Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le fondateur du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, fait à nouveau la une des journaux alors que le WEF lance une enquête interne sur lui et son épouse.
Autre sujet d’actualité: l’inquiétude concernant les pertes d’emplois alors que le géant pharmaceutique suisse Roche annonce 50 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis. Mais il y a enfin de bonnes nouvelles pour le groupe d’armement Ruag, qui a fait l’objet d’un scandale.
Bonne lecture!
Le Forum économique mondial (WEF) a confirmé avoir ouvert une enquête interne sur son fondateur, Klaus Schwab, à la suite d’une lettre d’un lanceur d’alerte faisant état de fautes professionnelles.
Selon le Wall Street Journal, qui a révélé l’affaire, la lettre anonyme accuse Klaus Schwab et son épouse de manquements financiers et éthiques. Les médias de la SSR font état d’allégations selon lesquelles Klaus Schwab aurait notamment demandé à son personnel de retirer des milliers de dollars pour payer des massages privés. Sa femme aurait quant à elle organisé de fausses réunions pour justifier des voyages de luxe payés par le WEF.
Un porte-parole de la famille Schwab a démenti ces allégations et a déclaré que Klaus Schwab avait l’intention d’intenter une action en justice contre le lanceur d’alerte et «tous ceux qui répandent ces fausses vérités».
Comme déjà indiqué dans notre sélection de l’actualité de mardi, Klaus Schwab avait informé le conseil d’administration du WEF de sa démission lors d’une réunion extraordinaire qui s’est tenue le dimanche de Pâques.
Alors que les tensions commerciales avec les États-Unis persistent, les entreprises suisses augmentent leurs investissements aux États-Unis. Qu’est-ce que cela signifie pour l’emploi et l’influence de la Suisse à l’étranger?
C’est la question que pose l’édition de mercredi du Tages-Anzeiger, pour donner suite aux informations selon lesquelles Roche investira 50 milliards de dollars (41 milliards de francs) dans la recherche et la production aux États-Unis. Au début du mois, Novartis avait déjà annoncé des investissements de 23 milliards de dollars aux États-Unis.
Bien qu’elles ne soient pas nécessairement nouvelles, ces mesures reflètent la domination croissante du marché américain, qui représente 60% des exportations pharmaceutiques suisses. Mais cela pourrait avoir de vastes conséquences: le secteur pharmaceutique contribue pour un tiers à la croissance économique de la Suisse, représente 5% du PIB et emploie 46’000 personnes.
Les milieux proches de l’industrie pharmaceutique affirment que ce changement n’est pas seulement dû à la pression américaine. La Suisse est devenue moins attrayante en tant que centre de production, en raison de la lenteur des approbations réglementaires, du plafonnement des prix des médicaments et des relations incertaines avec l’Union européenne. «La détérioration de l’attractivité de la Suisse en tant que site n’a rien à voir avec Donald Trump», a déclaré Stephan Mumenthaler, directeur de Scienceindustries, au Tages-Anzeiger.
La ministre des Finances Karin Keller-Sutter et le ministre de l’Économie Guy Parmelin participent aux réunions du FMI et du groupe de la Banque mondiale à Washington à partir d’aujourd’hui et jusqu’à vendredi. Ils auront probablement des entretiens bilatéraux avec les États-Unis sur les droits de douane.
Enfin, une bonne nouvelle pour l’entreprise publique d’armement Ruag: une plainte pénale contre d’anciens dirigeants a été abandonnée.
L’année dernière, Harald Robl, PDG de General Atomics Europe, avait intenté une procédure pénale contre Ruag. Ce dernier avait racheté Ruag Aerospace en 2021, une filiale de l’entreprise d’armement aux mains de la Confédération. Il accuse Ruag d’avoir falsifié des bilans et réclame une perte de 40 millions d’euros (37,5 millions de francs).
Harald Robl affirme avoir subi des pertes après qu’un employé de Ruag a faussement suggéré que les commandes d’avions pouvaient être exécutées dans des délais beaucoup plus courts que ce qui était faisable. En réalité, l’exécution a pris deux fois plus de temps, ce qui a entraîné la perte des bénéfices escomptés.
Harald Robl a déclaré à la radiotélévision publique alémanique SRF n’avoir pris conscience des anomalies qu’après l’acquisition, admettant qu’il avait été «naïf». «Normalement, une entreprise publique suisse est un partenaire de confiance», a-t-il déclaré.
Toutefois, le ministère public de Munich a décidé de clore l’enquête pénale en invoquant l’insuffisance des preuves. Harald Robl a fait appel de cette décision et une autre action civile de 40 millions d’euros est toujours en cours.
Zurich est connue comme la capitale bancaire de la Suisse – et aussi sa capitale de la cryptomonnaie. La ville possède le plus grand nombre de distributeurs automatiques de cryptomonnaies du pays, dont un nombre impressionnant est concentré dans le quartier de la Langstrasse.
Une enquête du Tages-Anzeiger montre que le manque de surveillance de ces machines permet aux escrocs d’agir. Dans un cas, une femme de 85 ans s’est fait piéger par un individu se faisant passer pour un policier et a retiré 12’000 francs pour les déposer à un distributeur automatique de cryptomonnaies situé dans la Langstrasse. Elle a ensuite découvert que 1000 francs avaient disparu.
En 2023, l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a averti que certains distributeurs automatiques de cryptomonnaies étaient utilisés par des réseaux de trafiquants de drogue. L’enquête du Tages-Anzeiger montre que les distributeurs de cryptomonnaie sont également exploités par des réseaux de fraude organisés.
La FINMA ne surveille pas directement les exploitants de distributeurs automatiques de cryptomonnaies, qui sont plutôt réglementés par des organismes d’autorégulation. Si la femme citée dans l’article du Tages-Anzeiger n’a pas pu récupérer son argent, elle a pu identifier l’escroc, qui a été arrêté par la suite et est soupçonné d’avoir escroqué 25’000 francs au total.
Texte traduit de l’anglais à l’aide de DeepL/op
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