Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
L’arsenal suisse de lutte contre le blanchiment d’argent est régulièrement pointé du doigt par les ONG anti-corruption, qui le jugent trop complaisant. Le gouvernement a reconnu aujourd’hui la nécessité de serrer la vis et a mis en consultation un éventail de mesures qui permettraient au pays de se rapprocher des recommandations du Groupe d’action financière et des normes internationales.
On en apprend aussi davantage sur les dégâts causés par le piratage en mai de l’entreprise informatique Xplain, les écarts salariaux toujours importants dans les grandes entreprises suisses et l’instrument révolutionnaire pour les allergiques au pollen.
Excellente lecture,
Le gouvernement suisse veut serrer la vis en matière de blanchiment d’argent. Le Conseil fédéral a mis en consultation un projet de loi visant à renforcer le dispositif actuel, «afin de garantir la bonne réputation et le succès de la place financière suisse», a déclaré la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter.
Les autorités doivent pouvoir déterminer de manière plus fiable qui se cache derrière une structure juridique. Parmi les principales mesures, la réforme prévoit ainsi l’introduction d’un registre fédéral des ayants droits économiques. Les sociétés devront vérifier l’identité des personnes ou entités détenant au moins 25% du capital ou des voix, et transmettre ces informations à l’Office fédéral de la justice.
Le projet prévoit plusieurs autres mesures, notamment un point plus controversé qui concernera les avocats et les notaires. Lors de la création de sociétés ou de transactions immobilières par exemple, l’identité des client-es devra être vérifiée. S’il s’agit d’une société, il faudra aussi identifier son ayant droit économique ainsi que l’objet et le but de la transaction.
Si le risque est jugé «particulièrement élevé», l’origine des fonds devrait être examinée. Cette mesure, qui existe aujourd’hui seulement pour le secteur financier, avait été écartée par le Parlement lors de la précédente révision de la loi sur le blanchiment, la droite n’en voulant pas. La consultation sur le projet de loi dure jusqu’à fin novembre.
- Le communiquéLien externe du Conseil fédéral
- Le sujet de la RTSLien externe
- La majorité des enquêtes fédérales pour blanchiment n’aboutissent jamais – l’article de Gotham City
- «La Suisse met les pieds au mur dans la lutte contre le blanchiment d’argent» – l’interview de l’experte Katia Villard par ma collègue Katy Romy (mars 2021)
En mai dernier, une cyberattaque spectaculaire a touché la société informatique suisse Xplain, une entreprise qui fournit des services informatiques aux autorités judiciaires et policières helvétiques.
On savait que cette attaque contre rançon avait débouché sur la publication d’une grande quantité de données sensibles, et que l’armée, les autorités douanières ou encore la police fédérale Fedpol étaient concernées. Le Temps en dit plus aujourd’hui.
Le journal révèle que des enquêtes internationales de Fedpol se sont retrouvées en ligne. Il y est question de corruption, de mafia ou encore de terrorisme. Pour certaines, ces procédures pénales sont encore en cours. Des données «ultrasensibles» et non anonymisées, écrit le Temps, dont la publication est «susceptibles de mettre en danger la vie d’individus impliqués».
Xplain n’aurait jamais dû avoir accès à de telles données, explique le journal. Et selon un spécialiste en cybersécurité, l’entreprise n’a pu être en possession de ces informations qu’avec l’aval de la police fédérale.
- Corruption, mafia ou terrorisme: des enquêtes du Parquet fédéral en ligne à la suite du piratage de Xplain – l’article du TempsLien externe
- Une fuite de données touche jusqu’à 425’000 Suisses de l’étranger – l’article de mon collègue Balz Rigendinger
- «Cette fuite de données pourrait nous mettre en danger» – l’inquiétude d’une Suissesse de l’étranger après une fuite de données
Les inégalités salariales restent importantes en Suisse. L’année dernière, le salaire le plus élevé perçu dans les grands groupes était en moyenne 139 fois plus élevé que le salaire le plus bas, a indiqué Unia ce mercredi.
Cet écart salarial moyen est plus élevé qu’en 2020, mais légèrement inférieur à 2021, selon le syndicat, qui a passé en revue 37 entreprises, dont 34 cotées en Bourse.
Le groupe pharmaceutique Roche affiche les écarts les plus importants pour la quatrième fois consécutive. Le CEO Severin Schwan touche un salaire de plus de 15 millions de francs, soit plus de 307 fois le salaire le plus bas de l’entreprise. Une personne au bas de l’échelle salariale chez Roche devrait ainsi travailler à plein temps pendant plus de 25 ans pour gagner autant que Severin Schwan en un mois.
Le numéro un bancaire UBS reste en deuxième position des écarts salariaux (1:243), tandis que le géant de l’industrie ABB occupe désormais la 3e place (1:216). En bas du classement, on trouve les distributeurs Migros (1:18) et Coop (1:10), La Poste (1:18) et la compagnie de chemins de fer CFF (1:17).
- L’étudeLien externe d’Unia
- La protection des salaires en Suisse fait très envie dans l’UE – l’article de mon collègue Balz Rigendinger
- «Le rapport de force est en train de tourner en faveur des personnes salariées» – l’article de mon collègue Samuel Jaberg
- La Suisse, paradis des hauts salaires, vraiment? – notre Point fort
En Suisse, environ 1,7 million de personnes souffrent d’allergies aux pollens. Environ 20% de la population est concernée, une proportion que l’on retrouve à l’échelle de la planète et qui augmente, en raison notamment de la pollution et du changement climatique.
Un nouvel instrument de mesure, actuellement testé en Suisse, permet d’améliorer les prévisions de concentration de pollens dans l’air. Développé par l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en collaboration avec des instituts de recherche grecs, le prototype est installé sur le toit de la station aérologique de MétéoSuisse à Payerne (canton de Vaud).
En envoyant une impulsion laser vers le ciel, l’outil peut déterminer les concentrations de particules à des altitudes jusqu’à 5000 mètres. Seulement quatre instruments de ce type fonctionnent dans le monde, et le prototype helvétique est le plus avancé, selon l’EPFL.
Le fait que la mesure des pollens soit entièrement automatisée en Suisse, et communiquée en temps réel, est encore rare dans le monde. Or, cela peut apporter une amélioration concrète au quotidien des personnes allergiques.
- Quand la technologie fait un pied de nez aux pollens – l’article de mon collègue Luigi Jorio
- Les consultations pour les allergies se multiplient avec des concentrations record de pollens – le sujet de la RTSLien externe (juin 2023)
- Pourquoi les allergies augmentent-elles en Suisse?
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