Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes du monde,

Pour reprendre les mots du journal Le Temps, la Suisse est «un peu différente» depuis la victoire à l’Eurovision de l’artiste suisse non-binaire Nemo, sur laquelle la presse revient largement ce lundi. En plus de son talent, les éditoriaux saluent son courage d’assumer une identité de genre différente. Avec ce succès, c’est aussi le statut des personnes non-binaires en Suisse qui est mis en lumière.

De nouvelles universités occupées pour Gaza, vos solutions pour freiner les coûts de la santé et la gestion du risque d’inondations figurent aussi dans cette sélection du jour.

Excellente lecture,

Nemo a fait de son accueil à l’aéroport de Kloten, dimanche soir, une sorte de manifeste pour les droits des personnes queers. KEYSTONE/WALTER BIERI

Les journaux suisses saluent ce lundi le triomphe de Nemo à l’Eurovision. Pour le Journal du Jura basé à Bienne, la ville d’origine de l’artiste non-binaire de 24 ans, Nemo «a rappelé (…) que la sincérité et l’humilité mêlées au talent conduisent à ces sommets que seuls des êtres d’exception savent atteindre».

D’autres titres soulignent l’audace de l’artiste dans l’affirmation de soi. Nemo «ne cherche pas à agir dans le monde sans aucun goût ni aucune forme d’aspérité; il raconte les cheminements d’une minorité, avec franchise», écrit Le Temps. «Tout en restant parfaitement fidèle à qui iel est, (…) Nemo a montré qu’on peut sortir du cadre sans le casser», estiment quant à eux les titres du groupe ESH.

Sa victoire fait espérer des améliorations juridiques aux personnes non-binaires en Suisse. Plusieurs dizaines, voire des centaines de milliers de personnes seraient concernées dans le pays, a précisé à la SRF Sandro Niederer du Transgender Network Switzerland. Leur objectif serait l’inscription d’un 3e sexe dans le registre civil – ou la fin de la mention du genre.

Une autre conséquence de la victoire helvétique à l’Eurovision est que la Suisse accueillera la 69e édition du télécrochet en 2025. L’organisation reviendra à la SSR, le groupe audiovisuel public suisse (et maison-mère de swissinfo.ch), qui prévient déjà qu’il s’agira d’un «défi financier» se chiffrant en millions de francs. Les villes intéressées à accueillir l’événement doivent désormais se porter candidates.

• L’interview de Nemo à la RTSLien externe
• La victoire de Nemo relance le débat sur l’inscription d’un 3e sexe – ATS
• La non-binarité assumée de Nemo fait grincer des dents à l’UDC – BlickLien externe
• Nemo offre à la Suisse un triomphe à l’Eurovision avec son titre «The Code» – swissinfo.ch
• Genève, Lausanne, Zurich: quelle ville est la plus à même d’accueillir l’Eurovision en 2025? – RTSLien externe

Des étudiants pro-palestiniens s’installent pour une occupation pacifique dans un bâtiment de l’Université de Fribourg. © KEYSTONE / LAURENT MERLET

La mobilisation étudiante de soutien à la population palestinienne a gagné lundi deux nouvelles universités, celle de Fribourg et celle de Bâle. Sur les deux campus, plusieurs dizaines d’activistes ont rejoint le mouvement de contestation de la guerre menée par Israël à Gaza, en occupant pacifiquement des sites.

Le mouvement, amorcé à l’Université de Lausanne, s’est étendu aux écoles polytechniques de Lausanne et Zurich, ainsi qu’à l’Université de Genève et, dimanche soir, à celle de Berne. Ses revendications: un boycott académique des institutions israéliennes et un cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine, entre autres.

À l’Université de Genève, les protestataires et le rectorat sont toujours engagés dans un bras de fer. Le collectif étudiant occupe un hall depuis six jours et six nuits et a dépassé l’ultimatum que le rectorat avait fixé à dimanche soir.

La ministre cantonale en charge de l’instruction publique est intervenue ce lundi pour réclamer l’évacuation, estimant que «cette situation d’occupation illicite a trop duré».

• Occupation pro-palestinienne aux Universités de Fribourg et Bâle – ATS
• La mobilisation étudiante pro-Gaza gagne l’Université de Fribourg – RTSLien externe

Le vieillissement de la population est l’un des facteurs qui causent l’augmentation des coûts de la santé. KEYSTONE / GAETAN BALLY

Quelles solutions permettraient de freiner la hausse des coûts de la santé? Cette question, ma collègue Katy Romy vous l’a posée à vous, Suisses de l’étranger, dans un débat en vue des votations du 9 juin. Elle vous propose aujourd’hui une synthèse des réponses, qui sont variées, mais la nécessité d’une réforme met tout le monde d’accord.

Parmi les idées évoquées par les participantes et participants, la création d’une caisse maladie unique. Un de nos lecteurs vante ainsi les vertus du système italien, où les soins de base sont gratuits. D’autres estiment que l’État devrait proposer une assurance de base pour forcer les acteurs privés à innover.

La prévention est également considérée comme un levier important pour réduire les coûts. Des campagnes de sensibilisation à une alimentation saine, à l’exercice physique et à une consommation modérée d’alcool et de drogues sont suggérées. L’inefficacité de l’administration et la surconsommation de services de santé sont également pointées du doigt.

Autre élément clé cité, une meilleure maîtrise des prix des médicaments. Une de nos lectrices appelle l’industrie pharmaceutique à contribuer à cet effort, tandis qu’un internaute propose la création d’une commission nationale de supervision. Un autre lecteur s’interroge enfin sur la possibilité d’un rationnement des soins. Vous pouvez vous aussi participer au débat ci-dessous.

• Les Suisses de l’étranger imaginent des solutions pour réduire les frais de santé – swissinfo.ch
• Plafonner les primes maladie à 10% du revenu: mesure efficace ou contre-productive? – swissinfo.ch
• Faut-il introduire un frein aux coûts de la santé? – swissinfo.ch
• Notre dossier sur les votations fédérales du 9 juin

Des enfants s’amusant sur une place de jeux entourée par l’eau du lac de Neuchâtel dans le port de Cudrefin (Vaud) à la suite des fortes précipitations de juillet 2021. KEYSTONE

Bien que les inondations y aient jusqu’ici été moins fréquentes et moins graves qu’ailleurs, le risque augmente en Suisse. L’intensification des pluies sous l’effet du changement climatique, l’imperméabilisation des sols et la concentration des populations et des infrastructures dans les zones urbaines rendent le pays plus vulnérable qu’auparavant à de tels phénomènes.

En 1986, des crues d’une ampleur exceptionnelle avaient provoqué un «traumatisme collectif» à Melchnau (canton de Berne), révélant la nécessité de mieux gérer les risques. Mais depuis, la Suisse a pris un certain retard dans la mise en œuvre de stratégies de lutte contre les inondations.

L’Office fédéral de l’environnement n’a commencé qu’en 2018 à élaborer une carte nationale des dangers liés aux ruissellements de surface. Et si les investissements dans des infrastructures de protection ont augmenté ces dernières années, ils restent insuffisants pour compenser les dommages que pourrait causer une crue majeure.

La complexe répartition des responsabilités dans le système fédéraliste tend à ralentir les choses, mais un changement est en train de s’opérer. De nouvelles recherches sont en cours pour développer des outils prédictifs. Certaines technologies sont déjà au point et commencent à être adoptées dans quelques villes.

• Les inondations urbaines deviennent une priorité pour la Suisse – swissinfo.ch
• Inondations: les images du passé pour se préparer à l’avenir – swissinfo.ch
• Fonte des glaciers: est-il possible d’anticiper les inondations? – swissinfo.ch