez grossière du principe démocratique ne suscite pas plus souvent débat».

Pour réformer le modèle actuel, le politologue suggère de «continuer à tenir compte du fédéralisme, mais plus de manière aussi forte ni aussi rigide», par exemple en faisant davantage peser la taille des cantons dans la balance. Il est cependant peu confiant quant aux chances qu’aurait une telle réforme d’aboutir, car elle supposerait «une modification de la Constitution, qui échouerait précisément à la majorité des cantons. Les petits cantons se garderaient bien d’accepter une réforme qui les affaiblirait.»

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Keystone / Peter Klaunzer

Le malaise que ressentent de plus en plus de Suisses envers l’économie est croissant. Les résultats de dimanche l’ont montré. Mais la manière dont le combat politique a été mené en dit également long sur la Suisse.

Les analyses des résultats des votations fédérales de septembre ont montré que la pandémie a rendu l’électorat suisse prudent. Ici encore, la Suisse a agi avec réserve, préférant se raccrocher à ce qu’elle a d’acquis.

Comme toujours, les clivages entre les régions linguistiques et la fracture ville-campagne ont été importants. Mais les sondages ont aussi montré une cartographie politique cantonale différente de d’habitude. Les analystes se sont même mis à parler de «swinging states» , comme ces états aux USA qui peuvent influencer toute une élection.

En outre, on a vu émerger une nouvelle forme de campagne: plus coûteuse, plus ciblée, plus «marketing». L’écologie et l’éthique sont également entrées par la grande porte dans le débat populaire. Ce dimanche, il est apparu clairement que de nombreux Suisses ressentent un malaise croissant vis-à-vis de l’économie sans conscience. Ils l’exprimeront à n’en pas douter dans de nouvelles initiatives.

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swissinfo.ch

Demain, nous serons le 1er décembre, soit le premier jour de l’Avent. Cette année encore, SWI swissinfo.ch vous a concocté un calendrier aux petits oignons – ou devrais-je plutôt dire aux petits marrons?

L’année passée, nous vous avions régalé du 1^er au 24 décembre avec des recettes traditionnelles venues de tous les cantons de Suisse. En 2020, les cantons restent, les recettes changent.

Afin de vous apporter un peu de Suisse là où vous êtes, nous avons décidé de consacrer notre calendrier de l’Avent à la culture. Dès demain, vous pourrez ouvrir quotidiennement une fenêtre derrière laquelle vous découvrirez des artistes dont le point commun est d’être contemporains et de jouir d’une renommée internationale dans leur domaine.

Vous connaîtrez peut-être déjà ce metteur en scène tessinois ou cette chanteuse saint-galloise? Ou bien ferez-vous connaissance avec ce photographe nidwaldais ou cette cheffe d’orchestre schwytzoise? Nous vous souhaitons en tout cas beaucoup de plaisir et de curiosité!

• Le calendrier de l’Avent swissinfo.ch ou l’art dans tous ses états