Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes du monde,

Et bonne année! 2024 sera à n’en pas douter à nouveau riche en événements imprévisibles, mais on peut déjà en dire qu’elle sera une année électorale record. 4,5 milliards de personnes seront appelées aux urnes pour divers scrutins, dont l’issue pourrait être de nature à changer la marche du monde.

2024 débute aussi avec des milliers de postes toujours vacants dans certains secteurs sous tension, la chasse au loup qui bat son plein en Valais et l’affaire Depardieu vue de Suisse.

Excellente lecture,

Les Etats-Unis seront l’un des nombreux pays où la population votera en 2024, pour élire son président. Copyright 2023 The Associated Press. All Rights Reserved

2024 sera une année record en matière d’élections. La moitié de la population mondiale se rendra aux urnes dans près de 80 pays, notamment en Inde, en Indonésie, aux États-Unis et dans l’Union européenne. Pour le journal britannique The Economist, on peut parler de «la plus grande année électorale de l’Histoire».

Il ne faut toutefois pas y voir un triomphe de la démocratie, avertit Daniele Caramani, professeur de politique comparée à l’Université de Zurich. De nombreuses élections ne se dérouleront en effet pas dans des conditions libres et équitables, explique-t-il à swissinfo.ch ce mercredi.

Pour le spécialiste, la démocratie pourrait même être affaiblie cette année «dans une mesure qui menace sa survie». «Il y a un risque de voir croître des instabilités dangereuses», pointe-t-il. «Chacune de ces élections met en présence des partis et des leaders qui ont prouvé qu’ils voulaient saper la démocratie.»

C’est notamment le cas de la Russie, où il est déjà clair que le président Vladimir Poutine obtiendra un nouveau mandat. Le professeur appelle toutes et tous à la vigilance quant à la portée de ces nombreux scrutins. Dans notre monde interconnecté, «ce qui se passe dans un pays peut entraîner des répercussions dans de nombreux autres pays», rappelle-t-il.

• L’interview de Daniele Caramani
• En 2024, la moitié de l’humanité se rendra aux urnes – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
• Cinq événements vont marquer le monde en 2024 – l’article de TamediaLien externe (sur abonnement)

Les infirmières et les aides-soignantes font partie des professionnels les plus recherchés en Suisse. © Keystone / Gaetan Bally

Certains secteurs recrutent plus que d’autres en Suisse. C’est dans la santé, la construction, le commerce de détail et la restauration que les offres d’emplois en ligne sont les plus nombreuses, selon une analyse menée par la société x28, publiée ce mercredi.

Près de 16’000 postes sont à pourvoir dans le secteur de la santé; dans la construction, pas loin de 14’000. Le commerce de détail se classe en troisième position des secteurs qui recrutent, avec près de 13’000 postes ouverts, suivi par la restauration et l’hôtellerie (10’500), précise l’agrégateur de données spécialisé sur le marché de l’emploi. Le secteur informatique compte quant à lui plus de 8000 places à pourvoir.

Les infirmiers et aides-soignants constituent la catégorie de métiers la plus recherchée, quasiment à égalité avec les électriciens monteurs. Les vendeurs, menuisiers, chefs de projet, informaticiens et polymécaniciens sont également demandés.

C’est dans les cantons de Zurich et Berne que l’on compte le plus de places vacantes (respectivement 55’000 et 38’000 postes ouverts). Les cantons alémaniques d’Aarau (plus de 20’000), Saint-Gall (18’000) et Lucerne (17’000) suivent. Dans le canton de Vaud, l’analyse recense un peu moins de 10’000 offres.

• La dépêche ATS sur le site du TempsLien externe
• Ce qui attend la Suisse: les perspectives économiques pour 2024
• L’industrie suisse face à une pénurie record de main-d’œuvre qualifiée
• La Suisse doit recruter son personnel soignant à l’étranger

Le canton du Valais est engagé dans une opération de tir du loup jusqu’à fin janvier 2024. © Keystone / Alexandra Wey

Le canton du Valais a dépassé son objectif initial dans la guerre qu’il a déclarée au loup. Depuis le début de la phase de «régulation proactive» des meutes, le 1^er décembre, la barre des 20 canidés abattus a été franchie durant les Fêtes.

Les cantons peuvent procéder à des «tirs préventifs de régulation» en décembre et janvier, s’ils obtiennent le feu vert de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Le Valais a obtenu le droit d’abattre plus de la moitié des treize meutes évoluant sur son territoire, soit au moins 34 loups sur une centaine d’individus.

Les autorités valaisannes avaient estimé que l’opération serait déjà «un grand succès» si le canton parvenait à supprimer «entre 10 et 15 loups» au cours des deux mois.

Mi-décembre, le Tribunal administratif fédéral a bloqué l’abattage préventif de trois meutes ciblées par le canton, à la suite d’un recours d’organisations écologistes. Celles-ci estiment que autorités piétinent le principe de proportionnalité en voulant ces mises à mort, soulignant le rôle important du loup dans l’écosystème forestier. L’OFEV a depuis demandé la levée de cet effet suspensif.

• La dépêche ATS sur le site du TempsLien externe
• Pro Natura désigne le putois comme l’animal de l’année 2024 – la dépêche sur le site de 24 HeuresLien externe
• Dialogue: Le loup se propage en Suisse: faut-il le tirer ou le protéger?
• Quel serait le nombre idéal de loups en Suisse?

L’acteur Gérard Depardieu est visé par plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles. Keystone / Guillaume Horcajuelo

À l’instar d’autres groupes audiovisuels publics, la RTS a annoncé ce week-end sa décision de ne plus diffuser les films dans lesquels Gérard Depardieu tient la vedette. Visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol, qu’il conteste, l’acteur est dans la tourmente après la diffusion d’un reportage sur France 2 début décembre, dans lequel il multiplie les propos misogynes et à caractère sexuel.

«Lorsque nous sentons que le public peut se sentir majoritairement heurté par une œuvre ou une personnalité jusque-là acceptée, nous la retirons ponctuellement de notre programmation», a expliqué à Tamedia Luc Guillet, chef de la programmation TV à la RTS. Mais les décisions touchant les œuvres divisent aussi en Suisse.

«Le public a toute la liberté de boycotter ou non un film. Mais il ne faut pas l’infantiliser en décidant à sa place», estime par exemple Edna Epelbaum, directrice du réseau Cinepel (Berne, Neuchâtel, Jura), dans Tamedia. C’est surtout la discussion autour du sujet qui est importante.»

De son côté, l’acteur et réalisateur suisse Vincent Perez a été critiqué pour avoir signé une tribune très controversée de soutien à l’acteur, publiée dans le FigaroLien externe. Le président des Rencontres 7e Art, à Lausanne, se dit opposé à «l’idée de la cancel culture». Près de 80% des répondants à un sondage non représentatif mené par Tamedia disent ne pas voir d’inconvénient à ce que les films de l’acteur français continuent à être diffusés.

• Peut-on encore regarder les films avec Gérard Depardieu? – l’articleLien externe de Tamedia et son sondageLien externe
• Plus de 2500 artistes signent une «contre-tribune» opposée à Gérard Depardieu – le sujet de la RTS
• Vincent Perez, le soutien lausannois de Gérard Depardieu – l’article de BlickLien externe (28 décembre)