Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le conflit au Proche-Orient peut sembler éloigné, mais il marque l’actualité de ce mardi en Suisse, avec le Conseil national qui a débattu du financement des ONG actives dans la région. Mais le sujet ne se cantonne pas aux travées du Parlement: les réactions sont vives après un attentat antisémite à Zurich.
Sinon, nous vous parlerons une nouvelle fois de la problématique du manque d’eau avec une décision totalement inédite d’une commune valaisanne.
Bonne lecture.
Nous commençons cette sélection de l’actualité avec un nouvel épisode de notre série consacrée aux nouveaux visages du Parlement fédéral. Nous nous intéressons aujourd’hui au conseiller national Didier Calame. Cet élu neuchâtelois de l’Union démocratique du centre symbolise le retour en force de la branche agrarienne de la droite conservatrice.
A premier vue, Didier Calame semble entrer parfaitement dans le moule, puisqu’il est à la fois membre du plus grand parti politique du pays et qu’il appartient à l’une des professions les mieux représentées sous la Coupole. Mais par bien des aspects, ce paysans des montagnes neuchâteloises est atypique et son accession au Conseil national, lors des élections fédérales de l’automne dernier, a constitué une surprise.
C’est un mélange d’authenticité et de simplicité qui lui a permis de convaincre une partie de l’électorat neuchâtelois. «Son résultat s’explique par la campagne de proximité qu’il a réalisée; il y su parler aux gens et ses faire comprendre», analyse le rédacteur en chef des radios régionales Adrien Juvet. Quant au principal intéressé, qui se qualifie d’«UDC de gauche», il estime que c’est sa personnalité conciliante et sa capacité à parler avec ses adversaires politique qui a plu au gens.
Sous la Coupole fédérale, Didier Calame entend faire de l’agriculture son dossier prioritaire. Il compte y défendre une agriculture écologiste, mais pas décroissante. Le nouveau conseiller national avoue avoir peu de contacts avec la Cinquième Suisse. Il indique cependant qu’il soutiendra l’introduction du vote électronique, afin de permettre aux Suisses de l’étranger d’exercer plus facilement leurs devoirs civiques.
- Le portrait de Didier Calame réalisé par swissinfo.ch
- Au autre portraitLien externe réalisé en octobre dernier par Watson.ch
- La radio neuchâtelois RTN a suiviLien externe Didier Calame en route vers sa 2e session parlementaire
A Berne justement, où siège Didier Calame, le Conseil national s’est penché ce mardi sur le financement des organisations actives au Proche-Orient. Le Conseil national a adopté par 118 voix contre 59 une motion qui vise à s’assurer que l’argent suisse ne financer pas le terrorisme. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
Concrètement, cette motion qui émane de la Commissions de politique extérieure demande que le Conseil fédéral mette sur pied un groupe de travail spécifiquement chargé d’examiner les contributions versées par la Suisses aux organisations actives au Proche-Orient. La motion veut aussi s’assurer que les organisations appelant à la haine soient privées de tous les paiements.
La motion débattue au Conseil national a une portée générale, mais c’est bien évidemment c’est à l’Agence onusienne pour les réfugiés palestinien (UNWRA) que tout le monde pense. Israël reproche à cette organisation des nations-unies d’être trop proche du Hamas. Dernier événement en date: lundi dernier, l’armée israélienne accusait l’UNWRA d’employer «plus de 450 terroristes» du Hamas et d’autres organisations dans la Bande de Gaza. De son côté, l’agence onusienne dénonce régulièrement les conséquences catastrophiques des frappes israélienne à Gaza.
Les relations tendues entre Israël et l’UNWRA ont déjà eux des conséquences financières. Plusieurs pays ont bloqué provisoirement leurs versements, dont l’Italie, le Royaume-Uni, la Finlande et les Etats-Unis. La Suisse, à l’instar de l’Union européenne, attend les résultats d’une enquête interne de l’UNWRA pour prendre une décision.
- DétailsLien externe sur la décision du Conseil national de ce mardi sur le site de 20 minutes
- Toujours pas de décision de la Suisse sur le financement de l’UNWRA, comme l’indique cet articleLien externe de RTS Info
Le conflit au Proche-Orient a des répercussions dans plusieurs pays occidentaux où on dénombre déjà plusieurs cas d’attaques physique contre des Juifs. La Suisse n’échappe pas au phénomène. Samedi, un membre de la communauté juive orthodoxe de Zurich a été agressé au couteau en plein centre ville. Les jours de la victime, un homme d’une cinquantaine d’années, ne sont plus en danger.
L’auteur présumé de cette attaque d’est un adolescent de 15 ans l’origine tunisienne et naturalisé suisse en 2015. Dans une vidéo de revendication en arabe dévoilée lundi par la police, l’adolescent se solidarise avec l’État islamique et en appelle au «combat mondial contre les Juifs». L’enquête se poursuit pour savoir si l’adolescent est un auteur isolé ou s’il a agi en lien avec un groupe.
Depuis cette agression, les réactions se multiplient. Au plus haut sommet de l’État, la présidente de la Confédération Viola Amherd a affirmé qu’«il n’y a pas de place pour l’antisémitisme en Suisse». À la tête du Département fédéral de Justice et Police, le conseiller fédéral Beat Jans a également condamné cette attaque et a indiqué qu’il veillera à ce qu’un tel acte ne se reproduise plus en Suisse. La sécurité a été renforcée autour des institutions juives.
La communauté juive est sous le choc après cette attaque d’une gravité sans précédent en Suisse. Le conflit au Proche-Orient avive les tensions en Suisse. Seulement dans la partie francophone du pays, les incidents antisémites ont augmenté de 68% l’an dernier, dont près de la moitié se sont produit après le 7 octobre, alerte le Centre romand de lutte contre l’antisémitisme et la diffamation (Cidad).
- Les dernières informations sur l’enquête à lireLien externe sur le site de RTS Info
- Dans le Blick, le président de la Cidad s’insurgeLien externe contre les accusations de «guerre génocidaire» formulées par la gauche
- L’attentat met la gauche suisse sous pression selon cet articleLien externe de Watson.ch
La Suisse est un pays qui sera particulièrement touché par les effets du réchauffement climatique. Parmi les effets les plus sérieux, il y a le manque d’eau, un phénomène qui devient de plus en plus fréquent, surtout en été. Pour s’y préparer, une commune valaisanne a adopté une mesure pour le moins inédite.
Située dans une vallée proche de la ville de Sion, la commune montagnarde de Grimisuat a décidé de limiter sa population à 5000 personnes. Anticipant une baisse des ressources en eau et de possibles pénuries répétées en raison du changement climatique, les autorités locales ont décidé de ne pas planifier de nouvelles ouvertures de zones à bâtir.
La commune a toujours été confrontée à des ressources limitées en eau. La décision de définir la taille de la population en fonction des ressources s’inscrit dans une continuité. Mais le problème de l’eau devenant de plus en plus fréquent en Suisse, cette décision pourrait bien inspirer d’autres localités.
- La décision de Grimisuat expliquée dans cet articleLien externe du Temps (abonnement nécessaire)
- ReportageLien externe de la chaîne valaisanne Canal 9 sur l’irrigation à Grimisuat
- Article de swissinfo.ch sur le problème toujours plus fréquent du manque d’eau
- État des lieux sur le manque d’eau en Suisse et sur la planète dans ce sujetLien externe de RTS Info
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