Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
L'actualité de ce mardi a la tête tournée vers le ciel. Vers le ciel proche, avec des conditions météorologiques qui causent bien des problèmes à deux événements très populaires. Mais plus loin encore, vers l'espace, domaine où la science et le savoir-faire suisses permettent de faire avancer les connaissances.
Sur le plancher des vaches, notre choix de l'actualité se concentre sur le Palais fédéral à Berne, où se prennent des décisions qui influent directement sur le quotidien des frontaliers et de la Cinquième Suisse.
Bonne lecture,
Lors de sa session, le Conseil national a décidé de clarifier les choses en matière d’imposition des frontaliers. La Chambre basse a accepté une réforme législative qui permet de taxer en Suisse les frontaliers télétravaillant dans l’un des cinq pays voisins.
En principe, les choses sont simples: les frontaliers sont taxés en fonction de leur lieu de travail. Mais le télétravail, qui s’est généralisé depuis la pandémie, a compliqué les choses. Peut-on vraiment taxer en Suisse des personnes qui travaillent depuis l’étranger pour le compte d’un employeur helvétique?
Jusqu’à présent, des accords avaient été trouvés avec la France et l’Italie pour régler cette question dans les cantons concernés, notamment Genève. La décision prise sans opposition par le Conseil national vise à établir des règles uniformes pour l’ensemble de la Suisse avec tous les pays voisins. Le Conseil des États doit encore se prononcer.
La Suisse compte quelque 400’000 frontaliers provenant pour l’essentiel de France (220’000) et d’Italie (90’000). La taxation du travail frontalier n’est donc financièrement pas négligeable. On note cependant qu’une solution semble se dessiner au moment même où l’on assiste à un tour de vis en matière de télétravail, tant en Suisse qu’à l’étranger. Dernier exemple en date: Swatch Group, qui a récemment décidé de fermer tous ses espaces de coworking en Suisse romande, qui permettaient de travailler à distance.
- La décision du Conseil national sur l’imposition du télétravail dans cet articleLien externe de 20 minutes
- Le même sujetLien externe dans le Téléjournal de la RTS
- La fermeture des espaces de coworking du Swatch Group à lire et à voir surLien externe RTS Info
- Le télétravail est un «rêve qui s’évanouit», un articleLien externe de Watson d’octobre dernier
La Suisse rejoint le programme spatial Artemis. L’accord en ce sens a été signé au siège de la NASA à Washington par le conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche.
Les accords Artemis visent une plus grande collaboration internationale dans le domaine spatial. Ils ont pour objectif une utilisation pacifique de l’espace et s’efforcent de contribuer à une exploration et une utilisation durable et responsable. Les États-Unis ont lancé les accords Artemis en 2020. Avec la Suisse, ils comptent désormais 37 États signataires.
«La signature de cet accord souligne notre conviction que la coopération est la clef de la création d’un cadre amélioré pour la communauté spatiale», a déclaré Guy Parmelin. Ce dernier a précisé que la Suisse avait beaucoup à offrir, notamment des scientifiques d’excellence et des entreprises hautement innovantes et compétitives.
Preuve que la Suisse est à la pointe en matière spatiale, c’est sous la conduite de spécialistes en astrophysique de l’Université de Berne qu’une équipe internationale a pu déterminer l’origine de la structure géologique en forme de cœur visible à la surface de Pluton. Il s’agit d’une énorme collision oblique et à faible vitesse avec un corps céleste d’un diamètre de 700 kilomètres.
- La signature des accords Artemis dansLien externe l’édition de 12h45 du Téléjournal de la RTS
- Le même sujet dans une dépêcheLien externe d’agence publiée par Watson
- La découverteLien externe sur la structure géologique de Pluton sur le site de RTS Info
Les conditions météorologiques actuelles, notamment marquées par de fortes rafales, jouent de bien mauvais tours à de véritables institutions culturelles et sportives suisses. À Zurich, le bonhomme hiver n’a pas pu être allumé. Et en Valais, ce sont les premiers départs de la célèbre Patrouille des glaciers qui ont dû être annulés.
C’est lundi en toute fin d’après-midi que le feu aurait dû être mis au bonhomme hiver (Böögg) en ville de Zurich. Mais l’événement a été annulé à 18h00 pour des raisons de sécurité, à cause de fortes rafales. Il y avait trop de risques que des cendres incandescentes soient transportées par le vent.
C’est la première fois que la mise à feu du Böögg a dû être annulée. Cette tradition zurichoise, transmise en direct à la télévision, est très connue dans tout le pays et constitue un véritable événement. Il serait possible de déterminer si l’été à venir sera beau ou maussade en fonction de la vitesse de combustion du bonhomme hiver. Une méthode qui, vous vous en doutez, n’a absolument rien de scientifique.
En Valais, les premières courses de la Patrouille des glaciers prévues mardi et mercredi ont été annulées. Les organisateurs ont parlé de «conditions dantesques» mardi matin à la Tête Blanche, qui auraient mis en péril la sécurité des participants et du personnel sur le parcours. Les courses de vendredi et samedi sont pour l’heure maintenues. La Patrouille des glaciers est l’une des plus importantes compétitions de ski alpinisme, qui relie Zermatt ou Arolla à Verbier; près de 4900 participants sont inscrits à cette édition 2024.
- Les conditions dantesques de la Patrouille des glaciers à découvrirLien externe sur le site de bluewin.ch
- L’annulation de la cérémonie du Böögg surLien externe RTS Info
Il n’y aura pas de circonscription électorale pour les Suisses résidant à l’étranger, à l’image de ce qui se fait, par exemple, pour les Français de l’étranger. Le Conseil national a balayé lundi une motion en ce sens émanant du conseiller national UDC Jean-Luc Addor.
La motion a été refusée par 152 voix contre 30. Le Conseil national a suivi l’avis du Conseil fédéral, qui préconisait le rejet. Aux yeux du gouvernement, la mise en place d’une circonscription électorale propre à la Cinquième Suisse aurait nécessité une modification de la Constitution et aurait remis en cause le lien des expatriés avec leur canton d’origine, ainsi que leurs droits politiques à l’échelle cantonale.
Pour l’auteur de la motion Jean-Luc Addor, les raisons de ce refus sont cependant à chercher ailleurs. «Si on crée une circonscription pour les Suisses de l’étranger, ils auront droit à des sièges au Parlement. Certains parlementaires craignent ainsi de perdre leur place au profit de représentants de la diaspora», explique-t-il.
L’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) réclame aussi l’établissement d’une circonscription électorale spécifique. Un groupe de travail étudie d’ailleurs, depuis plusieurs années, la possibilité de mettre en place cette idée. Il rendra ses conclusions le 11 juillet prochain. «Toutefois, comme nous avons déjà pu le constater par le passé, le vote du Parlement montre qu’aucune majorité politique ne se dessine en faveur d’une circonscription électorale pour la Cinquième Suisse», déplore Ariane Rustichelli, directrice de l’OSE.
- L’interview de Jean-Luc Addor à propos d’une circonscription pour la Cinquième Suisse à lire sur swissinfo.ch
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