Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous qui nous suivez de partout,

Il est beaucoup question de culture, de la plus pointue à la plus populaire, dans cette sélection de l’actualité du jour.

Je vous parle du rapport d’expertise sur la controversée Collection Bührle – du nom de ce marchand d’armes suisse ayant acquis de l’art spolié pendant la Seconde Guerre mondiale –, des difficultés financières du Béjart Ballet Lausanne et des villes candidates à l’organisation du prochain concours de l’Eurovision en Suisse.

Enfin, l’embellie se confirme sur le front du tourisme helvétique: les recettes enregistrées en 2023 dépassent leur niveau d’avant la pandémie.

Excellente lecture et bon week-end,

La Collection Bührle exposée au Kunsthaus de Zurich. Keystone / Ennio Leanza

Le traçage de la provenance des œuvres de la Collection Emil Bührle est lacunaire. C’est l’avis de l’équipe chargée de l’expertiser par les autorités zurichoises et le Kunsthaus de Zurich, qui expose cette collection. L’historien Raphael Gross, directeur du Musée d’histoire allemand, a présenté ses conclusions vendredi.

L’expertise indépendante a permis de mettre en lumière des éléments nouveaux concernant la provenance de cinq œuvres de la collection. Jusqu’à présent, la Fondation Bührle avait identifié d’anciens propriétaires juifs dans 41 cas. Les historiens et historiennes ont découvert une vingtaine de cas supplémentaires.

L’équipe recommande donc que soient menées de nouvelles recherches pour mettre en lumière les anciens propriétaires juifs et la spoliation des œuvres liée à la persécution nazie. Elle demande également dans son rapport la nomination d’un comité pluridisciplinaire et une réflexion sur le titre de l’exposition.

L’industriel Emil Georg Bührle a fait fortune en vendant des armes à l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale et a acquis des œuvres d’art spoliées. Sa collection compte 633 pièces, dont certaines œuvres mondialement connues de Monet, Van Gogh ou encore Gauguin. «Sans la persécution des Juifs par les nazis, jamais [elle] n’aurait atteint un tel niveau», a souligné Raphael Gross.

• Traçage des œuvres insuffisant pour la Collection Bührle – la dépêche ATS
• Nikola Doll s’attaque au fardeau historique de l’art spolié dans les collections suisses – swissinfo.ch
• «La collection Bührle nous a obligés à ne pas être juste un bel écrin» – swissinfo.ch
• «Un affront»: la collection Bührle présentée au Kunsthaus de Zurich fait polémique – swissinfo.ch

Le directeur artistique ad interim du Béjart Ballet Lausanne Julien Favreau, à droite, en action avec le danseur Oscar Chacon pendant une répétition le 23 mai 2024. Keystone / Jean-Christophe Bott

Le Béjart Ballet Lausanne (BBL) est dans la tourmente financière, révèle vendredi une enquête de la RTS. En cause, la hausse des salaires des artistes, mais aussi des recettes en baisse lors des tournées internationales et la perte d’un important sponsor, d’après le média public. Des postes ont dû être supprimés.

Les résultats financiers de la compagnie sont dans le rouge, ont indiqué plusieurs sources à la RTS. Au début de cette année, ils présentaient une perte de plus d’un million de francs sur un budget de fonctionnement d’environ 10 millions, qui provient pour moitié de subventions municipales, selon ces sources.

Ni la direction du ballet ni son conseil de fondation n’ont voulu confirmer ce chiffre. Le président ad intérim du conseil de fondation du BBL, le syndic de Lausanne Grégoire Junod, a toutefois reconnu qu’une «partie importante des réserves» (qui s’élèvent à environ 735’000 francs) devraient «vraisemblablement être utilisées pour finir [l’exercice actuel] à l’équilibre».

Le directeur général du BBL, Giancarlo Sergi, a admis la suppression de certains postes mais n’en dit pas plus sur les autres mesures d’économie qui seraient envisagées. Et c’est dans ce contexte que le Français Julien Favreau a été confirmé en tant que directeur artistique du BBL vendredi. Il assurait cette fonction par intérim depuis le licenciement de son prédécesseur, Gil Roman, en février.

• Le Béjart Ballet Lausanne fait face à des difficultés financières – RTSLien externe
• Julien Favreau confirmé comme directeur artistique du Béjart Ballet – ATS
• Le milieu de la danse brise l’omerta sur les affaires de harcèlement – swissinfo.ch
• L’esprit de Maurice Béjart reste bien vivant à Lausanne – swissinfo.ch

Après la victoire de Nemo à l’Eurovision cette année, la Suisse accueillera l’édition 2025 du concours. Copyright 2024 The Associated Press. All Rights Reserved.

Genève brigue à son tour officiellement l’organisation de la 69^e édition de l’Eurovision de la chanson en mai 2025. La Ville et le canton ont déposé vendredi un dossier de candidature conjoint. Les villes de Berne et Bienne, de Zurich et de Bâle ont également fait acte de candidature.

«Genève s’est attelée à la préparation d’un dossier de candidature solide, ambitieux et original», ont communiqué les autorités. Et de mettre en avant ses infrastructures à Palexpo, son réseau ferroviaire, son aéroport et son offre hôtelière. Les exécutifs genevois s’engagent par ailleurs à réserver 30 millions de francs pour l’organisation de l’événement, dont il est attendu d’importantes retombées économiques.

Les villes de Berne et Bienne – réunies sous le slogan «Bern United», Zurich et Bâle ont également déposé leurs candidatures. Bâle peut compter sur les 12’000 places de sa halle Saint-Jacques; Zurich veut quant à elle organiser le concours au Hallenstadion, la plus grande arène couverte de Suisse pouvant accueillir 15’000 personnes.

La candidature de Berne-Bienne prévoit de son côté que la manifestation principale se déroule dans la nouvelle halle multifonctionnelle de la capitale. Bienne, cité d’origine de Nemo, l’artiste qui a gagné le concours cette année, accueillerait pour sa part des événements liés à l’Eurovision. Les dossiers sont à l’étude et la décision devrait tomber fin août.

• Genève rejoint Bienne-Berne, Zurich et Bâle parmi les prétendants à l’Eurovision 2025 – RTSLien externe
• Nemo offre à la Suisse un triomphe à l’Eurovision avec son titre «The Code» – swissinfo.ch

Des touristes en nombre dans le village bernois de Lauterbrunnen en mai 2024. Keystone / Anthony Anex

Les dépenses de tourisme en Suisse et à l’étranger ont poursuivi leur croissance en 2023 et ont atteint des niveaux supérieurs aux records de 2019, avant la pandémie de Covid, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiés vendredi.

Les recettes générées en Suisse par les touristes en provenance de l’étranger ont atteint 18,4 milliards de francs, soit 12,4% de plus qu’en 2022. Le nombre de visiteuses et visiteurs étrangers a poursuivi sa croissance en 2023, ce qui s’est traduit par une hausse du nombre de nuitées, tant dans l’hôtellerie que la parahôtellerie ou les logements de vacances privés. L’intérêt pour les hôtels de catégorie supérieure s’est affirmé, indique l’OFS.

Parallèlement, les résidents et résidentes suisses ont également davantage dépensé hors des frontières helvétiques: 20,2 milliards de francs, en hausse de 11,9% par rapport à l’année précédente. Sur ces 20 milliards, 15 milliards se rapportent aux achats des touristes suisses en séjour à l’étranger – ces dépenses ont progressé de près de 17%.

Les 5 milliards restants concernent les séjours sans nuitées, autrement dit le tourisme d’achat. Des dépenses qui, elles, sont restées relativement stables, précise l’OFS.

• Le communiqué de l’Office fédéral de la statistiqueLien externe
• «L’équilibre entre la croissance et la durabilité est le défi du siècle pour le secteur touristique» – swissinfo.ch
• Les touristes américains sont de retour en Suisse – RTSLien externe