Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses de partout,
La presse commente toujours largement la condamnation de la Suisse par la CEDH pour inaction climatique, trois jours après la publication du verdict. Parmi les juges ayant pris cette décision, un Suisse, Andreas Zünd. Il explique à la radio alémanique les ressorts du jugement et répond aux accusations d’ingérence.
Également dans l’actualité du jour, le rêve toujours plus inaccessible de devenir propriétaire, l’état de la neutralité suisse au Conseil de sécurité et une unité de police genevoise qui se remet en selle.
Excellente lecture et bon week-end.
Parmi les juges de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui ont condamné mardi la Suisse pour inaction climatique, il y a un Suisse, Andreas Zünd. Il était l’invité ce vendredi matin de la radio alémanique SRF, où il a précisé les motivations et les implications de ce jugement sans précédent.
L’arrêt doit être considéré dans un contexte paneuropéen, a pointé Andreas Zünd. Bien que l’impulsion soit venue de la Suisse, avec l’action de l’association des «Aînées pour le climat», le jugement ne s’applique pas seulement à la Suisse mais à tous les membres du Conseil de l’Europe, a-t-il déclaré.
L’accord de Paris a été déterminant pour trancher que la Suisse ne remplit pas ses obligations en matière de protection du climat, a-t-il poursuivi. Les contenus du traité font en effet partie du droit helvétique, car il a été approuvé par la Confédération.
Le tribunal ne dit rien de la manière dont le pays doit respecter ses engagements, et la Cour n’intervient pas dans le processus politique, a souligné Andreas Zünd, en réaction à certains reproches faits à la Cour, notamment celui de ne pas respecter la volonté du peuple suisse. «Les moyens doivent être définis via le débat démocratique», a-t-il relevé.
- Le juge suisse qui condamne son pays – SRFLien externe (en allemand)
- CEDH: «L’arrêt ne s’applique pas uniquement à la Suisse» – ATS
- «Ce jugement pourrait constituer un autogoal pour les idées écologistes» – swissinfo.ch
- Le verdict de la CEDH fragilise le futur accord avec l’UE – TamediaLien externe (sur abonnement)
- L’UDC dénonce «une ingérence de juges étrangers» – TamediaLien externe (sur abonnement)
- La politique climatique de la Suisse viole les droits de l’homme, selon la CEDH – swissinfo.ch
Toujours moins de ménages ont les moyens de s’offrir un bien immobilier en Suisse. En vingt ans, la proportion de propriétaires de leur logement a chuté de 60% à 15%, soit 660’000 ménages au total, révèle une nouvelle étude d’UBS.
Les prix des maisons individuelles et des appartements ne cessent de grimper. Les Suisses s’éloignent de plus en plus des centres urbains pour accéder à la propriété, ce qui a pour effet pervers de faire monter les prix de l’immobilier dans les régions périphériques. Fribourg affiche par exemple une hausse des prix supérieure à la moyenne, de 4% en 2023.
La hausse des prix devrait se poursuivre, prédisent les économistes d’UBS, car il y a malgré tout des acheteurs potentiels: de plus en plus personnes aisées venues de l’étranger s’installent dans le pays, et les revenus des plus riches augmentent. Une hausse des prix de 1,5% pour les appartements et de 1% pour les maisons individuelles est attendue en 2024.
Et les prix ne sont pas plus accessibles pour les locataires, au contraire. Les loyers ont connu la plus forte augmentation depuis 15 ans en 2023 (+5% sur un an) et la tendance risque de durer. Il y a toujours une pénurie, estimée à environ 10’000 logements par an.
- L’accès à la propriété du logement, un luxe toujours plus inaccessible pour les ménages suisses – RTSLien externe
- Seuls 15% des Suisses peuvent désormais s’offrir un logement en propriété – BlickLien externe
- Pourquoi l’accès à la propriété tient presque du mirage en Suisse – swissinfo.ch
- Pourquoi la Suisse, pays riche, est une terre de locataires – swissinfo.ch
Plus
La neutralité suisse, qui a fait couler beaucoup d’encre depuis le début de la guerre en Ukraine, n’est «plus un sujet» au Conseil de sécurité de l’ONU. C’est ce qu’affirme l’ambassadrice de Suisse au sein de l’organe, Pascale Baeriswyl dans un entretien au journal Le Temps paru ce vendredi.
«Après la reprise des sanctions contre la Russie par la Suisse, on en a parlé aux Nations unies», afin d’expliquer ce concept approuvé dans les grandes lignes mais encore souvent mal compris, indique-t-elle au journal. «Les explications ont été bien comprises» et la neutralité est «respectée» malgré les accusations fréquentes de la Russie, affirme Pascale Baeriswyl.
L’ambassadeur de Russie à l’ONU à Genève a encore reproché à la Suisse de s’éloigner de la neutralité, après l’annonce la tenue de la conférence sur la paix que le pays prévoit d’organiser les 15 et 16 juin au Bürgenstock, dans le canton de Nidwald.
Pascale Baeriswyl concède par ailleurs dans cet entretien qu’une réforme est nécessaire au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, que beaucoup jugent paralysé. Pour l’ambassadrice, l’organe n’est toutefois qu’un «miroir de la situation géopolitique actuelle» et «reste l’endroit où il faut se parler».
- L’interview de Pascale Baeriswyl au TempsLien externe (sur abonnement), ainsi que cet éditorialLien externe
- La neutralité suisse, «plus un sujet» au Conseil de sécurité – ATS
- La neutralité suisse a-t-elle encore du sens? – Dialogue
- Micheline Calmy-Rey: «Le concept suisse de neutralité n’a jamais été statique» – swissinfo.ch
Après Berne, Genève est devenu ce vendredi le deuxième canton de Suisse à se doter d’une police montée à cheval. L’expérience avait déjà été tentée il y a près de 30 ans, mais elle avait été abandonnée faute de moyens.
Les trois chevaux de la race Franches-Montagnes membres de cette unité ont réussi leurs tests d’aptitude après un an d’entraînement. Ils ont été validés par deux cavaliers expérimentés de la police fédérale belge, spécialiste dans le domaine, selon la police cantonale genevoise. Le sang-froid des trois équidés leur a valu d’être retenus, après une formation qui comprenait notamment une désensibilisation à différents stimuli.
Cette nouvelle équipe servira surtout à l’encadrement de manifestations et à dissuader les vols, notamment dans les zones les plus touristiques du bout du Lac. L’objectif assumé est aussi de renvoyer une image sympathique auprès de la population.
De nombreux pays sont dotés d’une police montée, pour différents usages. En Amérique du Nord ou au Royaume-Uni, par exemple, des chevaux sont utilisés par les forces de police pour patrouiller dans des endroits inaccessibles par la route, ou encore pour du maintien de l’ordre.
- La police genevoise innove avec une brigade équestre, forte de 5 cavaliers –RTSLien externe
- A Genève, la police patrouille à nouveau dans les rues à cheval – Le Temps / ATSLien externe
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