Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Après une journée d’activité diplomatique hors du commun à Berne, c’est au tour du village grison de Davos de se retrouver au cœur de l’attention médiatique, avec les discours très attendus de plusieurs chefs d’État et de gouvernement.
Et alors que les prochaines votations approchent, je vous propose aussi de lire les explications de mon collègue Balz Rigendinger concernant l’un des deux objets: l’initiative pour une 13e rente AVS.
Bonne lecture,
Le Forum économique mondial (WEF) de Davos s’est officiellement ouvert mardi avec, notamment, les discours de la présidente de la Confédération, du Premier ministre chinois et du chef d’État ukrainien.
Présent en personne pour la première fois depuis février 2022, Volodymyr Zelensky a appelé à ce que 2024 soit une année «décisive» pour mettre un terme à la guerre en Ukraine. Il s’était entretenu hier avec la présidente de la Confédération Viola Amherd. Une rencontre à l’issue de laquelle la Suisse a annoncé sa volonté d’organiser un sommet pour la paix. À Davos, le président ukrainien a cherché à remobiliser les pays occidentaux, dont le soutien semble s’être atténué ces derniers mois.
Devant un parterre de grands noms des affaires et de la diplomatie, Viola Amherd a quant à elle fustigé une élite économique qui «alimente le populisme». Le rétablissement de la confiance n’est «pas seulement la tâche des États», mais «aussi celle des entreprises. Il est clair que les déséquilibres sociaux croissants alimentent le populisme, même dans les pays prospères», a-t-elle déclaré.
Autre discours attendu, celui du Premier ministre chinois, présent dans les Grisons au lendemain d’une visite à Berne lundi. Sa rencontre avec des membres du gouvernement helvétique s’est soldée par la relance du dialogue à haut niveau entre la Chine et la Suisse. Se voulant rassurant sur la situation économique de son pays, qui connaît un ralentissement, le chef de gouvernement a affirmé au WEF que l’économie chinoise «progresse, avance et va continuer à dynamiser l’économie mondiale».
- Lire le compte renduATS du discours du président ukrainien
- Lire le compte renduATS du discours du Premier ministre chinois
- Lire le compte renduATS du discours de la présidente suisse
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Le 3 mars, le peuple suisse se prononcera sur une éventuelle 13e rente AVS. Portée par les syndicats et la gauche, l’initiative se heurte à l’opposition du gouvernement, du Parlement et des partis du centre et de droite. Explication des enjeux.
Actuellement, la rente AVS complète d’une personne seule est comprise entre 1225 et 2450 francs. Pour les couples, elle s’élève à 3675 francs maximum. Une somme qui, pour la plupart des gens, ne suffit pas pour vivre. Raison pour laquelle les partisans de l’initiative souhaitent le versement d’une 13e rente mensuelle par année.
Le texte soumis au vote ne précise pas le mode de financement permettant ce versement. S’il est accepté, les besoins passeraient dans l’immédiat de 4 à 5 milliards de francs, alors que ceux-ci augmenteront dans tous les cas en raison du départ à la retraite des baby-boomers.
Pour la gauche et les syndicats, la 13e rente doit permettre de contrer la hausse des loyers, des primes maladie ou encore de l’électricité. Elle doit aussi améliorer la situation de nombreuses retraitées pour qui l’AVS est le principal revenu.
Pour le Conseil fédéral, les deux Chambres, le centre et la droite, l’initiative coûte trop cher alors que son financement non spécifié pose problème. Le fait que l’augmentation bénéficie autant aux plus riches qu’aux plus pauvres est aussi critiqué.
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Arthur, célèbre animateur de télévision français, est le fer de lance d’une action en justice réclamant 280 millions de francs à Nespresso, révèle un article de la Tribune de Genève, repris par la presse française.
La société dont il était actionnaire, Ethical Coffee, a fait faillite en 2017, quelques années après que le géant du café suisse ait obtenu de la justice vaudoise l’interdiction de ses capsules biodégradables, compatibles avec les machines Nespresso.
Le Tribunal fédéral a par la suite estimé que ces capsules appartenaient au domaine public, donnant raison à Ethical Coffee. Trop tard toutefois, puisque l’entreprise avait alors déjà déposé son bilan.
C’est pourquoi l’animateur et une dizaine de créanciers de l’ancienne société demandent des dommages et intérêts au groupe veveysan. Une action menée devant la justice vaudoise.
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- Lire le même sujetLien externe dans Le Figaro
Depuis un peu plus de dix ans, une Zurichoise d’origine s’occupe d’une réserve servant de refuge à la faune, au fin fond de l’Amazonie bolivienne. Elle y gère également un lodge. Rencontre.
«En Suisse, je n’aurais jamais eu les moyens de m’acheter un tel domaine, avec une lagune, des chevaux…», déclare Miriam Hinojosa Garnica, une Suissesse de 41 ans. Aujourd’hui installée en Bolivie, elle avoue «ne plus se sentir à sa place» dans son pays d’enfance.
Dans une région reculée, à 600 km de la capitale bolivienne, elle s’occupe du domaine de Chuchini. Un vaste terrain qu’elle a racheté aux parents de son mari, rencontré lors de ce qui ne devait être qu’un séjour en 2012. Elle y gère aussi un écolodge reposant sur une loma, un monticule érigé par les Moxos, peuple venu de Chine il y a 10’000 ans.
Le Chuchini, «la tanière du tigre» en mojeño trinitario, sert de refuge à quelque 800 bêtes, dont des jaguars et caïmans, deux prédateurs emblématiques d’Amérique du Sud. Car dans la région, le braconnage reste un problème important.
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