Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
En Suisse, le salaire reste en général un sujet tabou. Et pourtant, le Parlement pourrait, à terme, accepter de rendre publics les à-côtés que touchent les élus et les élues en tant qu’administrateurs de sociétés ou présidents d’associations. L’idée étant de permettre au peuple de juger de la solidité de leurs «liens d’intérêts».
Je vous parle aussi de l’IA, au programme du Forum de Davos, de l’envoi de trams suisses en Ukraine, et de la ville de Genève, nommée «destination à visiter» en 2024.
Bonne lecture,
En Suisse, les parlementaires sont obligés de déclarer leurs liens d’intérêts, et de préciser s’ils sont payés ou non pour les entretenir. Bientôt, ils pourraient devoir dévoiler combien ces activités accessoires leur rapportent.
C’est ce que demande une initiative parlementaire de l’ancienne sénatrice verte Lisa Mazzone, cosignée par des élus et des élues de tous partis. Et celle-ci a déjà reçu le soutien d’une commission du Conseil des États, alors que celle du National devait se pencher sur la question vendredi.
Le chemin est encore long jusqu’à une acceptation en plénum, mais le fait que le texte ait surmonté ces obstacles «surprend dans une Suisse où la sphère privée – et notamment financière – est élevée au rang de vache sacrée», souligne dans son article le journaliste de 24 Heures.
Une forme de «voyeurisme» pour certains à droite, «rien d’obscène» pour d’autres à gauche; l’idée est de mettre un chiffre, ou plutôt une fourchette (6-12’000, 12-20’000, etc.) sur une réalité: siéger dans le conseil d’administration d’un assureur ou présider une association engendre des revenus bien différents. Et donc des liens d’intérêts plus ou moins forts, susceptibles d’intéresser les citoyens et les citoyennes du pays.
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Le Forum économique mondial de Davos accueillera dès lundi les grands noms du secteur privé et plusieurs chefs d’État. La gouvernance de l’intelligence artificielle (IA) sera notamment au programme. Ma collègue Sara Ibrahim s’est entretenue avec deux expertes pour comprendre les enjeux.
Premier constat, si les géants de la technologie sont bien au rendez-vous, les membres de la société civile et les pays du Sud global manquent à l’appel pour qu’un vrai débat sur l’IA ait lieu aux Grisons. «Il est certain que nous ne résoudrons pas le problème de la gouvernance mondiale de l’IA à Davos», affirme d’emblée Salomé Eggler, auteure au groupe de réflexion Foraus.
Et alors que l’ONU tente aussi, depuis Genève où se trouvent ses agences spécialisées, dont l’UIT, de s’emparer des questions de gouvernance, voit-on une concurrence entre le monde des affaires et celui de la diplomatie? «Il s’agit de deux approches complémentaires», répond Niniane Paeffgen, de Foraus aussi. Elle souligne l’importance du secteur privé du fait de son rôle prépondérant dans le développement de la technologie.
Les deux expertes estiment que la Suisse, pays neutre et médiateur reconnu, peut donner une voix aux populations du monde entier. Mais selon elles, la gouvernance de l’IA ne figure pas encore assez haut dans son agenda.
Des trams rouges de Berne et des trams bleus de Zurich s’apprêtent à quitter les rails suisses pour rejoindre ceux d’Ukraine. Annonce faite vendredi par le Secrétariat d’État à l’économie.
La Suisse devrait envoyer quelque 78 trams (11 bernois et 67 zurichois), en réponse à la demande des villes de Lviv et Vinnytsa (est du pays). Retirées du réseau mais en bon état, ces rames ont été offertes par les deux villes suisses. De son côté, la Confédération prend en charge le coût du transport et de la formation de quatre employés ukrainiens, soit environ 6 millions de francs.
Interrogé par la RTS, un conseiller de l’ambassade d’Ukraine en Suisse salue un geste de solidarité «très concret, très important» et un «bon exemple de coopération» entre les deux pays. Il précise néanmoins que «si c’était des tanks, ce serait encore mieux». Les trams pourront encore circuler durant dix à douze ans. Les premiers devraient être livrés à la fin de l’été.
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Après Lausanne l’an dernier, c’est au tour de Genève de figurer sur la «liste des destinations à visiter» en 2024 du New York Times.
La Cité de Calvin se place à la 10e place sur 52 et fait donc mieux que Lausanne, qui se classait au 38e rang en 2023. Le quotidien américain se réjouit de l’ouverture en octobre dernier du Portail de la science du CERN, un lieu d’exposition et musée permettant au public de se familiariser au monde de la recherche scientifique.
Plus cliché, les conseils gastronomiques, qui s’articulent autour du chocolat et des montres. Avec le «Choco Pass» pour découvrir les chocolateries de la ville et le restaurant «Breitling Kitchen» au menu pensé par «Juan Arbelaez de Top Chef», souligne le journal. En 2019, celui-ci avait déjà consacré à Genève un article de sa série «36 heures à …» pour une visite d’un week-end dans la deuxième ville de Suisse.
- Lire l’articleLien externe de la RTS
- Lire l’articleLien externe du New York Times (en anglais, abonnement)
- 36 heures à GenèveLien externe (New York Times, en anglais, abonnement)
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