Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses d’ici et d’ailleurs,
Vous êtes appelés aux urnes le 7 mars prochain pour voter sur une initiative populaire visant à interdire la burqa et le niqab dans l’espace public. Le débat fait rage autour des questions de sécurité, de liberté et des droits des femmes. Retour sur les enjeux.
Et il y a 75 ans, jour pour jour, le Valais était secoué par l’un des tremblements de terre les plus puissants de son histoire. Des témoins se souviennent.
Bonne lecture,
Le 7 mars, les citoyens suisses devront voter sur une initiative populaire qui veut interdire le port de la burqa et du niqab dans l’espace public.
Le texte s’intitule «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» et a été lancé par le Comité d’Egerkingen, un mouvement d’extrême droite à l’origine de l’initiative contre la construction de minarets, qui a été acceptée par le peuple suisse en 2009. L’initiative contre la burqa est soutenue par l’Union démocratique du centre (UDC), parti de la droite traditionaliste.
Les initiants veulent interdire toute dissimulation du visage dans l’espace public et les lieux accessibles au public. Des exceptions sont prévues dans les lieux de culte ainsi que pour des raisons climatiques, de santé, de sécurité ou de coutumes locales. La burqa et le niqab ne sont pas directement cités dans le texte, mais ils sont clairement visés par le comité d’initiative qui représente une femme voilée sur son affiche de campagne.
«Nous assistons depuis quelques années à une forme de radicalisation du caractère ostentatoire de l’islam dans l’espace public», affirme le parlementaire UDC Jean-Luc Addor pour justifier cette initiative. «Si le but de ce texte est d’aider les femmes qui sont obligées de porter la burqa, c’est la mauvaise solution, car nous obtiendrons le résultat inverse», réagit Greta Gysin, députée du parti écologiste Les Verts. Verdict le 7 mars dans les urnes.
- L’interview de Greta Gysin, qui présente ses arguments contre l’interdiction de la burqa
- L’interview de Jean-Luc Addor, qui défend l’utilité de l’initiative
- Le canton du Tessin interdit déjà depuis 2016 de se dissimuler le visage, bilan de la mesure
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Le plurilinguisme est en hausse en Suisse. 68% de la population utilise régulièrement plus d’une langue pour s’informer ou communiquer.
Cette proportion a légèrement augmenté depuis la dernière enquête de l’Office fédéral de la statistique menée en 2014. En 2019, 32% des personnes interrogées ont indiqué n’utiliser qu’une seule langue, contre 36% cinq ans auparavant.
L’enquête révèle également que 21% de la population pratique régulièrement trois langues et 6,4% quatre. Les langues nationales et les dialectes sont très répandus, 76% des sondés utilisent régulièrement l’allemand, 65% le suisse allemand, 39% le français, 15% l’italien, 1,9% un dialecte tessinois ou italo-grison et 0,9% le romanche.
L’anglais est la principale langue non nationale en usage, 45% des individus interrogés le pratiquent régulièrement. Et son utilisation est particulièrement répandue chez les plus jeunes: près de trois quarts des 15-24 ans se servent de l’anglais au moins une fois par semaine pour la communication orale ou écrite.
- L’enquête 2019 sur la langue, la religion et la culture de l’Office fédéral de la statistique
- Notre article sur le français qui progresse en Suisse
- Des informations sur les langues parlées en Suisse sur le portailLien externe de la Déléguée fédérale au plurilinguisme
L’idée d’une micro-taxe sur les transactions électroniques revient au goût du jour: une initiative populaire est lancée en Suisse avec pour but de remplacer certains impôts.
Le concept n’est pas nouveau, il a émergé dans les années 1970 avec la proposition de l’économiste américain James Tobin de taxer les transactions financières sur les marchés internationaux des devises pour freiner la volatilité des taux de change et les risques de crise. Ce projet a été repris à de nombreuses reprises, mais n’a jamais abouti.
L’initiative suisse intitulée «Micro-impôt sur le trafic des paiements sans espèces» veut introduire une taxe sur l’ensemble des transactions électroniques en ligne, qu’il s’agisse de petites sommes du quotidien, du versement d’un salaire ou d’un négoce sur les marchés financiers. La micro-taxe vise à remplacer trois impôts: la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), le droit de timbre et l’impôt fédéral direct.
Le comité qui a lancé l’initiative est composé d’économistes, de directeurs de banque, d’entrepreneurs et de politiciens de divers partis. Il ne se revendique ni de gauche ni de droite et a jusqu’à novembre 2021 pour récolter les 100’000 signatures nécessaires à la validation d’une initiative populaire.
- Notre article sur la micro-taxe avec l’avis de plusieurs spécialistes sur la pertinence ou non de cet outil
- Le texte completLien externe de l’initiative
- Le sujet de la RTSLien externe sur le lancement de cette initiative, avec l’interview du directeur de l’Observatoire de la finance à Genève
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Il y a exactement 75 ans, le 25 janvier 1946, un violent tremblement de terre secouait le canton du Valais et marquait durablement les esprits.
Le séisme de 5,8 sur l’échelle de Richter s’est produit à 18h32 et avait pour épicentre le Valais central. Il a été suivi de 46 secousses secondaires perceptibles jusqu’à 4h15 le lendemain matin. Le tremblement de terre a été ressenti dans toute la Suisse, mais aussi en France et en Italie.
Quatre personnes ont succombé et les dégâts ont été considérables: plus de 3500 bâtiments ont été endommagés. À Sion, le plafond d’un cinéma s’est écrasé dans la salle. Une partie de la voûte du couvent des Capucins est tombée dans la rue, alors que la flèche du clocher de la cathédrale s’est déplacée de 50 centimètres. À Chippis, l’intérieur de l’église a subi d’importants dégâts et des éboulements en amont de Sierre ont coupé la ligne du Simplon.
«J’étais avec ma maman, ma grand-maman et ma petite sœur. Nous regardions des photos sur la table de la cuisine quand tout à coup, la lumière s’est éteinte et tout a commencé à trembler dans un bruit sourd. Nous étions épouvantés», se souvient un Valaisan interrogé par la Radio Télévision Suisse (RTS). Selon les spécialistes, un tremblement de terre de cette importance se produit en moyenne une fois par siècle en Suisse.
- La RTSLien externe a retrouvé des images d’archives et des témoignages de cette catastrophe
- En 2020, la terre a tremblé 1400 fois en Suisse et dans les régions limitrophes, un nombre légèrement supérieur à la normale
- Pour en savoir plus sur ce séisme et sur les tremblements de terre en Suisse: le siteLien externe du service sismologique suisse
- Une secousse de 4,4 sur l’échelle de Richer a été ressentieLien externe en octobre dernier dans la région de Glaris
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