Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Plus on fait confiance à quelqu’un, plus sa trahison fait mal. En comparaison internationale, les autorités et le système politique suisses peuvent se targuer de jouir d’une grande confiance de la part de la population. Cela s’explique notamment par le fait que le peuple a le sentiment d’avoir son mot à dire, grâce aux instruments de la démocratie directe.
C’est précisément pour cette raison que le scandale de la manipulation dans la collecte de signatures pour les initiatives populaires qui a été révélé ces derniers jours a suscité beaucoup de déception et continuera sans aucun doute à faire couler beaucoup d’encre.
Comment rétablir la confiance? Si vous avez une idée à ce sujet, je vous invite à participer à notre débat ci-dessous, que vous trouverez parmi les autres nouvelles du jour.
Bonne lecture!
Le statut de protection S pour les réfugiés et les personnes déplacées d’Ukraine sera maintenu, au moins jusqu’au 4 mars 2026. C’est ce qu’a décidé aujourd’hui le Conseil fédéral, tout en prolongeant également jusqu’à la même date les mesures de soutien aux personnes titulaires.
Pour le gouvernement, la condition pour le retrait de cette mesure d’aide est une stabilisation durable de la situation en Ukraine et donc l’absence d’une situation générale de grave danger. Or les développements récents montrent qu’une telle stabilisation n’est actuellement pas prévisible et qu’il faut s’attendre à de nouveaux actes de guerre sur l’ensemble du territoire ukrainien.
L’Union européenne (UE) avait déjà agi en juin, en prolongeant la protection temporaire de plus de quatre millions de personnes ayant fui l’Ukraine dans les États membres jusqu’au 4 mars 2026. Jusqu’à présent, la Suisse a toujours suivi l’exemple de Bruxelles dans ce dossier.
Cependant, le statut S est sous pression à Berne. Ainsi, le Conseil des États a adopté une motion d’Esther Friedli, membre de l’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice), qui demande que seules les personnes ayant eu leur dernier domicile dans des régions ukrainiennes entièrement ou partiellement occupées par la Russie, ou «dans lesquelles se déroulent des combats plus ou moins intenses», puissent encore bénéficier du statut de protection S.
- L’article du BlickLien externe qui anticipait l’annonce du gouvernement (en français)
Les médias suisses reviennent aujourd’hui sur le scandale de la fraude à la récolte de signatures pour diverses initiatives populaires. La NZZ, par exemple, parle des conséquences possibles pour la proposition visant à lever l’interdiction de l’énergie nucléaire en Suisse.
En février, le comité de l’initiative populaire «Stop au Blackout» a remis 129’000 signatures à la Chancellerie fédérale. La semaine dernière, le ministre de l’Énergie Albert Rösti a annoncé son intention d’abroger l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires par le biais d’une contre-proposition indirecte à cette initiative.
Or, pour la récolte des signatures, le comité d’initiative avait collaboré avec la société lausannoise Incop, qui a été au centre du scandale des fausses signatures. Il est particulièrement surprenant de constater que plus de la moitié des signatures proviennent de Suisse romande et 35’164 du seul canton de Vaud. Ce chiffre n’est pas réaliste, selon Nils Epprecht, directeur de la Fondation suisse de l’énergie (SES), qui milite pour les énergies renouvelables et s’oppose au nucléaire.
Nils Epprecht demande donc au Conseil fédéral de cesser de travailler sur le contre-projet jusqu’à ce que l’on éclaircisse si l’initiative a réellement recueilli un nombre suffisant de signatures valables (au moins 100’000).
- L’article de la NZZLien externe(en allemand, abonnement)
Plus
La «maladie scolaire» touche de plus en plus d’élèves du secondaire. L’augmentation de l’absentéisme inquiète les parents et les écoles. Ce phénomène touche l’ensemble de la Suisse et plusieurs pays européens. Le RSI s’est penchée sur le cas du canton du Tessin.
Avant la pandémie (année scolaire 2018/2019), on recensait 67 cas d’absences graves (plus de 200 heures de cours manquées) dans le canton italophone, un chiffre qui est passé à 385 pour l’année scolaire 2023/2024. C’est le signe de la propagation de l’anxiété généralisée et de l’anxiété de performance chez les jeunes.
«C’est un phénomène qui nous préoccupe décidément beaucoup», déclare Patrick Gobbi, président du «Gruppo regionale direttori Scuola Media Luganese». «Nous devons essayer d’une manière ou d’une autre d’aider ces jeunes qui sont absents. Nous devons trouver un moyen de les mettre à l’aise, de les inciter à retourner à l’école. En effet, rester à la maison n’est pas une solution.»
Afin de favoriser l’intégration de tous les élèves à l’école secondaire, chaque institut dispose d’un service de soutien pédagogique, mais chaque situation est différente et l’augmentation de ce phénomène met en difficulté les personnes actives dans ce domaine. Dès la fin du mois d’avril, le groupe régional luganais avait écrit aux autorités, s’inquiétant de la situation de malaise important des élèves et de l’absence de solutions de soutien pédagogique et de prise en charge concrète.
- L’approfondissement de la RSILien externe (en italien)
Une partie de l’or importé en Suisse en provenance d’Ouzbékistan et du Kazakhstan pourrait en fait provenir de Russie, en violation des sanctions internationales. Swissinfo.ch a enquêté sur le sujet.
En 2023, des volumes records d’or ont été importés en Suisse en provenance des deux pays d’Asie centrale, soit directement, soit via le Royaume-Uni. Au total, 130 tonnes d’or ouzbek d’une valeur de 7,3 milliards de francs et 59 tonnes d’or kazakh d’une valeur de 3,3 milliards de francs sous forme de lingots hautement raffinés sont entrées dans le pays l’an dernier. Cette croissance fulgurante a débuté fin 2021, peu avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les spécialistes interrogés par swissinfo.ch estiment que les volumes en jeu sont trop importants pour ne pas éveiller les soupçons. Plusieurs sources révèlent qu’en 2023, la quantité totale d’or exportée par le Kazakhstan et l’Ouzbékistan a même largement dépassé la production nationale des deux pays et les ventes des réserves en or de leurs banques centrales respectives.
Marc Ummel, responsable des matières premières chez Swissaid, une ONG qui enquête notamment sur le commerce international de l’or, déclare: «De l’or russe arrive-t-il dans ces flux? (…) Lorsque vous regardez les réponses de l’industrie, certains voient directement le risque. D’autres ferment les yeux.»
- L’enquête de swissinfo.ch
Une nouvelle étude souligne l’importance de la brochure d’information que chaque citoyen et citoyenne reçoit avec son matériel de vote. Selon l’étude, le «livret» est responsable d’une différence de plus de 15 points de pourcentage dans le comportement électoral et les résultats du vote.
L’étude, menée par le professeur de sciences politiques Oliver Strijbis, montre que l’effet touche l’électorat de tous les camps politiques. Toutefois, le contenu de la brochure de vote a la plus grande influence sur les personnes situées au milieu de l’échiquier politique.
«’Les résultats analysés montrent que les opposants et les partisans doivent accorder la plus grande attention possible à la formulation du texte dans les documents de votation», explique Marianne Affolter, directrice de Kampagnenforum, qui a commandé l’étude pour déterminer l’effet possible du matériel de vote.
«Le texte du livret de vote doit être simple et non polarisant. De nombreux électeurs ne suivent que marginalement le débat public et décideraient en quelques secondes de voter oui ou non en recevant le matériel de vote. Il ne faut pas chercher à mobiliser les partisans ou à convaincre les opposants dans la dernière ligne droite», déclare Marianne Affolter.
- La dépêche d’agence reprise sur RFJLien externe (en français)
La photo du jour
La Suisse accumule les médailles aux Jeux paralympiques de Paris. L’une des dernières en date est la médaille de bronze que porte autour du cou la star de notre photo du jour, Franziska Matile-Dörig.
L’Appenzelloise a pris aujourd’hui la troisième place du contre-la-montre paracycliste dans la catégorie C4.
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