Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
La situation dramatique au Proche-Orient continue de dominer l’actualité de ce vendredi 13. Un nouveau jour de malheur pour un million de civils palestiniens sommés d’évacuer le nord de la bande de Gaza, ainsi que pour les familles des otages israéliens qui servent de boucliers humains dans ce territoire exigu.
Sinon, cette sélection de l’actualité du jour vous permettra de vous familiariser avec le concept pas forcément très connu de «diplomatie scientifique» où Genève entend jouer les premiers rôles.
Bonne lecture,
Longtemps, la Suisse a joué un rôle important dans la diplomatie internationale par le biais de la Genève internationale. Mais le monde change, le poids de l’Occident diminue et par le même coup celui de la Suisse également. Pour conserver son importance diplomatique, la Suisse mise désormais beaucoup sur la «diplomatie scientifique».
L’outil de cette ambition est le GESDA, c’est-à-dire l’Anticipateur de Genève sur la science et la diplomatie. Celui-ci accueillait justement cette semaine un millier de scientifiques, diplomates et représentants du monde des entreprises et de la société civile. Parmi les sujets abordés durant la réunion de cette année: la longévité et l’intelligence artificielle.
Entre pandémies, changement climatique ou encore défis posés par l’irruption de l’intelligence artificielle, les questions scientifiques ont un impact plus grand que jamais sur le monde. Avec la présence sur son sol du CERN et de plusieurs organisations internationales en lien avec la science, Genève semble bien placée pour devenir un centre de diplomatie scientifique.
Mais des intentions aux réalisations concrètes, il y a un pas à franchir. Après quatre ans d’existence, le GESDA doit encore faire ses preuves. Une tâche d’autant plus difficile que le financement qui lui est alloué par la Confédération reste modeste à l’échelle du ministère des Affaires étrangères.
Les récents événements dramatiques au Proche-Orient ont des répercussions sur l’opinion en Suisse romande. Des manifestations de soutien ont eu lieu tant en faveur des Israéliens que des Palestiniens.
Un «rassemblement pacifique de solidarité» avec le peuple palestinien s’est tenu jeudi soir à Genève, en face du bâtiment des Nations unies. Les personnes présentes ont en particulier dénoncé une politique de deux poids, deux mesures. Il s’agissait de l’une des rares manifestations en faveur de la Palestine. Plusieurs ont été interdites dans d’autres villes européennes (Paris, Berlin) et même en Suisse (Zurich).
La solidarité s’affiche également en faveur des victimes israéliennes. Deux grandes manifestations ont déjà eu lieu à Genève et Zurich en milieu de semaine. Jeudi soir, un office solennel de solidarité et d’appel à la paix a eu lieu à la synagogue de Lausanne, pleine à craquer pour l’occasion.
Sur le terrain, la paix semble toutefois bien éloignée. L’armée israélienne a demandé à la population civile palestinienne d’évacuer sous 24 heures le nord de la bande de Gaza en prévision de frappes. Les Nations unies jugent totalement impossible de déplacer un million de personnes – la moitié de la population – en aussi peu de temps.
On apprend par ailleurs qu’un binational israélo-suisse a été tué dans la bande de Gaza. L’annonce a été faite vendredi par le ministère suisse des Affaires étrangères, sans plus de détails. «C’est une rencontre malheureuse avec les terroristes», s’est borné à commenter le patron du DFAE Ignazio Cassis.
- Tous les détails sur la manifestation de soutien à la Palestine dans cet articleLien externe du quotidien Le Temps
- Manifestation à Genève en faveur d’Israël relatéeLien externe par la télévision genevoise lémanbleu
- ReportageLien externe à la synagogue de Lausanne sur le site du quotidien vaudois 24 heures (abonnement)
- Reportage filméLien externe à la synagogue de Lausanne dans le Téléjournal de la RTS
- ExplicationsLien externe sur l’ordre d’évacuation de l’armée israélienne dans le Téléjournal de la RTS
- Le fil des dernières nouvellesLien externe sur la situation au Proche-Orient sur le site de RTS Info
L’affaire de la Brasserie Lorraine à Berne connaît un nouveau rebondissement. L’établissement, qui avait arrêté un groupe de reggae blanc en juillet 2022 a fait l’objet d’une condamnation pénale pour «discrimination raciale».
Petit rappel: le 18 juillet 2022, le groupe de reggae Lauwarm se produisait dans la Brasserie Lorraine, un petit établissement de Berne marqué à gauche. Des membres du public avaient manifesté un malaise face à l’«appropriation culturelle» d’un groupe de musiciens blanc utilisant des codes culturels de la Jamaïque. Le concert avait alors été interrompu, d’entente avec les musiciens.
Cette affaire avait suscité la polémique et suscité un débat sur la notion d’«appropriation culturelle». Considérant que l’interruption du concert constituait du «racisme antiblanc», les Jeunes UDC suisses avaient déposé une plainte pénale.
Un an après les faits, le Ministère public bernois leur donne raison. La brasserie a fait l’objet d’une condamnation par ordonnance pénale pour «discrimination raciale». Mais l’histoire n’est pas encore terminée, puisque l’établissement a d’ores et déjà fait recours contre cette décision.
- La condamnation de la Brasserie Lorraine à lireLien externe sur le site du Matin
- Le même sujet relatéLien externe dans le quotidien vaudois 24 heures
Un sondage réalisé par Ipsos pour le compte du quotidien Le Temps montre que la situation migratoire inquiète 41% des Suisses. Les personnes âgées et les Alémaniques se montrent plus préoccupés que les jeunes et les Romands.
Un précédent sondage avait déjà montré que la migration constituait la troisième préoccupation des Suisses après les coûts de la santé et la prévoyance vieillesse. Une nouvelle enquête d’opinion réalisée dans le cadre des élections fédérales vient affiner la thématique.
L’enquête montre que le discours réclamant davantage de migration pour faire tourner la machine économique ne passe pas très bien. L’idée de faire venir davantage de main-d’œuvre étrangère hors de l’UE est rejetée par 49% des personnes interrogées. Celle d’accueillir davantage de migrants pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et les former ne séduit pas beaucoup plus (54% de rejet).
Le parti politique jugé le plus compétent pour régler les questions d’immigration est l’Union démocratique du centre, qui recueille 27,5% d’avis favorables. Le Parti socialiste (13,9%) est le seul autre parti à dépasser la barre des 10%. Il est à noter qu’un peu plus d’un quart des personnes interrogées (26,2%) ne font confiance à aucun parti dans ce domaine.
- Les principaux résultats du sondageLien externe sur le site du Temps
- Les dix principales préoccupations des Suisses à découvrir dans cet articleLien externe de 24 heures
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