Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses de partout,
Élu dimanche dans le canton de Bâle-Ville, l’entrepreneur Mustafa Atici, Kurde né en Turquie et installé en Suisse depuis 1992, va devenir le premier ministre d’un gouvernement cantonal alémanique à posséder une double nationalité.
Selon certains avis, cette élection devrait servir de «signal» à toute la Suisse, terre de diversité où les personnes ayant un parcours migratoire restent toujours largement sous-représentées en politique.
Je vous parle aussi de la France qui veut faire contribuer la Suisse au financement de nouvelles centrales nucléaires, du relèvement de l’âge de la retraite toujours dans le viseur de l’Union patronale et de la méthode innovante d’une Suissesse pour promouvoir la santé sexuelle des jeunes.
Excellente lecture,
Le socialiste Mustafa Atici a été élu dimanche à l’élection complémentaire au gouvernement de Bâle-Ville. Sa victoire permet au PS de conserver le siège laissé par Beat Jans, qui siège désormais au Conseil fédéral. Mustafa Atici prendra ses nouvelles fonctions le 1er mai.
Âgé de 54 ans, le politicien d’origine kurde a quitté à l’âge de 23 ans la Turquie pour la Suisse, où il a rapidement ouvert le premier de plusieurs restaurants turcs. L’élection de Mustafa Atici est notable, car il est le premier binational élu au gouvernement d’un canton alémanique.
Les personnes issues de l’immigration sont toujours nettement sous-représentées en politique en Suisse. Environ 5% des parlementaires fédéraux sont issus de l’immigration, alors que c’est le cas d’environ 40% de la population résidente – dont environ 14% est naturalisée et peut donc voter, élire ou occuper un poste politique.
«Je suis sûr que mon parcours a encouragé de nombreuses personnes dans toute la Suisse», s’est réjoui Mustafa Atici. «La diversité de la population devrait être représentée au gouvernement, au Parlement et d’ailleurs aussi dans les entreprises, a de son côté déclaré Beat Jans à la RTS. En ce sens, c’est un pas intéressant, peut-être même historique, que Bâle fait maintenant.»
- À Bâle, Mustafa Atici remplacera Beat Jans au gouvernement – RTSLien externe
- Mustafa Atici au gouvernement de Bâle-Ville, un signal pour la Suisse – swissinfo.ch
- Un élu sur dix au Parlement suisse possède un second passeport – swissinfo.ch
En janvier, le président français Emmanuel Macron avait annoncé que la France prévoyait de construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. Il se trouve que Paris ne compte pas les payer seul et souhaiterait que la Suisse contribue au financement de ces projets, a rapporté dimanche la NZZ am Sonntag.
«Il est opportun que les pays qui ne veulent pas de nouvelles centrales nucléaires chez eux, mais importent volontiers de l’électricité nucléaire de France, participent aux coûts de construction des nouvelles centrales», a indiqué il y a quelques jours le ministère français des Affaires étrangères à Paris. Le dominical alémanique s’est fait confirmer que la Suisse était concernée par cette déclaration.
En Suisse, les réactions à la demande française varient, d’après la NZZ am Sonntag. Si certains représentants du secteur électrique estiment que l’idée «mérite d’être examinée», de grandes compagnies d’électricité comme Alpiq, Axpo ou BKW s’y opposent.
Légalement, la Suisse ne peut pas construire directement de centrales à l’étranger. Les entreprises d’électricité peuvent en revanche investir dans les pays voisins. Elles l’ont d’ailleurs déjà fait dans les années 1970: les centrales françaises du Bugey, de Cattenom et de Fessenheim ont en partie été réalisées avec des fonds suisses, en échange d’une garantie d’importation de courant issu de l’atome.
- L’article de la NZZ am SonntagLien externe (en allemand, sur abonnement)
- La France souhaite faire passer la Suisse à la caisse pour ses projets nucléaires – RTSLien externe
- La France veut que la Suisse participe au financement de ses nouvelles centrales nucléaires – Le TempsLien externe
- L’énergie nucléaire va-t-elle revenir sur le devant de la scène? – swissinfo.ch
Malgré l’échec d’une initiative populaire sur le sujet en mars, l’Union patronale suisse (UPS) n’a pas renoncé à relever l’âge de la retraite en Suisse à 66 ans. Selon le président de l’UPS Severin Moser, la population l’accepterait si la hausse se faisait progressivement.
Faire passer directement l’âge de la retraite à 67 ans n’est pas réaliste à l’heure actuelle, mais la population accepterait une augmentation par étapes, estime Severin Moser dans un entretien diffusé ce lundi par les journaux du groupe de presse CH Media. Dans un premier temps, l’âge de la retraite serait augmenté de six mois, puis à nouveau de six mois, précise-t-il.
Selon le président de l’UPS, le relèvement de l’âge de la retraite est un moyen de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. Il souligne que l’immigration va moins augmenter à l’avenir, car les pays voisins souffrent aussi d’une pénurie de main-d’œuvre. Les entreprises ont besoin du personnel ayant l’âge actuel de la retraite, plaide-t-il.
Début mars, les Suisses ont balayé par près de 75% des voix une initiative des Jeunes PLR, qui visait à relever l’âge de la retraite à 66 ans, puis de le lier à l’espérance de vie. Mais, pour Severin Moser, c’est l’automatisme de la hausse qui a été dissuasif.
- L’Union patronale veut relever l’âge de la retraite par étapes – ATS
- L’augmentation de l’âge de la retraite attendra – swissinfo.ch
Plus
Formatrice en santé sexuelle originaire de Zurich, aujourd’hui installée en Afrique du Sud, Karin Stierlin a imaginé une méthode d’éducation sexuelle innovante: une application, baptisée «Love Land», qui permet aux jeunes d’acquérir des connaissances de manière directe et ludique.
Karin Stierlin propose des histoires et des thèmes, qui sont ensuite transformés en jeu par des développeurs du Cap. Avec «Love Land», les jeunes de 10 à 18 ans sont sensibilisés à des thèmes tels que la contraception, les règles ou les maladies sexuellement transmissibles.
La Zurichoise espère ainsi aider à lutter contre les tabous et la honte qui entourent les questions sexuelles en Afrique du Sud. Le pays est confronté à de grands défis en la matière, avec de nombreuses grossesses précoces et l’une des plus fortes prévalences du VIH.
Après le lancement en Afrique du Sud, l’application sera également introduite dans d’autres pays. Pour poursuivre le développement du projet en Suisse, Karin Stierlin est à la recherche de fondations qui financeraient la traduction en allemand. «Après tout, il s’agit d’un problème mondial, relève-t-elle. En Suisse aussi, c’est un sujet inconfortable.»
- Une Suissesse brise les tabous sexuels en Afrique du Sud – swissinfo.ch
Plus de 800’000 personnes dans le monde sont en possession d’un passeport helvétique mais ne vivent pas en Suisse.
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