Aujourd’hui en Suisse
Chers Suisses d’ici et d’ailleurs,
Les femmes au pouvoir! Ce ne serait que justice dans un pays qui ne leur permet de voter et d’être élues que depuis 50 ans. Et c’est ce qu’on aurait pu scander après les élections fédérales de 2019, qui les ont vues entrer plus nombreuses que jamais au Parlement. Mais ce bel arbre cache une triste forêt, encore très masculine.
Autre côté sombre de la Suisse: la corruption. Elle est rare, mais elle existe néanmoins dans un pays qui prétend toujours laver plus blanc que blanc.
Et nous parlerons aussi de montres, avec les difficultés de Swatch et la Rolex de Joe Biden.
Excellente lecture,
La vague féminine (autant que verte et jeune) des législatives de 2019 signifie-t-elle que les femmes suisses ont gagné leur place en politique? Oui et non, car si le Conseil national est désormais le 17e parlement le plus féminin du monde, au niveau cantonal et local, les choses avancent nettement moins vite.
Le 7 février 1971, les mâles helvétiques accordent enfin le droit de vote et d’éligibilité au niveau fédéral à leurs compagnes, mères et filles. C’est tard, et même très tard en comparaison internationale. Au niveau cantonal, elles devront même attendre encore 20 ans pour voir tomber le dernier bastion masculin – Appenzell Rhodes-Intérieures.
Pour autant, les élections fédérales d’octobre 1971 ne voient pas de raz-de-marée féminin. Elles sont 12 en tout à faire leur entrée aux Chambres fédérales, dotées de 244 sièges. Depuis, la progression a été constante, pour arriver au fameux 41,5% de 2019.
Mais dans les cantons, et plus encore dans les communes, la situation est nettement moins favorable. Malgré l’exception notable de la ville de Berne, désormais dirigée par une majorité de femmes, la politique locale reste encore affaire de mâles.
- L’article de mon collègue Jonas Glatthard, pour les 50 ans du droit de vote des femmes au niveau fédéral
- Le reportage de mon collègue Benjamin von Wyl en Appenzell Rhodes-Intérieures, pour les 30 ans de la chute du dernier bastion masculin
- La longue histoireLien externe du droit de vote des femmes en Suisse, sur le site ch.ch
Plus
La corruption en Suisse? Mais oui, cela existe. Même s’il est parmi les mieux classés au niveau mondial, le pays peut mieux faire, notamment en ce qui concerne le poids des lobbys au Parlement, juge Transparency International.
Chaque année, l’organisation de lutte contre la corruption publie son classement. En 2020, la Suisse est le troisième pays du monde où la perception de la corruption dans le secteur public est la plus faible. Avec 85 points sur 100 (même score qu’en 2019), elle est à égalité avec la Finlande, la Suède et Singapour. En tête, le Danemark et la Nouvelle-Zélande obtiennent 88 points.
Excellent score, mais le pays est encore à 15 points de la meilleure note possible. Les affaires de corruption dans le secteur public existent même en Suisse. Transparency évoque divers scandales, entre autres liés à l’attribution de marchés publics survenus ces dernières années.
«Copinage» et «pantouflage» sont des pratiques répandues. Les parlementaires helvétiques exercent divers mandats rémunérés en dehors de leurs activités politiques et des ministres et hauts fonctionnaires acceptent des postes dans le secteur privé sitôt leur mandat politique achevé.
- L’article de ma collègue Pauline Turuban
- Des politiciens suisses pas si exemplaires – par ma collègue Marie Vuilleumier (octobre 2018)
Le groupe Swatch enregistre en 2020 la première perte annuelle de son histoire. Les comptes bouclent avec un déficit de 53 millions de francs, contre un bénéfice de 750 millions l’année précédente. En cause: le coronavirus.
Les ventes ont diminué de 32% à 5,6 milliards de francs. C’est une baisse plus importante que celle subie par l’industrie horlogère suisse dans son ensemble (22%). Les mesures de confinement qui ont imposé la fermeture des magasins et réduit considérablement les voyages internationaux ont pesé sur les revenus de la société basée à Bienne, qui possède également les marques Tissot, Longines et Omega.
Alors que Richemont, par exemple, a compensé la baisse des ventes de montres par une forte demande de bijoux pendant les Fêtes, Swatch Group ne peut pas se replier sur une activité de joaillerie. De plus, ses marques Swatch et Tissot, d’entrée de gamme, sont vulnérables à la concurrence des montres intelligentes comme celle fabriquée par Apple.
Le conseil d’administration proposera un dividende en baisse à 3,50 francs contre 5,50 francs, a annoncé l’entreprise. Toutefois, Swatch, connu pour sa vision optimiste du marché, a signalé des signes de reprise, en Chine comme aux États-Unis.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Cinq réglages à faire pour remettre l’horlogerie suisse à l’heure – par mon collègue Samuel Jaberg
- Point fort – Les horlogers suisses survivront-ils au 21e siècle?
Et puisqu’on parle d’horlogerie, Joe Biden porte une Rolex au poignet. Et alors? Le choix horloger du 46e président des États-Unis fait pourtant polémique, dans son pays comme à l’international.
Il n’y a pas que les passionnés de belles mécaniques. Du New York Times au Figaro, la presse a commenté la montre présidentielle. Car même si celle de Joe Biden ne vaudrait «que» 7500 francs et que les puissants de ce monde s’affichent souvent avec des montres bien plus onéreuses (et souvent suisses), Rolex reste un symbole de luxe.
Encore une fois, et alors? C’est que pour un président, une montre est quelque part aussi un programme politique. Avant son élection, Joe Biden a été régulièrement vu avec des Omega, Seiko ou Apple Watch. Reste à voir quelle montre sera sa favorite en tant que président. Pourquoi pas l’Apple Watch? C’est américain et cela fait résolument moderne. Mais c’est aussi fabriqué en Chine…
- L’article de mon collègue Olivier Pauchard
- Les huit choses que vous devez savoir sur l’horlogerie suisse – par mes collègues Samuel Jaberg et Pauline Turuban (juillet 2020)
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