Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Je vous écris de Berne, où le Parlement a vécu une journée de session quelque peu agitée.
Tout d’abord, les parlementaires ont exprimé leur agacement vis-à-vis de la condamnation pour inaction climatique de la Suisse par la Cour européenne des droits de l’Homme. À leurs yeux, la Confédération en fait déjà assez.
Ensuite, les mesures de sécurité mises en place pour la visite du président du Parlement ukrainien n’ont pas plu à tout le monde. Un ténor de l’UDC en est venu aux mains avec un agent de la police fédérale, provoquant diverses réactions.
Bonne lecture,
Le Parlement estime que le verdict de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui condamne la Suisse pour inaction climatique dépasse les limites. Après la Chambre haute la semaine dernière, la Chambre basse a adopté ce mercredi une déclaration critique.
Selon le texte adopté par le Parlement, le Conseil fédéral devra expliquer aux autres États membres du Conseil de l’Europe que la Suisse en fait déjà assez en matière climatique. La Suisse a jusqu’à présent respecté tous ses engagements internationaux en matière de climat, a assuré le député du Centre Matthias Bergy au cours des débats. Le Parlement ne voit donc aucune raison de donner d’autres suites à l’arrêt de la CEDH.
Pour la gauche, il s’agit toutefois d’une déclaration politique qui rompt avec le respect des institutions et de la séparation des pouvoirs. La députée écologiste Melanie Mettler a parlé de «honte». «Avons-nous le bon rôle institutionnel avec cette déclaration?», a-t-elle lancé. «Je crois que cette déclaration va contre nos institutions.»
Les Aînées pour le climat, qui avaient porté l’affaire devant la CEDH, jugent que le Parlement attaque le cœur du système européen des droits humains. Au Conseil fédéral de «limiter les dommages et de réaffirmer au Conseil de l’Europe que la Suisse reconnaît bel et bien la nature contraignante des jugements», écrivent-elles dans un communiqué.
- Lire la dépêche de Keystone-ATS
- «Ce sont les gouvernements qui doivent affronter la crise climatique, pas les tribunaux» – swissinfo.ch
- «Ce jugement pourrait constituer un autogoal pour les idées écologistes» – swissinfo.ch
Les Chambres fédérales recevaient aussi aujourd’hui le président du Parlement ukrainien Rouslan Stefantchouk. En marge de la visite, une altercation a eu lieu entre des agents de la police fédérale et deux élus de l’Union démocratique du Centre (UDC / droite conservatrice).
Le chef du groupe parlementaire de l’UDC Thomas Aeschi et le député UDC Michael Graber ont été énergiquement repoussés par deux membres de la police fédérale au Palais fédéral. Les deux élus n’ont pas voulu respecter le cordon de sécurité mis en place pour la visite du président du Parlement ukrainien. Ils ont voulu descendre l’escalier principal du bâtiment momentanément fermé.
Sur la plateforme X, Thomas Aeschi confirme avoir refusé de se laisser «stopper». Il a fait valoir que «durant la session, le travail parlementaire passe avant les visites d’État étrangères». Les mesures de sécurité ont aussi agacé le député PLR Christian Wasserfallen, qui déplore que les agents de la police fédérale armés de mitraillettes empêchent les membres du Parlement de se déplacer librement dans le bâtiment.
La centriste Elisabeth Schneider-Schneiter est d’un tout autre avis: «Il existe au Palais fédéral des règles que le Parlement se donne pour sa propre sécurité. Les forces de sécurité exécutent ces règles en notre nom. La présence de ces parlementaires est une honte», a-t-elle écrit sur la même plateforme.
Hier, le président du Parlement ukrainien Rouslan Stefantchouk s’était déjà rendu à la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, sous haute sécurité. Il s’est vu remettre une Médaille d’or pour la paix et la démocratie. Il a expliqué que le Parlement ukrainien «continuerait à mettre en œuvre les normes européennes de parlementarisme, malgré les défis difficiles causés par la guerre d’agression de la Russie contre notre pays».
- Le sujetLien externe de RTS
- Un ténor de l’UDC suisse molesté par la policeLien externe – 24heures
Plus
Après le rejet dimanche en votations fédérales de deux initiatives sur les coûts de la santé, un sondage montre que l’idée d’une caisse maladie unique séduit. La hausse constante des primes incite aussi les personnes assurées à changer de caisse, selon l’enquête.
Deux tiers des Suisses sont favorables à la suppression des actuelles caisses maladie en faveur d’une caisse unique, selon un sondage du cabinet Deloitte. Le soutien à une caisse unique publique est particulièrement marqué en Suisse romande et au Tessin, ainsi que chez les personnes de 30 à 44 ans.
L’argument le plus fort en faveur d’une caisse unique (83%) est l’espoir d’une baisse des primes. L’étude met toutefois en garde contre les espoirs démesurés. «Même une caisse unique étatique qui fonctionnerait de manière efficace aurait du mal à dégager des réductions de primes substantielles», estime Marcel Thom, responsable de l’assurance maladie chez Deloitte.
La hausse constante des primes pousse également les assuré-es à changer d’assurance maladie obligatoire, montre aussi l’étude. Près d’un tiers des personnes sondées ont modifié leur assurance de base au début de l’année et 44% envisagent de comparer leurs primes et prestations actuelles à l’automne prochain.
- La dépêche de Keystone-ATS
- La majorité du peuple dit non aux deux initiatives pour limiter les dépenses de santé – swissinfo.ch
- «Le résultat de ce dimanche de votation est un bon signal pour la Berne fédérale» – swissinfo.ch
Une nouvelle tendance a fait son apparition depuis quelques mois. De plus en plus de très jeunes filles se sont découvert une passion pour les soins de la peau et multiplient l’application de crèmes, soins et masques. Une pratique qui n’est pas sans risque.
«Mes amies m’ont fait découvrir et j’ai bien aimé. Dans ma classe, 90% des filles font ça. Certaines mettent énormément de produits», raconte Charlotte, 12 ans, tout en détaillant les nombreux soins pour la peau qu’elle fait matin et soir devant son miroir. Elle applique un nettoyant, puis une lotion, parfois un masque de soin, puis une crème hydratante.
À l’image de Charlotte, de nombreuses filles de la génération alpha – nées après 2010 – passent leur temps à faire des «skincare» (soins pour la peau en anglais), comme elles les appellent. Le phénomène est amplifié par les réseaux sociaux, où on voit notamment de toutes petites filles vanter de la crème contenant du rétinol, persuadées que plus on commence tôt, moins on aura de rides.
«On se rend compte que les produits que ces jeunes filles utilisent ne sont pas adaptés à leur peau. Elles risquent de développer des allergies. Cela peut peut-être perturber leurs hormones à long terme», explique Anne-Marie Calza, dermatologue-pédiatre, très inquiètes de voir cette tendance prendre de l’ampleur.
- Le sujetLien externe de la RTS sur les «skincare»
- Le phénomène des «Sephora Kids» inquiète aussi la SuisseLien externe – 20 minutes
- «Sephora kids»: les crèmes anti-âge prisées des adolescentes sont trop agressives pour les jeunes peauxLien externe – franceinfo
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative