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Helvètes du monde, bonjour,

Les Alpes sont-elles à vendre? Deux géants américains lorgnent de plus en plus sur les domaines skiables en Europe. Derrière des motivations de rentabilité des deux firmes, les avis des actrices et acteurs du secteur divergent sur les bienfaits de telles acquisitions.

Depuis ce lundi et jusqu’au 15 mars, le Parlement se réunit à Berne. La session revêt une certaine importance pour les Suisses de l’étranger, puisque plusieurs objets les concernant y seront traités. Nous faisons le point ci-dessous.

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Certains voient une discrimination dans les rentes pour enfants, car ce sont presque uniquement des hommes âgés qui en bénéficient. KEYSTONE

Plusieurs objets touchant de près les Suisses de l’étranger seront traités lors de la session parlementaire qui commence lundi. Parmi eux, la suppression des versements de rentes pour enfants aux retraités expatriés.

Les rentes pour enfants sont versées aux parents qui ont atteint l’âge de la retraite, mais dont les enfants sont encore mineurs ou en formation. Elles coûtent à l’État environ 230 millions de francs par an.

Plus que leur montant, c’est le nombre et le groupe de personnes bénéficiaires qui interpellent. Les Suisses de l’étranger et les travailleurs étrangers rentrés dans leur pays représentent désormais un tiers des bénéficiaires. Et c’est en Thaïlande que la hausse est la plus forte. Pour compenser cette suppression, la commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national propose d’augmenter les prestations complémentaires (PC) en cas de besoin. Mais les personnes qui touchent une telle rente à l’étranger n’auraient pas droit à ces PC.

Durant cette session, le Parlement débattra également de l’introduction d’une identité électronique (e-ID). Ce projet revêt une grande importance pour la Cinquième Suisse, car il permettrait de mettre en place des solutions de cyberadministration qui faciliteraient les contacts des Suisses de l’étranger avec les autorités. «À long terme, une carte d’identité électronique pourrait en outre permettre une procédure de vote électronique entièrement dématérialisée», argumente l’Organisation des Suisses de l’étranger.

La question du vote électronique sera aussi abordée au cours de la session de printemps. Le sénateur socialiste genevois Carlo Sommaruga a déposé une interpellation pour en savoir davantage sur les perspectives de développement de ce canal de vote. Enfin, une motion des Vert-e-s demande d’introduire une taxe climatique d’un centime par kilomètre de vol, ce qui pourrait sensiblement augmenter le prix des billets d’avion pour les Suisses de l’étranger en visite dans leur patrie d’origine.

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KEYSTONE/© KEYSTONE / CHRISTIAN BEUTLER

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) vient de condamner la Suisse pour «profilage racial». L’affaire, qualifiée d’«Impact Case» par la CEDH, est particulièrement importante pour le développement des droits humains.

L’affaire remonte à 2015, lorsqu’un bibliothécaire suisse originaire du Kenya s’est senti discriminé lors d’un contrôle de police à la gare centrale de Zurich. Comme il a été le seul à être choisi pour un contrôle parmi la foule et que les deux policiers n’ont pas donné de raison à cela, il a refusé de montrer sa carte d’identité. Le bibliothécaire a ainsi reçu une ordonnance pénale. Il s’est battu contre cette décision jusqu’à la CEDH et a maintenant gagné.

On parle de profilage racial lorsque la police contrôle de manière ciblée des personnes uniquement en raison de la couleur de leur peau. En 2022, le «Groupe de travail d’experts des Nations unies sur les personnes issues d’ascendance africaine» s’était rendu en Suisse et avait désigné le profilage racial comme étant répandu dans le travail de la police. Les autorités auraient expliqué les «obstacles à la garantie des droits humains» par le fédéralisme suisse.

Dans leur arrêt, les juges de la CEDH considèrent que la responsabilité incombe avant tout à la politique suisse. Pour l’instant, de nouvelles mesures ou lois ne sont pas encore à l’ordre du jour. Une solution pourrait être l’établissement de récépissés pour chaque contrôle de police. Avec un récépissé, les personnes concernées qui se sentent discriminées pourraient dans tous les cas recourir à la justice.

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KEYSTONE/© KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La société américaine Vail Resorts, déjà propriétaire de deux domaines skiables en Suisse, souhaite poursuivre son implantation. Un second acteur américain a également des vues sur les stations alpines.

Après Andermatt-Sedrum, Crans-Montana est devenu le deuxième domaine skiable suisse à passer en mains américaines. Le géant aurait désormais des vues sur Verbier, ce que ne confirme ni n’infirme son représentant en Suisse Mike Goar. «J’espère et je pense que nous ferons d’autres acquisitions en Europe», admet-il toutefois.

Mais Vail Resorts n’est pas le seul à lorgner du côté des Alpes. Son concurrent Alterra – américain lui aussi – entend également poursuivre son développement en Europe, car le marché nord-américain désormais saturé laisse peu d’opportunités. Les domaines skiables suisses et européens pourraient dès lors être les cibles d’un duel américano-américain.

Les investisseurs étrangers ne sont toutefois pas une nouveauté. Les Anglais puis les Français ont longtemps possédé des parts dans plusieurs stations helvétiques. Mais les Américains jouent dans la cour des grands et proposent des montants d’achat que peu de collectivités pourraient se permettre, si elles voulaient conserver leur domaine en mains locales.

Les remontées mécaniques et stations de ski ne représentent plus vraiment un secteur rentable. Ainsi, les actionnaires pourraient plus facilement être tentés par la vente de leur part, lorsque le prix proposé est alléchant. À Crans-Montana, le rachat est, d’une part, vu comme une bonne nouvelle, car cela montre que le secteur a un avenir. D’autre part, il est tout de même source d’inquiétude, car les décisions seront désormais prises depuis les États-Unis et il faudra apprendre à travailler avec ces nouveaux partenaires.

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KEYSTONE

Durant la Guerre froide, un hôtel irlandais aurait dû servir de refuge au Conseil fédéral en cas d’invasion de la Suisse par la Russie. C’est le scénario peu banal imaginé par les services secrets de l’époque.

Le Liss Ard Estate se trouve à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Cork, au sud de l’Irlande. Le manoir de style géorgien, niché dans un vaste domaine en pleine campagne, serait «la cachette idéale», selon son directeur actuel Alexi Argyris.

Dans les années 1970, en pleine Guerre froide, un Suisse dirigeait l’établissement: Albert Bachmann. Un directeur un peu particulier, puisqu’il était en fait un espion chargé de préparer la résistance en cas d’occupation militaire de la Suisse.

Tout avait été prévu – du financement au centre de télécommunication situé au sous-sol, qui aurait servi au Conseil fédéral à diriger la Suisse à distance. Mais le Parlement a eu vent de l’affaire et le projet n’a jamais vu le jour. La légende raconte toutefois que de l’or de la Banque nationale suisse aurait été caché sur le domaine…

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